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Je n'ai pas envie d'être la première à briser le silence, alors je regarde par la portière. Une ou deux rues plus loin, Hayden allume la radio et met le son à fond. Je soupire mais je me tais... jusqu'à ce que je craque. Je déteste la musique qu'il écoute et qui me donne instantanément la migraine. Sans me demander la permission, je baisse le son et il me regarde.

- Quoi ?

- Ouh ! On est d'une humeur de chien !

- Non, je ne veux pas écouter ça, et si quelqu'un est de mauvaise humeur, c'est plutôt toi. D'abord tu es grossier, pourquoi tu es parti comme ça toute à l'heure ? Sérieux, c'est juste un mariage. Tu ne m'envoie même pas un message, et surprise des heures plus tard, tu m'envoie un message pour que je dorme avec toi.

- J'étais énervé parce que tu as mis ce mariage sur le tapis, maintenant qu'on s'est mis d'accord pour ne pas y aller, je n'ai plus de raison d'être énervé.

Il parle sur un ton calme et assuré.

- Hein ? Qu'est-ce que tu as dit ? Nous en avons pas parlé.

- Si. Je t'ai dit que je n'irai pas, alors laisse tomber Rosie.

- Peut-être que tu n'iras pas, mais toi, mais moi si. Et je dois passer chez ton père cette semaine pour que Amélie m'apprenne à faire des gâteaux.

Il serre les mâchoires et me lance un regard furibond.

- Tu n'iras pas à ce mariage, et c'est quoi cette histoire ? Amélie et toi vous êtes les meilleures amies du monde maintenant ? Tu ne la connais à peine.

- Et alors, qu'est-ce que ça change ? Toi aussi, je te connais à peine.

Son visage se ferme, et je m'en veux, mais c'est la vérité.

- Pourquoi tu fais toujours des histoires ? dit-il les dents serrées.

- Parce que ce n'est pas à toi de me dire ce que je dois faire, Hayden. Pas question. Si je veux aller à ce mariage, j'irai, et j'aimerai vraiment que tu viennes avec moi. Ça pourrait être cool, tu pourrais même t'y amuser, va savoir. Ton père et Amélie seraient hyper contents mais ça, je suppose que tu t'en fous.

Il ne répond rien, puis il soupire. Je me tourne pour regarde ailleurs. Le reste du trajet se déroule dans le silence, nous sommes tous les deux trop en colère pour parler. Une fois garés devant la fraternité, Hayden attrape mon sac sur le siège arrière et le passe sur son épaule.

- Et d'abord, pourquoi est-tu membre d'une fraternité ?

J'avais vraiment envie de lui poser la question depuis la première fois où j'ai découvert sa chambre. Il prend une grande inspiration et nous montons l'escalier.

- Parce que quand j'ai accepté de venir ici, il n'y avait plus de place à la résidence université et il n'était pas envisageable que je vive chez mon père, alors c'était une des seules options qui me restaient.

- Mais pourquoi y habiter ?

- Parce que je ne veux pas habiter avec mon père, Rose. Regarde cette maison. Elle est sympa en plus j'ai réussi à avoir la plus grande chambre.

Il a un petit rire et je suis contente de voir que sa colère est en train de retomber.

- Je veux dire, pourquoi tu n'habites pas en ville ?

Il hausse les épaules. Il n'a peut-être pas envie de trouver un boulot. Je ne dis plus rien jusqu'à la porte de sa chambre, qu'il ouvre avec sa clé.

- Pourquoi tu ne laisses personne entrer dans ta chambre ?

Il prend l'air exaspéré et grogne en s'asseyant sur le fauteuil.

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