Avril - 7 (2).

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— Et merde ! enragea Victor. J'étais à deux doigts de gagner !

— Eh, zen...

— Facile à dire pour toi, t'as gagné !

— Pas faux, rit Yann, avant de se lever avec entrain.

Il éteignit la console, provoquant un cri d'indignation de la part de Victor.

— Eh, tu fais quoi là ?

— Il vaut mieux s'arrêter là.

— C'est facile pour toi, tu viens de gagner ! Tricheur !

— Justement ! argumenta Yann avec un petit clin d'oeil.

Victor croisa les bras, joues gonflées. Cette vision arracha un sourire au blond, qui souffla, amusé.

— Tu vas vraiment me bouder ?

— Oui.

— Bon...

— Et tu vas où ?

— Je reviens, t'inquiète.

Victor leva les yeux au ciel, tandis que Yann s'éclipsait en toussant. Parfois, il ne comprenait pas pourquoi le jeune écrivain avait tant besoin de faire le mystérieux. Mais il s'en fichait un peu ; ça faisait partie de son charme. Il l'aimait pour ça et pour tant d'autres choses encore, alors il prenait tout ce que son blondinet pouvait lui offrir.

Trois ou quatre minutes s'écoulèrent avant que Yann ne revienne dans la chambre. Victor le regarda, intrigué. Maintenant qu'il était réapparu dans son champ de vision, il pouvait observer son petit ami, qu'il trouvait un peu pâle. Un peu trop.

— Tout va bien ? lui demanda Victor. T'es pâle.

— Hein ? répliqua-t-il, surpris. Tu trouves ? Ouais, peut-être... Bah, j'ai une peau naturellement pâle et je prends pas le soleil. Pas de chance, mon gars ! T'es en couple avec le dernier vampire.

— T'es con, rit Victor en se levant. C'est pour ça que je t'aime.

Il s'approcha, et, mû par une envie irrépressible, il déposa un baiser sur les lèvres de Yann. Furtif, aussi doux que le miel, aussi léger que le vent d'été. Un de ces petits baisers fantômes qui restent sur les lèvres encore, bien après la collision passionnelle des lèvres.

— Tu viens ? proposa Victor, attendant son petit-ami, resté stoïque, immobilisé par la preuve d'amour qu'il venait de recevoir.

— Ouais... Ouais.

Yann le talonna, surpris de l'initiative de Victor, ou de sa propre passivité, lui qui était d'habitude bien moins passif. Un sourire passa sur ses lèvres, et il rejoignit son petit ami.

Les deux garçons se mirent au travail et à réviser dans le salon. Et bien qu'il aimait travailler avec Yann, Victor sentit bientôt la fatigue lui tomber sur le coin du nez. Il fit de son mieux pour l'ignorer, car il adorait passer du temps avec lui. Qu'il s'agisse des cours, d'écriture ou d'amour, ils allaient toujours plus loin tous les deux. Pourtant, leurs bonnes résolutions finirent par s'envoler, au bout d'une vingtaine de minutes.

— Bon ! claqua Victor après avoir fermé son manuel d'histoire. On passe à la littérature ou... Tu m'écoutes ?

— Attends deux secondes, répondit Yann, le nez plongé dans son téléphone.

— Tu parles à qui ?

— Doriane.

— Elle peut pas te lâcher, celle-là ? grogna Victor. On est occupé.

Lie tes raturesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant