Putain de bordel de merde!

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Le 1er mars, à 19:20
Je ricane nerveusement. Est-ce qu'il rigole? Je vois sa mine renfermée qui m'indique la réponse: non, il est bien sérieux.

« Mais.... Comment c'est possible? Pourquoi ça ne marche pas? »

« J'ai l'air de savoir? » S'énèrve-t-il.

Je souffle et tourne en rond. Je cogne le portail avec mes poignets, puis je le secoue. « Allé quoi! » Ça ne fait qu'une minute que nous connaissons notre sort que je suis déjà énervée. « Putain! Ça ne peut arriver qu'à nous. »

Je le vois partir vers le mur d'escalade. « Où vas-tu? »

Il ne me répond qu'après s'être assis sur le banc. De son sac, il sort son téléphone. « J'appelle l'assistance. »

Je trottine vers lui, et l'avertis. « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Ander. »

« Tu veux que je pourrisse ici? Avec toi? » Il hausse les sourcils.

Je préfère dormir à même le sol plutôt qu'appeler l'université en leur disant que nous sommes coincés ici. Tout est de notre faute, et je n'ai pas envie d'être traitée de délinquante dans mon dossier.

« Tu ne préfères pas attendre le temps de trouver d'autres solutions? Moi, a contrario, je suis boursière! J'aurai les boules de perdre ma bourse parce que j'ai fait de l'escalade. »

Il acquiesce. « Alors, il faut trouver une autre solution. » Informe-t-il. Je m'assoie au bas du mur.
J'opine. Il se lève et sans me dire où il va, il part à l'intérieur du complexe sportif. Il en ressort quelques minutes plus tard. Le froid commence à empiéter mon corps, faisant de moi un glaçon. Je tente de me réchauffer en agitant mes bras, mais rien n'y fait.

Je revois le garçon revenir avec deux gobelets, j'avoue être étonnée qu'il ait pensé à moi.

« Tiens, je me suis rappelé de ce que tu avais pris à l'hôpital. »

« Merci. » Gênée, je récupère le gobelet brûlant et profite de sa chaleur pour me réchauffer. Sous le regard intrigué d'Ander qui s'est lui aussi installé sur le sol goudronné, à quelques mètres de moi, je me colle le carton sur mes joues pour faire monter ma température corporelle. Je bois doucement le breuvage. « Ce n'est pas du tout ce que j'avais pris. » Constatais-je.

« Apprécies le geste, merde! » Dit-il lassé.

« Pourquoi tu pars au quart de tour, comme ça? » M'écriais-je.

« Mais je fais ce que je veux! Nous sommes dans un pays libre! »

Je m'esclaffe. « C'est l'excuse typique du mec qui n'a pas d'argument pour ses sauts d'humeurs. »

Il souffle et riposte plus tard dans un souffle: « Comment des gens peuvent t'apprécier? »

« Je ne sais pas, je crois que j'inspire confiance. » Je réponds doucement.
Les jambes nichées contre son torse, il boit son breuvage d'une traite. « Comment font les gens pour te trouver gentil? »

Il hausse les épaules: « Je suis gentil. »

Je roule mes yeux. « Bien-sûr, sauf avec moi. »

« À quel moment tu définis que quelqu'un est gentil avec toi? Ça m'intéresserai de savoir. »

Je me mords la lèvre tout en réfléchissant. Il marque un point: quels sont les critères requis pour qu'une personne soit gentille?

Naturellement, je lui réponds: « Quand on te salue poliment, quand tu es souriant, tu proposes des sorties. Je ne sais pas! Tout ce que tu n'es pas. »

Promiscuité - Ander MuñozOù les histoires vivent. Découvrez maintenant