11. Hannah

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L'inquiétude de la veille ne m'avait pas quittée, même si je ne voulais pas m'en préoccuper mon cerveau me l'interdisait. Je me surpris même à être impatiente d'arriver en fin de journée, pour être en cours d'Histoire du cinéma, afin de m'assurer que tout allait bien. Je m'en voulais de ressentir cette culpabilité de l'avoir rejeté alors que c'était lui qui m'y avait forcé.

J'arrivai à l'amphithéâtre en ayant hâte d'être débarrassée de ce sentiment inutile, mais quand j'ouvris les portes il n'était pas là. Je m'assis au fond, cherchant des yeux s'il ne s'était pas assis autre part, mais aucune trace de lui. Je commençais réellement à être inquiète, il arrivait toujours dans les premiers généralement. Je pris mes affaires une à une, me retournant à chaque battement de porte, mais il n'apparut pas. Me trouvant ridicule et ne restant que cinq minutes avant le début du cours je partis aux toilettes, après tout ce n'était pas mon problème si j'avais blessé son petit ego de boyscout.

Après m'être lavé les mains, je sortis toujours remontée, à la fois contre lui, mais aussi contre moi. Je n'aperçus pas tout de suite qu'une personne passa au même moment devant la salle et je me la pris de plein fouet. Je relevai la tête, voulant m'excuser, quand je me rendis compte que c'était lui, m'observant tout aussi étonné que moi.

— Te voilà enfin ! Lâchai-je sans réfléchir.

Il me regarda incrédule, et je l'étais tout autant. Je venais de relâcher toute mon inquiétude dans cette simple interjection et je me sentis soudain très gênée.

— Comment ça ? Demanda-t-il cherchant à comprendre.

— Laisse tomber, fais comme si tu n'avais rien entendu, lâchai-je voulant retourner dans l'amphithéâtre.

Il me regarda interloqué puis reprit.

— J'aimerais quand même comprendre, m'interpella-t-il amusé.

Je me retournai en soupirant.

— Pauline m'a dit que tu n'étais pas revenu après notre discussion et donc je... on s'était demandé si tu allais bien, rattrapai-je ne voulant pas qu'il sache que c'était moi qui m'étais inquiétée.

Il se mit à rire franchement.

— Il faudrait savoir, soit je te laisse tranquille, soit je te tiens au courant de mes moindres faits et gestes.

Je soupirai désespérée, je m'en voulais de m'être préoccupée de son sort, apparemment il allait très bien et tout ce que je lui avais dit ne l'avait absolument pas affecté.

— Oublie, ça m'apprendra à me soucier des autres.

J'allais ouvrir la porte quand il s'approcha de moi et me dit.

— C'est gentil de t'être fait du souci, merci.

Je le regardai sévère.

— Je ne suis pas gentille, lâchai-je sur la défensive.

Puis en voyant le professeur arriver, j'ouvris la porte et partis m'installer à ma place, sa remarque m'ayant beaucoup agacée.

**

Quand le cours prit fin, je me pressai de partir pour pouvoir être à l'heure au travail, mais à peine avais-je franchi la porte du couloir que j'entendis une voix m'appeler.

— Hannah ! M'interpella Matthieu.

Mon cœur fit un bond, sa façon de m'appeler résonnait toujours de façon différente des autres.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Demandai-je pressée.

Il soupira.

— Tu es obligée de paraître toujours agacée quand je te parle ?

Une Saison Suffit - 1. La cage | TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant