Rendre à Cesar ce qui est à César

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Le 3 avril, à 16h00

"C'est fini. Vous devez arrêter d'écrire." Annonce un surveillant.

J'obéis et analyse rapidement mon devoir. J'ai enfin fini ma première année. Je dépose mon devoir sur la table, signe la feuille de présence et quitte le gymnase. Sur la route, j'aperçois Ander et ses amis. Le bouclé me regarde et me salue de la main. Toujours dégoûtée de son mensonge d'hier, je hoche seulement la tête. Je n'ai pas de temps pour lui, je dois aller voir mon professeur.

Ce prof m'a toujours aidé, que ce soit pour les travaux manuels ou pour mes efforts dans mes études. C'est le seul qui prend ce job au sérieux. Alors, j'espère qu'il veut m'annoncer une bonne nouvelle, et si ce n'est pas le cas, ou pire, il me fait des avances... eh bien tout d'abord je lui mettrai un coup de pied dans les burnes mais surtout, je serai très déçue.

Un peu nerveuse, je rentre dans la salle et le professeur est assis sur sa chaise.

"Bonjour."

"Siro, bonjour. Les examens se sont bien passés?" Me demande-t-il.

"Oui, je pense. J'ai beaucoup révisé alors j'espère que j'aurai une note convenable."

"Je suis sûr que vous avez énormément révisé. Puis vous êtes venus à tous mes cours."

Sauf un. C'était la semaine où j'avais rompu avec Nicolo.

J'acquiesce simplement à son propos. "Vous vouliez me voir pour quoi?"

"Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas une mauvaise nouvelle, et c'est strictement scolaire."

Je souffle bruyamment et il en ricane.

"Vous restez ici l'année prochaine?"

"Si je réussis mon année, oui."

"Mais on m'a dit que vous aviez fait une procédure pour quitter l'université."

"Ah. Oui, c'est vrai. Mais c'est pas parce que je n'aime pas mes études!" Je préviens l'homme.

"Pourquoi vouliez-vous partir, si ce n'est pas indiscret."

Je deviens légèrement gênée. Mais après tout, c'est mon prof. Il ne me jugera pas.

"Mon père avait des problèmes de santé et les soins coûtaient trop cher. Je me sentais mal de venir étudier ici et de dépenser l'argent dans cette fac alors que ça pourrait soigner mon père."

"Si vous êtes resté ici c'est qu'il va mieux?" J'acquiesce. "Tant mieux! Je pense que dans votre situation, tout le monde aurait pensé à quitter cette fac. Du moins, les gens avec un revenu moyen. Et avez-vous déjà pensé à faire vos études autre part qu'en Espagne?"

Pourquoi me pose-t-il autant de questions?

"Pour être honnête ça m'est déjà passé par la tête, mais je pense être trop jeune pour partir dans un autre pays."

"Ah, donc vous allez mal le prendre si je vous dit que je vous ait choisi pour faire le programme d'échange entre notre université et l'université de Cambridge?"

À l'entente de ses mots, mon cœur rate un battement. Mes yeux, aussi gros que de balles de golf traduisent mon étonnement.

"Mo-moi? Pourqu- pourquoi vous m'avez choisi?" Balbutiais-je, le sourire au lèvres.

"Vous êtes une étudiante extraordinaire. Vous fournissez tellement d'efforts que, pour moi, le choix était vite fait."

"Mais il y a plein d'autres étudiants qui sont très forts aussi."

Promiscuité - Ander MuñozOù les histoires vivent. Découvrez maintenant