NDA : Bonjour à tous et à toutes ! J'espère que vous vous portez bien. Je poste cette petite NDA comme l'autre jour pour vous prévenir du découpage de ce chapitre : c'est le chapitre le plus long de cette histoire (pour le moment). Je le découpe donc en trois parties.
Il s'agit d'un des chapitres les plus importants de l'histoire. J'espère que vous l'aimerez comme j'ai aimé l'écrire.
Je ne le demande pas souvent, mais j'aimerais beaucoup que vous me laissiez un petit commentaire sur ce chapitre, savoir ce que vous en pensez, quelles sont vos théories, etc. C'est toujours intéressant d'avoir des retours, surtout sur des chapitres aussi complexes (et riches pour le coup) ^_^ Merci d'avance si vous le faites, vous êtes des amours <3
Je vous souhaite une agréable lecture, et vous remercie encore une fois de lire mon histoire, c'est juste incroyable.
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Victor fronça les sourcils. Le vent tapait contre la vitre du bus. Assis au fond du véhicule, les écouteurs vissés dans les oreilles, il regardait le ciel grisonnant et moutonneux s'élever au-dessus des silhouettes de maisons et d'immeubles défilant à toute vitesse. Les questions fleurissaient dans son esprit. Il ne comprenait pas. Tout s'embrouillait ; chaque fois qu'une interrogation faisait tambouriner son coeur, il la rangeait pour répondre à une autre qui lui déchirait l'âme, avant de revenir à la première. Comme autant de branches sur un arbre qui grandit, ses doutes et ses craintes s'étalaient dans ses pensées, et les bourgeons qui en résultaient dégageaient un parfum amer, une fragrance de déliquescence absolue, une douloureuse odeur.
La mélodie de cette conversation surréaliste retentissait en boucle en lui. Elle avait été courte, mais Victor savait que c'était sérieux. Vraiment sérieux. Les tremblements. Les sanglots séchés. Le vide. Surtout le grand vide qui avait fait trembler son téléphone. Puis le silence. Ce maudit silence qui pesait plus que tous les mots.
Et alors qu'il avait été coupé de cette conversation presque irréelle, Victor, ou plutôt son corps, avait marché jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche. A l'opposé de sa maison. Il était monté s'asseoir sur ce siège en cuir relativement inconfortable sans vraiment s'en rendre compte ; et son regard s'égarait à chaque coin de rue, cherchant désespérément un point sur lequel s'appuyer, un soutien, un pilier, quelque chose sur lequel se reposer pour oublier un instant les mille pensées qui s'agitaient en lui, fourmillant, dévalant les sentiers de son inconscient de leurs pattes aiguisées et tranchantes, lui arrachant à chaque mot silencieux d'invisibles et vicieux picotements.
Quand enfin le bus s'arrêta là où il le souhait, Victor constata qu'il n'avait cessé de s'agiter. Si ce n'étaient pas ses jambes qui s'agitaient, c'était le siège qui lui semblait inconfortable au point de se recaler ; si ce n'était pas le siège, c'était son dos qui lui tirait des grimaces, tandis qu'il se balançait d'avant en arrière comme une pendule d'horloge ; et quand son dos ne le démangeait pas, ses bras engourdis prenaient le relais, jusqu'au bout des doigts qui tapaient contre l'accoudoir au rythme des chansons qu'il écoutait.
Les portes se fermèrent lentement dans un chuintement mécanique, laissant derrière elles le jeune homme dans un quartier qu'il ne connaissait pas vraiment. Il regarda son portable et relut le dernier message qu'il avait reçu. Victor accéléra ; le froid le saisissait malgré sa veste et les rares morceaux azurés du ciel s'avéraient trompeurs. Le bruit de ses pas s'accordait parfaitement avec le rythme de son coeur.
Cette constatation lui arracha un sourire à quelques mètres de sa destination, cinq bonnes minutes après être descendu du bus. Il s'arrêta un instant devant les grilles austères qui lui barraient le chemin. Le portail de fer, plus grand que trois hommes, brandissait ses pics menaçants comme la promesse d'une infinie tranquillité. Victor déglutit, regarda une deuxième fois son portable pour vérifier l'adresse. Il n'y avait pas de doute possible. Des millions de questions explosèrent dans son esprit, mais une seule tambourinait, plus forte que les autres.
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Lie tes ratures
Teen Fiction"Montre-moi toute la grandeur de ton amour." Victor, à dix-sept ans, est follement amoureux de son camarade de classe, Yann. Cependant, il ne le lui a jamais dit. Il est resté silencieux pendant plus de deux ans, continuant à rallumer de temps en te...