Le 20 mai, à 16:05
Il se lèche les lèvres pendant que je me pose sur le coude en mangeant une fraise.
"Siro. Même si je n'avais pas pour idée de fréquenter une fille cette année, t'es apparu. T'as déboulé dans nos vies, à tous. Tu as laissé plus ou moins ton empreinte selon les gens. Et moi, tu m'as changé. Tu es pas la fille que j'imaginais. Tu étais naïve, grincheuse avec moi et impossible à vivre. Mais maintenant je réalise que se battre pour que toi et moi nous nous entendions bien, c'est la meilleure chose qu'il me soit jamais arrivé. Parce que je vois finalement qu'on se ressemble beaucoup, et je n'avais jamais vu ça chez personne d'autre. Et... putain, c'est effrayant, et c'est la première fois que je le dis... mais il y a de très fortes chances pour que je sois en train de tomber amoureux de toi."
Je me mets à ricaner sous son regard confus. "Tu me fais une blague."
Il se met à rire nerveusement. "Non Siro."
Je fronce les sourcils. "Oui, c'est une blague." Je ne suis pas prête pour un coup monté.
Ander me prend la main et la caresse. "Non, vraiment, ce que je te dis est sincère."
J'en fait tomber ma fraise. Je suis bouche bée. Vu que je ne réponds pas, il enchaîne.
"Je me suis dit qu'on passait tellement de temps ensemble que... ben je me suis dit qu'on devrait officialiser."
"Officialiser quoi?" Vraiment, je ne comprends plus rien. Cela parait tellement irréel quand c'est Ander qui le dit.
"Toi et moi. En couple." Ça sonne plus comme une question.
La première chose qui me vient en tête, je la balance: "mais t'es un mec qui ne se met pas en couple! Et- et tu aimes bien coucher à gauche à droite."
Il regarde avec profondeur dans mes yeux comme pour déceler mon coffre fort à pensées.
"Oui, mais plus maintenant. Je ne veux plus des autres."
J'ai un mouvement de recul et je réalise ce que son monologue signifie. Il m'aime?
"Je— je—"
"Relaxe, on prendra notre temps. Puis tout le monde s'en doute et—"
Il caresse encore ma main et je la retire. "Ander. Tu es sûr de ce que tu dis?"
Le brun acquiesce.
"Je— Ander, ça va trop vite." Il fronce les sourcils. "Tout ça, nous deux, c'est frais encore."
"Je pense avoir eu un le béguin sur toi avant qu'on ne s'embrasse."
"Oui, peut-être moi aussi mais... mais..." Il sourit lorsque je disais ça.
"Eh bien on est ensemble du coup?"
"Je trouve que ça va trop vite. Vraiment trop. Puis y a à peine un mois tu voyais d'autres filles."
"Je t'ai déjà dit que j'avais rembarré Charlotte et que je la voyais seulement pour réviser."
"Je sais mais—" Il me coupe.
"Siro, je rêve ou tu essaies de trouver des excuses?"
"Arrêtes de me couper la parole tout le temps!" M'énervais-je.
"Mais je ne te couperai pas si tu trouvais tes mots! Tu tires la gueule comme si je t'avais dit une mauvaise nouvelle!"
"Ander! C'est beaucoup à digérer, surtout quand c'est dit sans prévenir!"
"Tu ne m'aimes pas, quoi."
Mon coeur s'est brisé. Je ne sais pas ce que je ressens. Je ne m y connais pas, mais si je n'ai pas eu le reflexe de le contredire, c'est que ce n'était peut-être pas le cas. Je n'ai jamais aimé quelqu'un, je ne sais pas quand est-ce qu'on peut dire que l'on aime une personne. Je lui explique donc cela.
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Promiscuité - Ander Muñoz
FanfictionLa notion de promiscuité désigne la grande proximité physique entre différents individus d'une même population ou de populations différentes. Dès lors que Siro Chávez pose le pied dans la plus grande université privée d'Espagne, elle se frotte et c...