Le 24 mai, à 15:41
Le cours de sport se déroule comme d'habitude. Pour la cinquième séance, Ander est mon prof. Sa position lui permet de me taquiner, de se foutre de moi quand je ne sais pas faire de services, mais à son plus grand bonheur, il peut être proche de moi. Ça fait longtemps que nous ne sommes pas sortis en groupe. Aussi loin que je me rappelle, depuis l'anniversaire de Guzman. Et à ce moment-là, nous essayions d'être amis. On peut distinctement voir que ce n'est pas le cas lorsqu'il pose sa main sur ma taille et approche ses lèvres à mon oreille, et en un chuchotement fait augmenter mon pouls.« Tu fais quoi ce soir? »
« Je ne t'accorde même pas une minute de mon temps libre, Muñoz. » Ricanais-je.
« Argh, tu es si dure! Ne rends pas la tâche encore plus difficile. » Ironise-t-il en ouvrant ma main doucement et en posant la balle verte dans celle-ci.
Je lève les yeux au ciel tout en tapant la balle contre la toile. « Rien. Je ne fais rien. »
Alors, Ander lance trois mots. Trois mots qui peuvent prouver qu'on ne sera jamais amis: « Viens chez moi. »
« Pour faire quoi? » Je le regarde.
Il hausse les sourcils en ajustant sa casquette. « Du sport de chambre? »
Je tente de ne pas pouffer mais c'est impossible. « Ce que tu viens de me dire est une excuse parfaite pour que je ne vienne plus. »
« Roh, je riais. Ou pas... » Je viens vers lui, enlève sa casquette et ébouriffe ses cheveux pour lui remettre ensuite maladroitement la casquette. « T'es chiante. » Rajoute-t-il.
« Pardon mon chou. » Ricanais-je en faisant un revers avec la raquette.
« C'est le premier surnom que tu me donnes, on doit fêter ça! Tiens, pourquoi tu viendrais pas chez moi, ce soir à 20 heures? »
« Hm... je réfléchis... non. »
Mon professeur interrompt notre discussion. « C'est fini. » Nous acquiesçons avant que je ne parte dans le bâtiment m'acheter une bouteille d'eau, ce qui coupe court à notre conversation. Enfin c'est ce que je croyais.
Puisque à peine entrée, Ander m'attrape par le bras après m'avoir suivi.
« Siro! » M'interpelle-t-il. Je ne réponds que par un regard interloqué. Il lâche mon bras lorsqu'il voit qu'il a mon attention. « Qu'est-ce que tu as? »
Je réponds par le même regard en ajoutant: « Je n'ai rien? » Qu'est-ce qu'il lui faisait penser que j'avais quelque chose?
Il plisse les yeux en m'analysant. « Ne me la fais pas. Je sais quand il y a un truc qui te tracasse. »
« Non, Ander. Je te promets. » Je commence à avancer dans le couloir. Il fait de même.
« Pourquoi tu es froide alors? J'ai fait quelque chose? »
« Mais non Ander! » Ça m'énervait qu'il pensait que quelque chose n'allait pas chez moi puisque maintenant je me dis: est-ce qu'il y a un problème? Comme si j'en cherchais un à tout prix. Mais il porte son regard préoccupé, interrogateur vers moi. Je m'arrête, me tourne vers lui et pose ma main sur sa mâchoire. Il a ses bras croisés sur son torse. « Je. N'ai. Rien. Ok? » Je pose ensuite mon pouce sur sa bouche. « Et tu n'as rien fait. Qu'est-ce qui te fait penser que j'ai quelque chose? » Nous nous retrouvons finalement devant le distributeur. Je récupère ma bouteille et il me répond enfin.
« Je sais pas. Depuis que je t'ai proposé de venir chez moi ce soir tu es toute bizarre. » je n'ai même pas le temps de répondre qu'il rétorque: « Tu vois?! Tu viens de faire la même chose que sur le terrain. »
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Promiscuité - Ander Muñoz
FanfictionLa notion de promiscuité désigne la grande proximité physique entre différents individus d'une même population ou de populations différentes. Dès lors que Siro Chávez pose le pied dans la plus grande université privée d'Espagne, elle se frotte et c...