Le 23 octobre à 14:45
Niccoló
je t'attends devant le portail :)J'emboîte le pas seule. Valerio n'avait « pas la foi » de venir. Peut-être il se pointera une autre fois, ou sûrement jamais. Le message de l'italien m'rendu assez insouciante pour prendre le chemin qui mène vers une passerelle. Je ne m'en rends compte que lorsque je suis à quelques marches d'être au centre du passage, donc dans le vide. Mon pouls augment toute autant que ma frayeur. Je m'empresse de rebrousser chemin, quitte à bousculer les étudiants sur ma route. J'emprunte la route habituelle jusqu'arriver face à lui. Niccoló me fait la bise en plaçant sa main sur mon épaule.
« Tu vas bien? » Me demande-t-il. Je hoche de la tête et lui retourne la question. Il me raconte les péripéties qui se sont passées ce week-end avec ses amis.
« T'es amis sont aussi en échanges? »
« Oui, mais ils ne viennent pas de Rome comme moi. Oh, » Commence-t-il. « Si mes amis étaient venus ici, on se serait fait déjà virés. » Il me raconte les conneries qui les amusaient l'année dernière, à son lycée, pendant que nous attendions le professeur. Je remarque maintenant qu'il ressasse beaucoup de souvenirs. Je me demande si un jour j'arriverais à quitter tout ce que j'ai entrepris. J'aurais tellement de regrets. L'homme arrive.
« Bonjour, mettez vous en groupe. Et échauffez-vous, aussi. » Niccoló et moi faisons quelques tours de terrains. Je ne sais si c'est parce que notre discussion est fluide lorsque nous courrons, mais c'est la première fois que j'accomplis trois circuit de cinq cents mètres. J'avoue toutefois que je me manque de souffle, mais lui, agit comme s'il avait trottiné pendant une vingtaine de minutes.
« T'es pas fatigué?! » M'exclamais-je. Il tourne sa tête de droite à gauche. « Je n'en peux plus je te jure. »
Il met sa main sur mon dos et incite à me tenir droite. Quand mes mains quittent mes genoux sur lesquels j'étais appuyée, je les pose sur mes hanches. Je lève la tête vers lui. « Calme-toi, et respire doucement. »
Nous commençons à s'étirer sur le sol. « Tu commences? » Il est d'accord. Il se met à même le sol et débute une série d'abdominaux. Je tiens ses pieds enfermés dans des Nike.
« Je les fait mal? » Me demande-t-il. Je fronce les sourcils. Non je ne pense pas. Je comprends plus tard sa question, je n'arrêtais pas de le regarder.
« Non non tu les fais bien mais je me demandais pourquoi tu fais pas des études de sport, t'es plutôt fort dedans. »
« T'es bien curieuse, Siro! » Il sourit et redescend une dernière fois de sa série. Après s'être reposé, il se pose sur ses paumes tandis que je suis encore littéralement à ses pieds. « J'ai choisi sport parce que j'étais bon l'année dernière. Mais c'est plus un loisir, je n'aimerais pas devenir coach, ou truc comme ça. On échange? » Je répète ses gestes avec un peu plus de difficulté. Mes Nike rosh Run semblent me faire glisser, ou alors je suis trop nul. « Tes orteils bougent. » Gênée, je les plis. « Ça change rien! » il ricane.
« J'en peux plus! » Je me plains auprès de mon coéquipier avant de m'écrouler sur le sol.
« Allez, plus que cinq. » Je les termine avec difficulté. Mes abdominaux n'en peuvent plus. Enfin, nous commençons à faire une partie de basket et mon équipe joue contre celle de Victoria. Son legging fait rebondir ses fesses, chose que tout le monde voit, qui plus est apprécie. La première sonnerie se déclenche, faisant prendre une pause à toutes les autres classes de sport, sauf nous. Les trois derniers années qui sont dans mon équipe se font applaudir par les autres derniers années. Un adversaire se met dans le coin du terrain et lance la balle à son coéquipier de droite. La personne la fait dribbler. A deux doigts de lui voler, ce dernier la lance en hauteur derrière moi. Niccoló était la personne derrière moi, je me retourne rapidement et le voit partir comme une flèche. Plus tard, on le retrouve bloqué face à un de mes coéquipiers. Il l'envoie à quelqu'un d'autre qui l'envoie dans le panier. La tension et la concentration se détend le temps de quelques secondes, l'Italien en profite pour virevolter vers moi et me faire un clin d'œil tout en continuant sa route. Je lève les yeux au ciel, amusée. Contente, la pimbêche se dépêche de sauter pour faire rebondir ses fesses, faisaient dévernir fou les gens qui passaient par là, dont Ander, que je reconnais par son polo d'une couleur très flashy. Je me concentre de nouveau dans le jeu. La même action que la précédente se réitère jusqu'au moment où je parviens à avoir la balle. Je dribble et fais de grands pas. Je m'arrête, essayant de trouver un coéquipier. Je trouve quelqu'un qui a le chasuble de la même couleur que le mien, je lui donne la balle. Or, une petite silhouette ennemie passe entre nous deux et la récupère. Le garçon en question parvient à mettre un panier.
« T'as essayé de faire quoi là? » Pouffe Ander à mon égard, accroché au grillage.
« Et toi? Ce polo orange est immonde. »
Il sourit faussement et dit: « Si tu le trouves moche, c'est qu'il est magnifique. Eh, » il interpelle Victoria qui ne se trouvait pas très loin.
« Comment ça va, mon beau. » Dit-elle, lui donnant un regard enflammé.
« Mh. Elle, » Dit le bouclé en me pointant du doigt, « trouve que ça ne me va pas. » Il indique ensuite son horrible habit.
Elle mord sa lèvre pour paraître sexy. « Oh il te va à ravir, mais tu serais encore plus beau sans rien. »
J'éclate de rire jusqu'à me tenir le ventre. J'ai rapidement mal à cause de l'effort fourni pour le sport. Elle ne veut qu'une aventure et j'allais assister au plus gros retour de veste.
« Quand tu as fini ta séance, tu n'as qu'à venir me voir. » Lui miaule-t-il tout en me fixant. Mon rire tombe d'un coup et je le regarde, incrédule.
« Siro, » On m'interpelle. Niccoló interrompt la bataille acharnée qui se déroulait entre Ander et moi. Avant de complètement pivoter vers mon interlocuteur, je lance un dernier regard au bouclé. « On y retourne. » Il mentionne le prof et je le suis, sans me retourner, il ne vaut pas la peine. Quand l'arbitre siffle, je vois Ander tirer son habituelle moue -qui consiste à pincer ses lèvres et froncer ses sourcils- en partant dans la foule. Nous continuons la partie et l'équipe adverse a remporté le match. Ensuite, le professeur nous demande de présenter la stratégie établie avec nos collègues. A notre tour, nous lui proposons le stratagème que nous avions mis des heures à préparer.
« Oui, oui, ça peut marcher. » il nous dit tout en gribouillant quelques notes sur son calepin, puis part.
« Ça peut marcher... » l'imitais-je. « C'est tout? » je dis entre mes dents, d'un ton rancunier.
« On s'en fout, tu as besoin de ses commentaires? »
« Tu as raison. » Je change de sujet. « Je me disais, pour te rendre la pareille, je voulais te proposer de manger quelque part demain à midi. »
« Super, avec plaisir. Tu sais où tu veux déjeuner? »
« J'y ai pas vraiment réfléchi, je t'enverrai un message, d'accord? »
« Oui. » Sourit-il. Il prend sa bouteille d'eau qu'il avait mis de côté durant tout le cours et nous prenons la route. Nous nous séparons au portail avec un 'salut'.
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Promiscuité - Ander Muñoz
FanfictionLa notion de promiscuité désigne la grande proximité physique entre différents individus d'une même population ou de populations différentes. Dès lors que Siro Chávez pose le pied dans la plus grande université privée d'Espagne, elle se frotte et c...