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5 mois plus tard.

« Quand je te regardais dormir et que j'écrivais : d'où sors-tu ta douceur tue ? »

L A R R Y

J'ouvre les yeux lentement, pour tomber sur l'obscurité de la pièce.

Malgré ça, j'arrive quand même à la voir. Les quelques rayons de soleil qui traversent la pièce illuminent son visage endormi, comme s'ils savaient que c'était là qu'ils devaient atterrir.

Aujourd'hui, ça fait un peu plus de 7 mois qu'on est ensemble et sérieusement, j'vois même pas le temps passer, j'ai juste l'impression qu'il me file entre les doigts.

On a survécu au confinement, hamdoullah et pour être honnête, j'ai passé plus de temps confiné chez elle que chez moi, avec mes parents. J'les vois déjà tous les jours depuis 22 ans, les avoir h24 sur mon dos c'était chiant. Alors, ça fait au moins un mois que j'dors chez elle tous les soirs.

Au début ça m'dérangeais de ouf parce que j'avais l'impression de profiter de tout ce qu'elle avait, alors on a trouvé un compromis. Je paye toutes ses courses, l'électricité et autre chose, qu'on ne dévoilera pas, bien entendu.

Mes yeux se sont habitués à l'obscurité donc j'en profite pour regarder ma copine. "Ma copine", ça me fait encore bizarre de dire ça. D'habitude, c'est elle qui se réveille en premier, et quelques fois, elle fait ça aussi, me regarder dormir. Et quand j'ouvre les yeux, elle est là, avec ce putain de regard là. Elle me regarde comme si j'étais la huitième merveille du monde. Parmi tous les gars sur cette terre, c'est moi qu'elle regarde comme ça.

Et j'sais qu'elle est pas là pour c'que j'ai mais pour c'que je suis, et depuis que j'ai compris ça, j'ai su qu'elle était à moi. Et j'souris comme un con rien que d'y penser.

J'la vois papillonner des yeux et son nez se retrousse. Putain j'ai envie de l'embrasser.

Elle s'étire et se redresse avant de m'adresser un sourire.

Naya: Ça fait longtemps que tu me regardes comme ça ?

-Même pas 10 minutes.

Elle aurait pu dormir 24h de plus, j'aurais pas bougé et mon regard aurait pas quitter son visage.

Je me lève et m'approche de son côté du lit pendant qu'elle me tend les bras. J'agrippe sa taille et la porte. Elle referme ses jambes autour de la mienne et entour mon cou de ses bras, je lui embrasse l'épaule et nous dirige vers la cuisine. C'est devenu une habitude de faire comme ça, et j'échangerai ça pour rien au monde.

Je la pose sur une chaise et vais prendre les pancakes d'hier, qui sont dans un tupperware.

Naya: Faut les faire réchauffer.

-Merci Einstein.

Elle lève les yeux au ciel en souriant et  je me dirige vers le micro-onde, avant de me stopper devant.

Naya: Tu sais toujours pas comment ça marche hein ?

-Euh..non.

Elle soupire, s'approche de moi et commence à jacasser mais je l'écoute pas. je vois juste ses lèvres bouger et j'entends sa voix. Je suis figé sur son joli visage. Dans ma tête, c'était carré d'avance, je finirai avec une pute. Mais elle, elle est douce, belle et intelligente. Elle est tout ce que je mérite pas.

Elle est l'interdiction, le fruit défendu. La seule femme que je m'étais juré de laisser tranquille dès que je l'ai rencontré. Je devais pas l'approcher mais je peux pas résister. Elle m'attire vers elle comme un aimant. J'me sens bien près d'elle.

Naya: Tu ne m'écoute pas..

Elle a un petit sourire en coin et j'acquiesce, toujours un peu dans le vague.

Naya: Comment tu veux que je te fasse comprendre comment ça marche si tu m'écoute pas ?

Je hausse les épaules, sans la quitter des yeux. Elle est sacrément belle. Putain elle est réelle ? Est-ce que je suis le seul à le voir ? Je suis le seul à ressentir ce qu'elle dégage ?

Naya: Pourquoi tu me regardes comme ça ?

Tout simplement parce que j'ai envie de t'attacher à moi pour que tu me quittes jamais.

-Oh, pour rien, je pensais à un truc que m'a dit Bene.

Naya: Oh, bon, on va pas y passer la journée, donne moi ça, je m'en occupe.

Je lui passe et vais m'asseoir.

Quand c'est prêt, elle s'assoit en face de moi et on mange, plutôt dans le silence. En général, on parle pas trop le matin, mais après une bonne douche, la journée commence.

Je débarrasse après elle et mets mon assiette dans le lave vaisselle, puis je lave mon verre dans l'évier. Elle m'a dit de faire comme ça parce qu'elle a pas beaucoup de verre et que ça la faisait chier de faire tourner le lave-vaisselle tout le temps. J'ai pris du temps à m'adapter à ce mode de fonctionnement, mais j'ai fini par l'adopter. Avant, c'était ma mère qui s'occupait de tout, donc j'avais rien à faire. Mais avec Naya, j'ai tout de suite compris qu'elle ferait pas la femme à tout faire.

Naya: C'est bien, t''as enfin compris c'que je voulais.

-Il était temps.

Elle m'embrasse la joue avant de s'éclipser.

Elle me rend meilleur, ou c'est peut-être moi qui me rend meilleur pour être à sa hauteur. Mais même avec tous les efforts possibles, je serai jamais à sa hauteur. Elle est tellement parfaite bordel que je me demande si elle est vraiment réelle.

Parfois, j'ai peur qu'elle m'échappe. Elle peut plaire à n'importe qui d'autre et ça me foutrait l'mort si elle partait avec un autre. Elle pourrait très bien, j'ai rien d'intéressant. J'ai rien qui la ferait rester.

Je m'installe sur le canapé avec mon téléphone en attendant qu'elle ait fini sa douche. Lorsque qu'elle sort de la salle de bain, je prépare mes affaires et y vais à mon tour.

Je ressors une dizaine de minutes plus tard et la trouve, assise sur le canapé en tailleur, une serviette sur la tête et son téléphone porté à son oreille.

Je parie qu'elle est au téléphone avec Amel. Elles ont plus cours et Amel est partie chez sa famille alors elles s'appellent tout le temps. J'me pose à côté d'elle, mon téléphone à la main, mais c'est elle que je regarde. Comme toujours, quand on est dans la même pièce, c'est elle qui capte toute mon attention.

Je la vois rire et ses lèvres s'étirent pour former un grand sourire. Il éclaire son visage et la rend un milliard de fois plus belle que toutes les autres meufs.

J'crois qu'à ce stade, elle devrait être couronnée. Cette fille est une perle. Je la couronnerai, sincèrement je ferai d'elle une Reine. Elle sera la Reine, la Reine de mon empire.

Je sursaute légèrement quand son regard se pose sur moi. Elle prend ma main et la caresse avec son pouce. Elle fait ça pendant quelques minutes avant que je me lève pour aller prendre mon chargeur. Mais avant d'entrer dans le couloir, je la regarde encore une fois.

Y'a quelques mois, j'ai su que j'étais complètement croque d'elle. Mais maintenant j'sais que j'ai jamais été aussi heureux durant toutes ces années. Elle est comme une lumière, la seule lumière que j'ai et que j'aurais jamais. Si elle s'éteint j'me retrouverai dans le noir et ça me terrifie.

J'l'aime à crever.

𝐓𝐄𝐌𝐏𝐄̂𝐓𝐄 | LarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant