Quand je réouvre les yeux, Hayden ronfle légèrement, les lèvres appuyées contre mon oreille. Mon dos est tout contre sa poitrine et ses jambes repliées sous les miennes. Je souris en repensant à la soirée d'hier. Les marques sont encore douloureuse alors que nous sommes pas allés plus loin. Je me retourne doucement pour le regarder, pour examiner la perfection de ses traits. Sa lèvres va beaucoup mieux et sa main aussi, depuis que je l'ai nettoyé.
Il ouvre les yeux brusquement quand mes doigts dessinent avec gourmandise le contour de ses lèvres.
- Je peux savoir ce que tu fais ?
- Excuse-moi... je...
- Continue... murmure-t-il en fermant les yeux.
Je reprend doucement mon geste évitant sa blessure.
- Qu'est-ce que tu as prévu de faire aujourd'hui ? demande-t-il quelques minutes plus tard en ouvrant les yeux.
- J'avais l'intention d'aider Amélie dans la serre.
- Ah bon ?
Il se redresse et s'assoit dans le lit.
- Oui.
- Je suppose que je n'ai pas à m'inquiéter de savoir si ma famille t'aime bien. Ils t'aiment probablement plus que moi.
Il laisse échapper un rire en me caressant la joue, ce qui me fait frissonner. Le ton de sa voix est léger, mais son regard est sombre.
- Le problème c'est que si je continue de traîner ici, mon père pourrait s'imaginer des choses, genre que je l'aime bien.
- Ton père et toi vous pourriez passer un peu de temps ensemble pendant que nous serons dehors ?
- Hum, certainement pas ! Je vais rentrer chez moi, mon vrai chez-moi, et attendre que tu aies terminé.
- On peut en avoir pour un moment, vu l'état de la serre. Je veux que tu restes ici...
Il semble être pris de court, ce qui me réchauffe le cœur car je sens qu'il n'a pas envie d'être séparé de moi trop longtemps.
- Je ne sais pas, Rose. De toute façon, mon père n'a probablement aucune envie de passer du temps avec moi...
- Bien sûr que si. Je suis sûre que ça fait longtemps que vous ne vous êtes pas retrouvés tous les deux dans la même pièce.
Il hausse les épaules.
- Je ne sais pas... des années. Mais je suis pas sûr que ce soit une bonne idée.
Il se passe la main dans ses cheveux.
- Si tu es mal à l'aise, tu pourras toujours venir nous rejoindre dehors, dis-je avec un large sourire.
Au fond de moi, je suis sincèrement étonnée qu'il envisage de passer un peu de temps avec son père.
- Très bien... mais je le fais uniquement parce que l'idée de te quitter, ne serait-ce qu'un petit moment, c'est...
Il se tait. Je sais que c'est pas facile d'exprimer ses sentiments, je me tais aussi pour lui laisser le temps de réfléchir.
Quand je me redresse du canapé, je réalise que je n'ai apporté aucun vêtements, ni brosse à dent. Je me retourne vers Hayden avant de dire :
- Il faut que je passe chercher des affaires dans ma chambre.
Il se raidit.
- Pourquoi ?
- Hum, je n'ai pas de vêtements propres et aussi j'ai besoin de me brosser les temps. Qu'est-ce qu'il y a ?
- Pour rien... T'en as pour combien de temps ?
- Eh bien, je pensais que tu viendrais avec moi...
Il a l'air de se détendre. Mais qu'est-ce qui lui prend ?
- Ah !
- Tu veux bien me dire pourquoi tu agis aussi bizarrement ?
- Je ne suis pas... seulement, je pensais que tu essayais de t'en aller. De me quitter.
Il dit ça d'une si petite voix, si inhabituelle chez lui, que je suis tentée de le prendre dans mes bras pour le câliner. Au lieu de ça, je lui fais signe de venir, il approuve, se lève et se plante devant moi.
- Je ne vais nulle part. J'ai juste besoin de vêtements propres.
- Il seulement me falloir un peu de temps d'adaptation. J'ai l'habitude que tu t'en ailles, et que tu ne reviennes jamais.
- Ben moi, j'ai l'habitude que tu me repousses, alors on doit tous les deux s'adapter à ce changement.
Je lui souris et il s'approche de moi et je pose doucement ma tête sur sa poitrine.
- Ouais, je suppose. Je t'aime.
Ces mots me frappent aussi violemment que la première fois, et que la vingtième, hier soir.
- Et je t'aime aussi.
Son regard s'adoucit, et il pose doucement ses lèvres sur les miennes. Il s'écarte de moi, j'adore regarder la perfection de son corps vêtu d'un simple t-shirt gris et d'un jean noir. Je monte les marches quatre à quatre et rentre dans la chambre pour remettre mes vêtements d'hier. Il s'abaisse pour prendre mon sac et nous descendons. Amélie et Rick sont dans le salon.
- Le petit déjeuner est prêt, dit Amélie joyeusement.
Ça me met un peu mal à l'aise que Amélie et Rick sachent que j'ai encore dormi avec Hayden. J'ai beau me dire que ce n'est pas un problème pour eux.
- Merci.
Je souris et elle me lance un regard intrigué. Je pense que je ne vais pas couper aux questions toute à l'heure. Dans la cuisine, Hayden et moi remplissons nos assiettes avant de nous asseoir à table. Amélie entre dans la cuisine et je lui demande :
- Est-ce que Ethan et Amy sont là ?
Amy va sûrement être interloquée de me voir avec Hayden après m'avoir vue avec Mike hier soir, mais je repousse toute pensée négative.
- Non, ils sont partis à Miami pour la journée faire un peu de tourisme. Tu es toujours d'accord pour travailler dans la serre aujourd'hui ?
- Oui, bien-sûr. Il faut juste que j'aille chez moi pour me changer.
- Parfait ! Pendant ce temps-là, je vais demander à Rick d'apporter les sacs de terreau qui sont dans l'abri de jardin.
- Si vous attendez qu'on revienne, Hayden pourra l'aider.
Je tourne mon regard vers Hayden. C'est à moitié une demande, à moitié une proposition.
- C'est vrai ? Tu restes là aujourd'hui ?
Son sourire s'élargit. Comment fait-il pour ne pas voir que les gens tiennent à lui ?
- Euh... ouais. Je pensais que je pouvais traîner ici aujourd'hui... si ça...v... vous...v...va ?
Il en bégaie. Il est trop mignon...
- Mais bien sûr ! Rick ! Tu as entendu ça ? Hayden va passer la journée avec nous !
Son excitation me fait sourire mais Hayden à l'air mal à l'aise. Je lui chuchote à l'oreille :
- Sois gentil. Tout va bien se passer.
Comme son sourire est le plus hypocrite que j'aie jamais vu, je rigole et lui envoie un coup de pied sous la table.
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➤ Lui
Hayran Kurgu☯ Lee Rose est une jeune fille de 18 ans. Son petit-ami Aaron est le gendre idéal. Celui que ça mère adore. De belles études m'attendent, un job parfait et un mariage heureux... Mais ça c'était avant qu'il ne me bouscule dans le couloir. Lui, c'es...