Le 17 mai, à 20:00
Je verrouille ma porte avant d'inspirer longuement. Ma pochette sous les bras, je me dirige vers l'appartement d'Ander. En moins de cinq minutes, mes pieds touchent le paillasson. Je toque doucement et aussitôt, Ander m'ouvre la porte. Il est vêtu d'un t-shirt noir qui calque parfaitement son torse, tellement bien que lorsqu'il m'a ouvert la porte, la première chose que j'ai admiré était son bras musclé s'accoter sur le bâti de sa porte.Il fronce ses sourcils: « On était censés se voir? »
Je lève les yeux aux ciel: il veut faire le malin? « J'habite à deux pas d'ici. Je peux très bien rentrer chez moi. » Il se décale et me laisse entrer dans son appartement. « Je suis déçue. » Dis-je en tournant la tête dans tous les sens. « Où sont les bougies et la musique romantique? »
Il pouffe avant de se mettre à mes côtés, en regardant son salon. « Dans mon armoire dédiée aux coups d'un soir. Tu veux que j'aille les prendre? »
« Non, » grognais-je. « Ça va aller. »
« Qu'est-ce que c'est? » Il pointe ma pochette.
« Mon esquisse. Je dois la finir avant demain, onze heures. » Tout en parlant, il nous dirige vers son canapé. « J'ai déjà commencé, mais— »
« Fais moi voir ça. » Demande-t-il. Je sors mon croquis inachevé.
« J'ai déjà regroupé les informations, l'échelle à laquelle je dois travailler. Un sur deux-cents. J'ai fait les premières lignes hier. Je dois encore faire les détails et colorier. »
« Et tu as tout pris? Parce que je n'ai pas de crayons de couleurs ici. »
« Je dois le faire à l'aquarelle. »
« C'est quoi, ça? »
« De la peinture. »
« Ah ouais. Tu vas niquer mon appartement avec ça! » Ricane le garçon.
« Je t'ai avertis que j'avais du travail. Si je ne dois pas dormir pour finir ce travail, je le ferai. »
Il me scrute, d'un regard intéressé avant de me demander: « Un peu de vin? »
« Tu veux me bourrer? Sûrement pas, Ander. » Je pouffe avant qu'il ne se lève et se dirige vers sa cuisine. Je peux toujours le voir —du moins, ses boucles brunes s'agiter.
« C'est vrai que toi, ivre, c'est pas la même histoire, on le sait tous— »
« Sauf moi. » Je l'interromps. Or il continue sa phrase en apportant deux verres à pied. L'un beaucoup moins rempli que l'autre.
« Je te promets qu'il ne t'arriveras rien. Tu sais qu'en alcool et plus particulièrement aux vins, je m'y connais. Autant que toi dans l'architecture. »
Je feins un rictus, à défaut de ne pas oser lui montrer mon énorme sourire: « Est-ce un compliment, Muñoz? »
« Oh, » il me tend le verre avant d'approcher le sien au mien. « un tous les deux mois ne fait pas de mal. » Puis, le tintement résonne et nous rend silencieux. « Alors? » Reprend-t-il en me voyant tremper mes lèvres dans la boisson rouge.
« Très bon. » Je replis mes jambes sur moi et cale ma pochette pour mettre par dessus mon dessin. « Allé, plus vite je m'y mets, plus vite je termine. »
« Tu vas rater mes talents de footballer, tant pis pour toi. » Me reproche le garçon en allumant sa console. Il actionne Fifa 14.
« Tu vas voir quand je vais jouer contre toi, ce ne sera pas la même histoire. »
Pendant une vingtaine de minutes, nous nous échangions quelques mots, quelques pics avant de me redresser de la place où j'étais et de lui montrer. « Merde. » Dit-il. Mon léger sourire s'évapore d'un coup. Quoi? C'était mal fait, ça semblait irréel? Non, rien de tout ça. « C'est ce que tu arrives à faire en trente minutes? C'est énorme. »
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Promiscuité - Ander Muñoz
FanfictionLa notion de promiscuité désigne la grande proximité physique entre différents individus d'une même population ou de populations différentes. Dès lors que Siro Chávez pose le pied dans la plus grande université privée d'Espagne, elle se frotte et c...