Promiscuité - Ander Muñoz

Merci Ander

Le 22 mai, à 10:46

Ces deux derniers jours, je n'étais pas dans mon assiette. Je dormais très mal et je ne savais pas si c'est parce que j'avais, pour la toute première fois, brisé le cœur d'un homme, ou parce que je n'étais pas dans les bras de l'homme que je voulais à mes côtés.

Dans un monde parfait, je rêve qu'Ander comprenne mon point de vue plus facilement et qu'il reste à mes côtés. Mon rêve doit être son cauchemar.
Si je lui raconte cela, il va croire que je l'utilise... mais ce n'est pas le cas!

Ander fait partie des gens qui ne voient le monde qu'en noir ou blanc. Amour et haine. Soit je l'aime, soit je le déteste. Après le désastre au lac, m'aime-t-il toujours ou non?

J'aimerai tellement savoir. Mais encore, j'aimerai tellement le prendre dans mes bras et profiter de lui encore tout l'été. Mais c'est trop tard. Et j'ai un sentiment de gêne qui m'empêche de sortir de mon lit. À vrai dire, personne m'a fait sortir de mon lit.

Après la sortie avec Ander, Lucrecia m'a envoyé un message pour m'avertir qu'elle rentrait chez ses parents pour la semaine, ce qui m'empêche de me confier.

Que fait-il? Si seulement j'avais la force de lui parler et de le réconforter. Pour éviter de penser à lui, j'ai poursuivi ma recherche de studio en Angleterre.

Cette bonne nouvelle en devenait presque un calvaire. Cette fac est une occasion en or pour faire des rencontres pour mon futur emploi, et créer un réseau social puissant. Mais quand je pense à Cambridge, je pense à lui. Ses bouclettes brunes, son sourire doux qui me fait chavirer, son caractère de chien qui finalement me faisait craquer. En peu de temps, il était devenu quelqu'un d'important, et au refus de sa déclaration, il est devenu la personne pour qui je pourrais tout lâcher.

Mais je veux croire que quelque chose est possible entre lui et moi. Peut-être pas un couple à cause de la distance, mais une relation charnelle le temps de quelques semaines.

Le 25 mai, à 17h17

Lucrecia débarque dans l'appartement avec 3 bagages. Je l'aide à les apporter dans la chambre et nous nous posons sur le canapé autour d'un verre de vin pour discuter. Elle me raconte son voyage, les retrouvailles avec ses parents, et son état mental après avoir effacé Valerio de sa mémoire.

"Tu verras qu'à long terme, c'était le meilleur choix."

Elle sirote son verre. "Je te crois. Ta vie sentimentale montre bien l'exemple."

Je pouffe. "Comment ça?"

Lu hausse les sourcils. "Ben avec Ander."

Je déglutis lorsque j'entends son nom et décide de tout lui raconter, en omettant mon départ pour Cambridge. Elle paraît choquée des sentiments du garçon.

"Tu es sûre de ne pas l'aimer?" Me demande-t-elle.

"J'en sais rien. Je suis vraiment pommée Lu." Soupirais-je.

"Obéis à ton instinct."

"Mon instinct est à la fois dans mon cerveau et dans mon cœur. Je me dis de foncer, que c'est peut-être mon âme-sœur, mais je me dis aussi que je suis jeune, et que j'ai le temps."

"Chérie," Renchéri Lu. "Tu aimais Nicolo?"

"Non." Je réponds du tac au tac.

Elle fronce les sourcils. "Tu ne t'es jamais posé la question?"

Je lui réponds avec honnêté. "Jamais."

"Parce que tu savais qu'il n y avait pas la petite étincelle."
J'acquiesce. "Tu me dis qu'avec Ander tu ne t'arrêtes pas de te poser des questions, que c'est flou--"