Goodbye

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Le 25 août à 12:45

Le frère de Siro vomissait pour la seconde fois du long trajet. Pour la fille, cela commençait à être le pire jour de sa vie. Elle n'avait jamais raconté cela à personne car elle avait peur d'être prise pour une idiote, mais elle ne voulait plus partir. Elle remettait tout en question: l'Angleterre n'était pas un pays qui lui plaisait, elle allait être loin de ses parents (qu'elle pleurait déjà dans la voiture en direction de l'aéroport), et elle avait la sensation que tout ce qu'elle avait construit ici allait tomber en ruine. Mais alors, pourquoi est-elle en route, en train de naviguer sur le site internet de sa future université? Parce qu'elle avait promis à Ander de partir.
Finalement, aucun des deux n'a envie de quitter l'autre. C'est ce qu'il se passe lorsqu'on communique mal.
Ils auraient pu continuer leurs études dans la même université, mais le destin en a décidé autrement. Cette pensée se perdit parmi les autres lorsque son frère la bouscula.

Elle enleva un écouteur. "Fran! T'es super chiant!"

"J'y peux rien, maman prend trop mal les virages." S'emporte-t-il.

"Tu n'avais qu'à conduire!" Répond agressivement la mère, encore chamboulée par le départ de sa fille.

Le frère et la mère se chamaillaient tandis que le père essayait d'amuser la fille avec des grimaces à travers le rétroviseur.

Elle se contenta de ricaner doucement, mais une boule se nicha dans le creux de son ventre. Son père avait repris du poil de la bête depuis son accident grâce aux soins et à l'aide de Guzmán, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser au pire. Cette fois-ci, si quelque chose se passait, elle ne pourra pas sauter dans le premier train direction papa maman.
Ce facteur n'avait pas été pris en compte lorsqu'elle a signé les papiers.

Elle se concentra sur les paroles de la musique qu'elle écoutait souvent avec Alba. Elle soupire inconsciemment en regardant la route.

Lorsqu'ils arrivèrent à l'aéroport, Fran et son père essayaient de décharger les valises très lourdes de la fille pendant qu'elle avait les yeux rivés sur le hall de l'aéroport espérant voir ses amis.

Effectivement, tous les amis proches de Siro étaient présents pour son départ. Elle courut dans leurs bras.  
Certains étaient venus seulement ce jour-ci car ils n'avaient pas pu venir la voir le jour où elle partait chez ses parents. Et d'autres, comme Ander, avaient pour objectif d'être présent aux deux départs. Il essayait de s'avouer qu'il était prêt à quitter Siro, mais ce n'était pas facile. Tant qu'elle était là, il ne pouvait pas faire une croix sur elle. Voulait-il vraiment faire une croix sur elle? Il aurait pu le faire le jour où elle a refusé ses avances. Peut-être qu'il l'aime trop pour la lâcher. Malgré tous les refus et obstacles qui se sont immiscé entre eux, il ne voulait pas s'arrêter.

Ses parents étaient parti manger un sandwich pour laisser leur fille faire ses adieux. Siro discutait avec Lucrecia et Fran, mais elle se sentait attirée par un regard noisette. Elle se tourna vers Ander qui se tournait les pouces.

Elle eut le sourire aux lèvres quand elle vit son sourire timide se dessiner quand il l'a remarqué.

"Salut." Lui dit-elle.

"Tu as pris des couleurs dis donc. Je ne savais pas qu'il y avait des plages dans ton bled." Il provoqua la fille pour lui empêcher de penser à son départ imminent.

Siro a pouffé. "Toi aussi tu as pris des couleurs, tu as fais bronzette sur la terrasse de ton appart?" Elle lui fit un faux sourire et il fit de même avant qu'ils ne rigolent de leurs blagues.

"Alors, qu'est-ce que Siro Chávez a fait de ses vacances?" Lui demanda-t-il.

"Pas grand chose. Je suis restée avec ma famille. Et toi? Tu es allé voir tes parents?"

Promiscuité - Ander MuñozOù les histoires vivent. Découvrez maintenant