Alba

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Le 1er octobre, à 10:55
Le premier cours de ma journée débute avec algèbre, jusqu'à la pause déjeuner. Arrivée dans les temps, je prends place. Alba, une fille ayant les mêmes cours que moi se place à ma droite. Elle n'est pas méchante, donc ça ne me dérange pas qu'elle soit assise à côté de moi. Puis c'est pas comme si je n'avais pas besoin d'amis ici. Les seules personnes que je connais sont les amis à Lucrecia.

« Ah, trois heures d'algèbre pour débuter la journée ça pique. » Dit-elle.

Je lui souris et en profite pour l'observer. Ses cheveux chocolat créent un contraste avec sa peau ivoire, elle tire sur un sous-ton olive. Elle a de très beaux yeux verts en amande et une bouche pulpeuse dessinée avec un crayon à lèvres rouge foncé impeccablement. J'envie ses taches de rousseurs. Je crois avoir compris qu'elle est native, elle a toujours vécu ici d'après Valerio qui l'avait invité à mon anniversaire.

« Ton anniversaire était super, vraiment. »

« Je suis contente que toi et les autres l'aient apprécié. » Rétorquais-je. « Tu as réussi à te lever? Parce que si j'ai bien vu, t'étais à deux doigts d'être morte. »

« Je suis pas allée la première heure, mais après m'être rappelé le prix de ces études, je me suis vite bouger. Tu ne peux avoir ton diplôme qu'une fois tous les ans. Dormir, tu peux le faire quand tu veux. » Ricane-t-elle.

J'aime bien sa façon de voir les choses.

« Tu habites dans quelle résidence? » Je lui demande.

« Dans aucune, mes parents habitent dans le centre. Je suis chanceuse. » Répond-elle.

J'acquiesce et ma professeure commence à parler.

Pour la pause, je lui propose de manger ensemble. Afin de profiter des derniers rayons de soleil chauds, nous mangeons dehors sur l'herbe. Nous plaçons nos vestes sur la pelouse fraîchement coupée et déballons nos plats. Alba a ouvert un Tupperware rempli de patates grillées qu'elle compte piquer avec un cure-dent, des morceaux de poulets et d'oignons rouges. Quant à moi, je picore les quelques morceaux de salades. Tout en parlant de nos études similaires, les étudiants et étudiantes allongés sur l'herbe nous jouent de la guitare.

« D'où est-ce que tu viens? » Me demande mon interlocutrice.

« Des Asturies. Mon frère et moi sommes partis, l'université là bas ne proposait qu'une petite fac de médecine. » Mon grand frère, Fran, à entamé sa deuxième année d'études d'astrophysique afin d'en faire sa profession à Barcelone. « Tu as des frères et soeurs? » Je demande à mon tour.

Alba Grasses n'a qu'une sœur, qui est loin de faire ses études universitaires: elle n'a que treize ans.

Elle regarde un guitariste jouer une ballade. « Tu le connais? »

Je fais un bruit indiquant que non, je ne le connais pas. Cette école est tout de même grande, je ne connais même pas la centaine de gens qui m'entourent depuis un peu plus d'un mois.

Il est assez loin de nous, je le vois mal, mais on perçoit ses cheveux qui semblent chatouiller la limite de sa nuque tellement ils sont long. L'espèce de mèche brune est retenue par un bandana. Je reconnais la chanson, je l'avais déjà entendue quelque part.

« Seigneur, qu'est-ce qu'il joue? C'est magique. »

Elle hausse les épaules.

« J'en sais rien, » Avoue-t-elle aussi sous le charme. « C'est Alejandro Suárez. C'est une bombe humaine. » Alba est tombé sous le charme du garçon.

Bête est la personne qui dirait que ce garçon n'est pas beau, qu'en témoignent les filles qui s'agglutinent à lui à chaque corde grattée. On l'admire quelques secondes encore.

« On s'approche? » Tente-elle.

Je ricane d'un coup, elle parle du garçon comme si c'était un lion qu'on doit surveiller dans la Savane. « Non, non! Il ne te verra pas dans cette foule de filles qui l'entourent. Démarque toi. » Lui conseillais-je alors que mon dernier semblant de drague remonte en juin. « Tu l'espionnes depuis quand? »

« Je ne l'espionne pas Siro! » Elle s'exclame. « Ce n'est pas de ma faute si à chaque fois que je vais quelque part, il est là. »

« C'est sûr que si tu ne restes qu'ici, il y a environ cent pour cent de chances que tu le vois. Ah oui, hormis les jours où il ne vient pas. »

« Arrêtons de lui donner de l'intérêt. » Ricane la brune cramoisie. « Et toi, tu n'as pas vu un garçon qui peut t'intéresser? »

Je fais une liste de façon inconsciente de tous les garçons que j'ai croisé depuis mon arrivée dans la ville.

« Non personne ne m'a tapé dans l'œil. » Souriais-je pour enlever la gêne. J'ai trop peur qu'elle me prenne pour une sainte-nitouche.

« Ah! Alors quelqu'un t'attend chez toi! »

« Chez moi? » Repris-je. Je m'esclaffe « Il n'y a pas un chat, dans ma ville. Et ça m'étonnerait que j'y retourne d'ici, mon bien aimé caché là-bas devra encore attendre. »

Après s'être échangé nos numéros, Alba part quelques minutes avant que ça ne sonne. Son cour facultatif se déroule dans le bâtiment du Nord. Mon cours facultatif est sport. C'est le moyen que j'ai trouvé pour rester en forme et ne pas payer un abonnement à la salle. Je devrai faire pareil que Alba: partir maintenant. Je ne sais pas où se trouve le terrain.

Je regroupe mes affaires vulgairement et me mis à courir. L'établissement est vraiment, vraiment très grand. Au cas où le stade est de l'autre côté de la rue et je ne le sais même pas. Je cours sur l'herbe quand on m'arrête. C'est le garçon qui fait craquer Alba.

« Oula Speedy, ralentis. Où tu veux aller? »

« Terrain de basket. » Dis-je en reprenant mon souffle.

« Ah oui, t'es loin. Tu vois le chemin là bas? » M'indique-t-il. J'acquiesce. « Au bout il va y avoir un escalier puis une passerelle. Tu la descends et tu seras face au portail. Sors ton badge, parce que tu ne peux y entrer et ressortir avec. » Pendant qu'il m'explique, je vois la pelouse se vider des étudiants.

« Je vais y arriver à l'heure tu crois? »

« Hm... si tu cours comme tu viens de le faire, tu seras en retard, mais tu seras pas virée. Ou pour éviter la passerelle tu traverse la rue diagonale. »

« Génial, merci Alejandro! » Je le salue en prenant mon sac de sport que j'avais mis à terre le temps de ses directions.

« Comment tu connais mon nom? »

« Je... voulais dire... Allé, ciao. » Je lance ces paroles peu convaincantes et pars.

J'indique mon badge au scanner et pousse le portail en fer. Un beau chemin de sable se dresse face à mes pieds qui le piétinent. J'entends le portail se fermer aussitôt. Un bâtiment s'esquisse à ma droite mais je trottine toujours, pensant être près du but. Trois terrains se dessinent. Le premier est le terrain de tennis, où je surprends Ander crier d'agacement quand il laisse passer la balle lancée par son adversaire. Quand il part la récupérer dans le coin externe, il lève le regard vers moi et m'aperçois. On se regarde quelques secondes avant que chacun retourne vaquer à ses occupations. Le deuxième terrain est un terrain de rugby où il est désert. Le troisième est un terrain avec des paniers de baskets, je m'approche donc de celui-ci en ouvrant la grille qui sert de porte. J'ai enfin une réponse à l'une de mes questions sur ce garçon mystérieux qu'est Ander. Il fout autre chose que tirer sur un cylindre nocif: du tennis.

 Il fout autre chose que tirer sur un cylindre nocif: du tennis

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Promiscuité - Ander MuñozOù les histoires vivent. Découvrez maintenant