Le 3 avril, à 04:09
"Siro. Je vais paraître lourd... je le sais, et surtout... après tout ce que tu viens de faire pour moi. Je... je te demande juste d'être avec moi ce soir. Ça fait peut-être pitié. Je suis pas venu ici pour que tu t'occupes de moi... b-bien que je te remercie. Tu es très douce quand tu t'occupes des gens... et si ça continue, je vais venir tout le temps pour que tu t'occupes de moi... fin, c'est pas le sujet. Si j'ai demandé à Val qu'il me ramène c'était pour être dans ton lit. P-pas pour faire l'amour hein! Désolé, je suis... je suis un peu bourré...? Et je sais pas trop si... si j'explique bien." Il cligne doucement des yeux pour essayer de trouver ses mots. "Dis-moi que tu comprends?" Je ne fais rien d'autre acquiescer. S'il était aussi gentil sobre je serai au paradis. Je reste encore assise parce que... bien que ce soit expliqué d'une façon super timide et mignonne, ce que je comprends c'est que cela n'arrivera que les fois où il sera bourré, tellement bourré que ses pensées les plus profondes casseront la barrière et sortiront de sa bouche. Et cela n'arrivera plus jamais. Je ne veux pas m'occuper de quelqu'un qui se bourre la gueule tous les samedis.
Pendant que je réfléchis, je le vois me regarder en chien de faïence. Comment je peux résister à ça?! J'accepte et je m'allonge à ses côtés. Je suis tellement gênée et timide que je me suis allongée sur le dos, droite comme un piquet, dans mon propre lit.
Il a du mal à s'allonger, il est pris de nausées.
Nous ne parlons pas pendant ce qu'il semble être des heures. Je regarde l'heure sur mon réveil: 04:15.
Soudainement, je sens les draps bouger. Délicatement, la main de Ander s'enlace avec la mienne, et c'était l'une des meilleures sensations. Intérieurement, j'espérais que nous allions nous endormir main dans la main.
04:19, je pensais qu'il s'était endormi, mais il exerça une pression sur mon pouce. Il tourne sa tête vers moi tout doucement. En faisant des cercles sur le dos de ma main, il enchaîna:
"Avant que l'on s'endorme et que... je ne me rappelle plus de rien, je voulais te dire que t'es une personne formidable. Vraiment. Et... je regrette de t'avoir maltraité. Je crois que... que... je me suis acharné à croire que tu étais une mauvaise personne parce que j'avais peur que tu sois le... le genre... de fille qui me plaît. Spoiler, tu me plais. Et... je pensais avoir un genre de fille trèèèès pati- particuil- par...ti...cu...lier avant de te voir. T'es fun et tu te prends beauucoup la tête. Et j'aime bien ça. À la fois, j'peux dire que j'ai passé assez de temps avec toi pour dire que je te connais par coeur. Mais aussi... je trouve qu'on ne passe jamais assez de temps ensemble. J'en veux toujouuuurs plus."
J'en ai le souffle coupé. Mon coeur bat à la chamade, et c'est la première fois que je sens mon coeur se serrer. C'est une sensation étrange, mais c'est tellement bon. J'ai serré sa main, le seul moyen pour contenir mon énergie.
"Crois pas que je profite du fait que je sois bourré pour te le dire. J'aurai aimé te le dire sobre. J'ai juste pas les couilles. Parce que tu m'intimides. Mais un jour... peut-être je te le re-dirai." Il a déclaré cela les yeux fermés, le corps tourné vers moi. Je profite du fait que ses yeux soient fermés pour me rapprocher. "Je veux pas de réponse. Et ce que je te dis c'est honnête, Siro." Lorsqu'il réouvre ses yeux, je suis à quelques centimètres de lui. J'ai un énorme sourire qui ne compte pas quitter mes lèvres de sitôt. Il le voit et étire ses lèvres formant le sourire que j'aime le plus en ce moment. Je lui plaque un baiser sur la joue avant de me blottir dans ses bras.
Nous nous sommes aussitôt endormis.
Je me suis réveillée aux alentours de onze heures et je n'avais rien oublié de la nuit dernière. Le bras de Ander me sert de coussin et son avant bras est posé sur mon torse. Il dort paisiblement et je ne veux pas le réveiller. En le regardant, j'ai un grand sourire sur mon visage. Ce qu'il m'avait dit hier était pas seulement la plus belle chose qu'il m'ait dit, mais la plus belle chose qu'une personne ait pu me dire. Je suis déshydratée et je me dis qu'un petit-déjeuner nous ferait du bien. Alors, à contrecoeur, je quitte ses bras et me dirige dans la cuisine. Pendant que je me sers du jus d'orange, j'entends un téléphone vibre. C'est celui de Ander. Il est sur l'îlot, face à moi. J'essaie de ne pas faire ma fouineuse mais c'est tellement tentant de voir ce qu'il se cache dans son portable. Je m'approche du mobile et j'appuie sur le bouton d'accueil. Son fond d'écran n'a rien de personnel, c'est juste une photo d'une belle plage ensoleillée, image cachée par des notifications. La dernière venait de Guzman. Mais une notification attise ma curiosité puisqu'elle vient de Charlotte, la belle fille que j'avais vu avec le bouclé.
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Promiscuité - Ander Muñoz
FanfictionLa notion de promiscuité désigne la grande proximité physique entre différents individus d'une même population ou de populations différentes. Dès lors que Siro Chávez pose le pied dans la plus grande université privée d'Espagne, elle se frotte et c...