Chapitre 51

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Ceres se jeta en arrière juste avant qu'une lame en forme de croissant ne lui frôle la gorge. La foule rugit et l'instinct poussa Ceres à se baisser rapidement quand l'autre extrémité de l'arme du Dernier Souffle fonça en sa direction.

Elle glissa sur le sable, le sentit lui érafler la peau puis se remit debout. L'intensité du combat faisait monter l'adrénaline en elle.

La foule l'acclama.

Ceres resta immobile un moment en essayant de prendre ses repères pendant que son adversaire avançait vers elle, mais elle n'en eut pas le temps. Elle para un autre coup en croisant ses deux épées puis sentit le manche du bâton lui frapper le dos.

Une fois de plus, la foule rugit.

Ceres se recula et décrivit un arc de cercle en restant à distance tout en cherchant le moyen de traverser le cercle tourbillonnant des lames en forme de demi-lune. Alors que ses spectateurs lui criaient de frapper, elle se força à respirer profondément et à se souvenir de ses leçons.

Paulo avait eu raison : son adversaire était très fort. A chaque fois que Ceres parait un coup de bâton, le choc du coup lui résonnait dans les bras. Elle avait déjà mal aux bras à cause de cet effort et on aurait dit que toute la force qu'elle avait accumulée à l'entraînement fuyait d'elle d'elle comme l'eau d'un tonneau percé.

Elle bougea vers la droite en cherchant le moyen de se rapprocher de son ennemi. Elle feinta avec son épée, se baissa rapidement pour éviter le coup qui vint en réponse et réussit à érafler le bras de son adversaire avec son poignard. Ceres entendit la foule scander son nom.

Un reflet sur l'acier l'avertit de l'arrivée de la réplique et elle se remit hors de portée juste à temps.

Le Dernier Souffle s'immobilisa, se toucha le bras et souleva un doigt ensanglanté comme pour l'examiner. Il haussa les épaules et Ceres se détendit presque. Alors, une fois de plus, il plongea brusquement vers l'avant et fit pleuvoir des coups sur Ceres à une telle vitesse qu'elle arrivait tout juste à les voir venir.

Ceres para les trois premiers coups, essaya de répliquer et ressentit une douleur soudaine à la jambe quand une des lames la taillada. Le choc métallique de l'acier contre l'acier se fit entendre quand un autre coup la frappa au plastron. Son impact la fit reculer en virevoltant mais, heureusement, elle était hors de portée du prochain coup de lames.

Ceres vit la trace légère de gouttelettes fendre l'air quand la rotation du bâton fit voler son sang.
Désespérée, Ceres donna un coup de pied dans le sable pour l'envoyer dans les yeux du seigneur de guerre et gagner du temps. Le sable s'éleva, forma un nuage entre eux et lui dissimula brièvement son adversaire. Une lame en forme de croissant émergea de ce nuage à une telle vitesse que Ceres l'intercepta tout juste.

Son épée se brisa. Ceres tressaillit un instant en voyant s'envoler les fragments; l'épée se trancha juste au-dessus du pommeau et le choc arracha un hoquet de surprise à la foule.

Ceres lança l'arme à son adversaire et essaya de contourner son adversaire pour que Paulo puisse lui lancer une nouvelle arme. Cela dit, le Dernier Souffle semblait avoir anticipé la manœuvre car il s'interposa entre elle et son gardien d'armes et ne laissa aucune chance à Paulo de lui lancer le filet lesté qu'il tenait.

Ceres se mit à attendre la force qui lui était venue lors de ses combats précédents. Elle essaya de l'invoquer mais, en vérité, elle n'avait aucune idée de la façon de s'y prendre. Si elle pouvait invoquer la force qu'elle avait déjà utilisée pour tuer, elle aurait peut-être sa chance.

Cependant, cette force ne venait pas.

Pour la première fois dans le Stade, elle se sentit … ordinaire. Il n'y avait qu'elle contre ce monstre fait homme.

La Cité De Délos(Tome 1) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant