Promiscuité - Ander Muñoz

La lettre

Ma chère Serena,

Te rappelles-tu lorsque tu m'avais demandé ce que j'avais pensé de toi lors de notre premiere rencontre?
Il est temps de t'avouer que je te trouvais magnifique. Tu paraissais si innocente et fragile, mais je n'arrivais pas à quitter mon regard de ton visage. Tu es belle comme une poupée. Mais ta façon de me parler ne faisait pas écho à ce que je pensais de toi. Tu aboyais et c'était la première fois que je voyais une fille de ton genre. Ta beauté me donnait envie de te draguer, mais ton caractère me donnait envie de me disputer avec toi. Je détestais ton caractère autant que je te trouvais magnifique. Et lors de notre premier baiser, j'ai su pourquoi je ne pouvais pas t'encadrer: car nous nous ressemblons trop. Comme deux gouttes d'eau. Comme des âmes-sœurs. Je n'avais jamais rencontré quelqu'un qui me ressemblait mentalement et par conséquent, je ne savais pas comment réagir avec toi.
À tort, je n'ai pas pris le temps de te comprendre et je t'ai poussé à me détester.
C'est normal, et malgré mon énervement le jour où nous étions au lac, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même.

Je ne sais pas quel jour précis c'était, mais je t'appréciais déjà bien avant notre première fois. Je crois que je l'ai su lorsque j'étais dégoûté des autres filles. Je n'osais pas m'avouer l'attirance quand tu faisais battre mon cœur à la chamade d'un simple regard. J'ai craqué sur toi lorsque tu me fuyais, parce que tu croyais que je t'utilisais. Sache, Siro, que je t'estime trop pour t'utiliser. Je n'aurai jamais pu le faire car je n'aurai pas aimé que tu le fasses.
Plus encore, je ne pourrais pas digérer si tu sortais avec un autre garçon. Mais je me forcerai à mettre mes sentiments de côté car je ne ferai pas deux fois la même erreur de gâcher ton bonheur.
 
Ce que j'essaie de te dire, Siro, c'est que je t'aime. Je t'aime d'un amour fou et incurable. Crois-moi, j'ai essayé de t'oublier, mais c'est bel et bien impossible. Tout me ramène à toi. Car tu es mon refuge, mon chez-moi où j'ai eu la chance de pouvoir me réconforter, loin de mes problèmes, des gens qui ne me comprennent pas aussi bien que toi.

Il n y a rien que je déteste chez toi. Je ne vois pas tes défauts car je suis éperdument amoureux de toi. Tellement que je te félicite d'avoir pris ton envol et d'évoluer dans un autre pays alors que, manifestement, l'Angleterre m'arrache de tes bras.

Je ne sais toujours pas ce que tu ressens pour moi. Peut-être que tu ne m'aimes pas comme moi je t'aime. Parce que je t'ai trop fait peur avec mes sentiments, tout comme moi j'ai peur de ce que tu me fais ressentir. C'est la première fois et je crois pouvoir me permettre de te dire que tu es mon premier amour. Tu dois te demander si c'est possible car notre relation était rapide et brouillonne mais est-ce que ce ne serait pas ça, le vrai amour? Tout ressentir en un laps de temps, l'impression d'avoir vécu toute une vie avec toi en quelques mois. Aussi, le vrai amour est un amour bienveillant. C'est pour ça que je te souhaite tout le bonheur du monde. Je te souhaite de trouver quelqu'un qui m'a fait vivre les mêmes émotions et sentiments que tu m'as fait vivre. Je me suis senti vivant pour la première fois. Et je le pense. Dans le meilleur des mondes, j'aimerais finir ce que l'on a debuté, mais ton bonheur est ce que je souhaite le plus. Alors, si il faut te voir dans les bras d'un autre pour que tu le sois alors je serais heureux, car j'aurai au moins vu ton délicieux sourire.

Tu ne sais pas le pouvoir et le charisme que tu as en toi. En tout cas, je suis honoré d'avoir vu ce que tu réserves aux âmes les plus chanceuses qui rencontrent ton chemin.

Cette lettre n'a pas pour but de t'empêcher de partir, parce que, le jour où tu reviendras, je serais présent, si tu le veux bien, amoureux de toi comme au premier jour.

Avec tout mon amour, Ander.

P.S. envoie moi un message à ton arrivée.