Jeu, Set & Match

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Le 20 mai, à 13:45
Je n'ai plus vu Ander depuis cette soirée. La meilleure soirée de ma vie. Je n'avais pas peur de le voir parce qu'il m'avait touché —non, j'ai officiellement dépassé ce stade— mais parce qu'il m'avait averti auparavant qu'il était très occupé à cause des cours. Je veux bien, mais comment je fais?

Parce que ça fait deux jours que je ne pense sans cesse à lui. Sans m'arrêter. J'en deviens folle, je ne sais plus quoi faire. Mon cours de dessin vient de s'achever. Je me lève et empoigne mon téléphone. Dans le couloir, je piétine avec mon mobile dans les mains. Je lui envoie un message ou non?

J'expire de façon franche avant de le déverrouiller.

Siro
J'ai deux heures de pause avant mon cours. On se voit?

Je n'ai même pas le temps de piétiner une nouvelle fois que je reçois une réponse.

Ander
Deux heures c'est short mais on peut faire en mode express si tu veux à tout prix.

Je m'empêche de ricaner, j'ai seulement levé les yeux au ciel.

Siro
Je pensais un truc plus light. Un restaurant.

Ander
Je comprends. Tu te remets toujours pas de tes émotions de vendredi.

Siro
Arrêtes de crâner.

Ander
Ok, ok. Je sors de l'entraînement dans dix minutes. Ça te va?

Je réponds positivement avant d'emboîter le pas vers le terrain de tennis. Lorsque j'arrive, je fais traîner mon regard sur les joueurs jusqu'à trouver celui qui m'intéresse. Je pose mes yeux sur lui entrain de tirer sa dernière balle de match. Il est dos à moi, je vois son bras muscler s'agiter fermement et entendre son râlement assez séduisant. Il détale de sa place pour aller de l'autre côté du court. Il rattrape la balle et fait un revers.

« C'est ça, Muñoz! » Encourage l'homme. Le garçon en question poursuit ses efforts avant de frapper dans la balle, in extremis. Elle part en diagonale et s'échoue sur le court de son adversaire. « Sanchez! Tu nous a fait quoi, là?! » L'arbitre siffle et Ander gémit après s'être acharné sur le terrain. Il réajuste sa casquette et il s'assoit sur un banc, il ne m'a toujours pas vu. Quelques joueurs quittent le terrain tandis que timidement, j'y entre.

« Tu es aussi fort qu'à la console. » Je blague. Il lève la tête et pouffe.

« Tu es venue jusqu'ici pour me tailler? C'est beaucoup d'effort dépensés pour rien. » Il plisse les yeux à cause du soleil et esquisse une rictus amusé.

Je roule des yeux. Je remarque sa raquette. Je la prends en main avant de la regarder sous toutes les coutures. « Il faudrait que tu m'en signe une, comme ça quand tu seras célèbre ça me servira. »

« Ça te servira à quoi? À te vanter de me connaître? »

« Je la mettrais aux enchères. » Pouffais-je.
Il fait de même avant de se lever et de poser son bras sur mon épaule. « Garde ta transpiration, s'il te plaît. »

« C'est pas de la transpiration, ce sont des goutes de victoire. » Je lève son bras musclé.

« C'est ce que dirait un mec qui transpire. Allé, à la douche. » Je le pousse par une pression sur le dos. Il se retourne vers moi, marchant à reculons et hausse plusieurs fois les sourcils l'air enfantin. Je pouffe, les bras croisés sur mon torse en m'arrêtant là où je l'ai laissé.

Je me croyais être seul, mais un garçon arrive. Je le regarde du coin de l'œil, trop concentrée à mater Ander entrain de marcher et de soulever son sac de sport.

Promiscuité - Ander MuñozOù les histoires vivent. Découvrez maintenant