Ander Muñoz
Le 14 mai, à 21:05
Je jette mon téléphone sur la table et saute me morfondre dans mon lit. Je viens de niquer ma vie. Comment je vais faire? Qu'est-ce que je vais faire? Le seul moyen pour arrêter d'y penser, c'est de se bourrer la gueule jusqu'a ne plus pouvoir réfléchir. Mais je ne peux pas, je culpabiliserai. J'ai voulu compromettre mes études, à moi de trouver une solution stable, un plan B. Sauf que là, maintenant, je ne veux voir personne, je ne veux rien faire à part me lamenter. Je décide de vouloir prendre une douche, peut-être que ça va me changer les idées. Lorsque je m'enlève le t-shirt, j'entends toquer à la porte. Je soupire avant de m'y diriger. Je suis certain que c'est Lucrecia qui vient me chercher par la peau du cul. Elle ne va pas arrêter à me demander pourquoi je suis parti comme ça. J'ouvre la porte et fais face à Siro. Je lui montre que sa visite à l'improviste m'étonne en fronçant les sourcils.« Qu'est-ce que tu f... » Elle ne me laisse pas le temps continuer ma phrase qu'elle fonce dans mes bras, me faisant frissonner. « Oh. » J'échappe. Elle enroule ses mains et les joint dans mon dos tandis que je fais de même. Puisqu'elle est plus petite que moi, je laisse tomber ma tête sur la sienne. « Désolé, si je suis parti c'... »
« Ne cherches pas d'excuses, je sais ce qu'il s'est passé. » D'un coup de pied, je ferme la porte. Elle bouge ses mains sur ma peau, cherchant la meilleure manière de me tenir.
« Tu sais? »
« Tes parents l'ont mal prit? » Demande-t-elle, sa bouche étouffée dans mon cou.
Je murmure un oui. Cela se voyait tant que ça? J'ai l'impression de puer la défaite, d'être un moins que rien. J'ai déçu mes parents, et je n'aurai jamais cru me sentir comme ça. J'ouvre grand les yeux, pour ne pas que mes larmes tombent sur les cheveux de la blonde. Elle tente de lever la tête vers moi, mais je ne veux pas qu'elle me voit comme ça. Je replonge sa tête dans mon cou. Encore une fois, elle recommence. Elle arrive à me voir mais rapidement, je tourne la tête. Elle prend mon visage entre ses fins doigts et le fait tourner vers le sien. Siro me regarde droit dans les yeux, ils percutent ses prunelles. Ce sont les plus beaux yeux que le monde ait pu offrir. Je ferme les miens, je ne veux pas qu'elle remarque qu'ils sont rouges.
« Ander, combien de fois tu m'as vu pleurer? » Chuchote la fille. « Ouvre les yeux. S'il te plaît. » Je sens ses pouces frôler ma peau. Doucement, j'ouvre les miens et elle me fixe. Elle me scrute. De la pointe de mes cheveux au bout de mon menton. Elle regarde chaque parcelle de mon visage, ce qui fait battre mon coeur à la chamade. Siro me rend folle.
Elle passe doucement sa main dans mes cheveux tandis que je renifle. « Moi, je pleure pour un rien. » poursuit-elle. « Quand il n'y a plus de biscuits, quand je rate le métro, ou quand je me prends un meuble dans le petit orteil. C'est comme ça, ce sont les nerfs. Alors, si tu as envie de pleurer, pleures. On est plus à ça près, j'ai pas raison? » Elle me sort un magnifique rictus avant de pouffer.Je cache ma peine dans sa clavicule. Quelques larmes coulent, je suis sur les nerfs. « C'est... c'est juste que je viens de réaliser. Qu'est-ce qu'il me reste à faire? »
« Ça va aller. »
« À part le tennis, je suis un bon à rien. »
Elle recule et empoigne mon visage d'un air autoritaire. « Je t'interdis de dire ça. Même d'y penser. » De son pouce elle essuie les larmes de mon visage. « Si je dois passer toute la nuit à les essuyer, je le ferai. » Dit-elle en parlant des larmes qui coulent à nouveau sur mes pommettes. Je laisse sortir un gloussement.
Elle rabat ses doigts sur mes commissures avant de faire des grimaces avec mon visage à sa guise.
« Ça va? Tu t'amuses? » Je lui demande.
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Promiscuité - Ander Muñoz
FanfictionLa notion de promiscuité désigne la grande proximité physique entre différents individus d'une même population ou de populations différentes. Dès lors que Siro Chávez pose le pied dans la plus grande université privée d'Espagne, elle se frotte et c...