𝐓𝐄𝐌𝐏𝐄̂𝐓𝐄 | Larry

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« T'es maintenant sur la liste des gens qu'on oublie »

O M N I S C I E N T

Belize. Un magnifique pays d'Amérique Centrale où Naya rêvait d'aller. Après sa rupture avec Malik, elle avait décidé sur un coup de tête de partir là-bas pour changer d'air. Bien sur, elle avait embarqué Amel avec elle, sans pour autant lui dévoiler la raison de sa soudaine envie de quitter la France.

En vérité, elle n'avait presque pas décroché un mot depuis leur arrivée sur l'autre continent, c'est-à-dire, il y a trois jours de cela.

Amel ne comprenait rien à ce qui se passait. Alors elle avait appelé l'entourage de Naya, ses parents, qui n'en savaient pas plus qu'elle, Nayel et Julia, qui n'étaient même pas au courant de leur départ précipité, Bene, qui n'avait jamais le temps de parler au téléphone et qui répondait encore moins aux messages, Romane, qui raccrochait quand elle appelait, Malik, qui ne décrochait tout simplement pas et sa grand-mère, qui lui avait dit qu'elle lui en parlerait lorsqu'elle serait prête.

Maria Sanchez était définitivement la seule personne de l'entourage de Naya, à connaître toute l'histoire. Après son départ de la fête, elle avait directement foncé chez sa grand-mère pour tout lui raconter. Même les conseils de la seule personne pouvant la raisonner n'avaient rien changé.

Et comme chaque jour, à 18h précise, depuis leur arrivée, la jeune femme était accoudée au balcon de leur maison de location, regardant l'horizon.

Pouvait-elle à nouveau refaire confiance à un homme ?

Ou même à ses amis ? 

Parce qu'elle pouvait en quelques sortes pardonner Bene ne ne rien lui avoir dit. Malik était son meilleur ami depuis toujours, normal qu'il le protège.

Mais Romane, elle, n'avait aucune excuse. Elles étaient amies depuis longtemps, Naya l'avait fait entrer dans son cercle d'amis les plus proches, sans pour autant savoir qu'elle lui plantait un couteau dans le dos. Elle était sure que ce n'était pas Malik qui lui avait demandé de ne rien dire, il n'était pas proche de Romane alors elle ne se serait pas gênée pour le dire à Naya. En fait, elle était persuadée que Bene avait à voir avec ça, qu'il avait dissuadé Romane et l'avait convaincu de ne rien dire, à moins qu'elle ne comptait pas lui en parler, dès le début.. Elle en voulait aux deux, juste pour ça.

L'amour rend vraiment aveugle. Et ça décrivait exactement le comportement des deux jeunes femmes.

Pourquoi aimer ? Pour finir brisée ?

Amel soupira et s'approcha de son amie à pas de loup.

Amel: Naya ?

Son amie ne répondit pas alors la brune s'approcha avant de se poster à côté d'elle.

Amel: Naya..parle moi, s'il-te plaît..

La jeune femme soupira avant de se tourner vers Amel.

Naya: Il..il m'a trompé..

Des larmes dévalèrent les joues de Naya, fendant le cœur de sa meilleure amie.

Ses épaules s'affaissèrent et elle se contenta de la serrer dans ses bras, aussi fort qu'elle le pouvait. Pour lui montrer qu'elle était là.

Mais elle était folle de rage, elle se sentait coupable. Elle avait confié Naya à Malik, et il l'avait bousillé. Il le regretterait, elle lui ferait payer.

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Il devait en être à son quatrième joint depuis le début de la journée, et il n'était que dix heures du matin.

Affalé sur le canapé de son studio de musique, il avait le regard vide.

Il avait juste tout foutu en l'air. Pendant tout ce temps, il avait l'impression d'être hypocrite avec sa copine, mais il préférait de loin être hypocrite que de la perdre.

La musique était auparavant, la seule chose dans laquelle il réussissait. Il avait cru pouvoir s'améliorer avec Naya. Elle était rapidement devenue son tout, mais il avait tout gâché.

Comme une putain de tempête, emportant tout sur son passage.

Il avait emporté sa propre âme au passage.

Bene restait avec lui, tout le temps. Pour l'épauler.

De toute façon, il était en froid avec Romane. Elle avait tellement de regrets par rapport à cette histoire, elle était tellement triste de ne pas avoir pris une meilleure décision que s'en était difficile à regarder. Il avait fuit. Parce qu'il savait que c'était en, partie sa faute à lui aussi.

Alors ils restaient tous les deux, comme au bon vieux temps, à s'enfiler les joints sans parler. Une atmosphère maussade régnant dans la pièce.

Bene: Tu vas faire quoi ?

Malik: Je sais pas. Lui laisser du temps, surement.

Il tira une nouvelle taffe et ferma les yeux en mettant sa tête en arrière.

Bene: Et après ? Tu vas la laisser partir ?

Malik: Jamais. Ça, c'est hors de question.

Il était déterminé à la garder auprès de lui, même s'il avait fait n'importe quoi. Il l'aimait vraiment comme il n'avait jamais aimé personne, il s'en était juste rendu compte trop tard.

Malik enfila son manteau dans la précipitation, sous le regard perdu de son ami.

Bene: Tu fais quoi ?

Malik: En fait, j'vais aller la voir maintenant. Je veux pas qu'elle m'oublie.

Bene: Mais gros, elle est pas là.

Malik: Ouais je sais, elle doit surement être en cours, alors j'vais aller la chercher. Passe moi tes-

Bene: Nan nan, t'as pas compris. Elle est vraiment pas là, pas ici, à Strasbourg, ni même en France.

Le blond fronça les sourcils et l'interrogea du regard. Il avait peur de comprendre.

Malik: Tu veux dire quoi là ?

Bene: Elle est partie. Et personne ne sait où elle est et quand elle reviendra, c'est Amel qui m'a dit ça. Elle peut revenir demain comme dans plusieurs années.

Les épaules de Malik s'affaissèrent et il sentit un frisson le parcourir lorsqu'il se rendit compte qu'elle allait surement l'oublier, chose qu'il voulait à tout prix éviter.

Mais qu'est-ce qu'il avait fait ?