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Cette femme, je la connais bien, attache tellement d'importance à la maîtrise en soi, je n'ai que très rarement réussi à la surprendre, et encore moins à l'arrêter.  Mais là je dois dire que j'ai vraiment, réellement, scotché ma mère. Elle se tient droite, abasourdie.

- Qu'est... qu'est-ce que tu viens de dire ? 

- Tu m'as très bien entendue. C'est notre appartement, vois-tu. Nous vivons tous les deux ici, dis-je en mettant mes mains sur les hanches.

- C'est impossible, tu ne peux pas habiter ici. Tu n'as pas les moyens de t'offrir un endroit pareil ! 

-  Tu veux voir notre contrat de location ? J'en ai une copie.

-  C'est encore pire que ce que je croyais...

Elle détourne son regard et fixe le mur, comme si je ne méritais même pas qu'on pose les yeux sur moi, elle doit essayer d'imaginer à quoi ressemble ma vie. 

- Je savais que tu étais folle de ce gars. Mais tu es complètement stupide de d'avoir emménagé avec lui ! Tu ne le connais même pas ! Tu n'as jamais rencontré ses parents, ça ne te gêne pas, te de montrer comme ça. 

Ma colère déborde. Pour essayer de la maîtriser, je regarde le mur devant moi, mais là ça va trop loin, je ne peux plus me contenir et je lui explose à la figure :

- Comment oses-tu venir chez moi pour l'insulter ? Je le connais mieux que quiconque et il me connaît mieux. Et contrairement à ce que tu crois, j'ai bien rencontré sa famille, son père en tous cas. Son père c'est le président de l'université.

Je déteste me servir du titre du père de Hayden, mais c'est le genre de chose qui devrait la faire réagir. Sans parce qu'il a entendu la tension dans ma voix, Hayden sort de la chambre, l'air inquiet. Il vient à côté de moi et essaye de me séparer de ma mère, comme la dernière fois. 

- Génial ! Voici l'homme du jour, raille ma mère en faisant des gestes vers lui.  Et son père, président de l'université ? Tu plaisantes !

Elle rit à moitié. Mon visage est rouge et ruisselant de larmes, mais je m'en fiche complètement. 

- S'il te plaît maman, crois-moi... je te jure que c'est vrai. 

Elle hausse les épaules avant de dire :

- Tu formé un couple parfait avec Aaron. 

- Ne le mêle pas à ça. 

Je vois les mâchoires de Hayden se serrer et je le supplie silencieusement de ne rien dire. 

- Aaron t'aime et je sais que tu l'aime. Maintenant, arrête tout de suite ce petit numéro. Je m'arrangerai pour que tu récupères ta chambre à la cité universitaire et je suis sûre que Aaron te pardonnera. 

Elle me tend la main vers moi, je ne peux pas la prendre. Je ne veux pas partir d'ici. 

- Franchement, maman, je ne veux pas rentrer avec toi. J'ai aimé Seojoon, vraiment aimé, mais maintenant c'est terminé. Je suis vraiment désolée, pardonne-moi... 

- Rose... 

∞︎︎

- Je vais te dire une chose, Rose. Quand il t'aura brisé le cœur et que tu n'auras nulle part où aller... tu n'auras pas intérêt à venir me trouver. 

- Hum... je te jure que tu peux me faire confiance, je ne veux pas te perdre. 

- J'espère que tu ne regretteras pas ta décision, Rose. 

Elle sort en claquant la porte. Hayden s'approche de moi avant de me prendre dans ses bras et me serre contre lui dans une étreinte réconfortante et très douce, exactement ce dont j'ai besoin en ce moment. 

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