Nous avons emménagé il y a deux mois. Je suis libre.
Libre de travailler.
Libre de penser.
Libre de rêver.
Libre d'aimer.
Libre.
Ce mot est aussi exaltant que terrifiant.
Depuis mon départ, Florent et moi avons eu de nombreux heurts sur la garde des enfants et la pension alimentaire. Mais je ne lâche rien. Dégagée de son emprise, je me sens pousser des ailes. Après notre séparation, j'ai mis un post sur les réseaux sociaux pour dire mon soulagement. Je n'ai pas parlé des injures, des coups ou de toutes les violences psychologiques que Florent m'a fait subir pendant toutes ces années. Pourtant, son ami Benoît m'a aussitôt envoyé un message :
"Tu ne devrais pas mettre ce genre de choses sur internet. Florent est et restera le père de tes enfants, ce n'est pas raisonnable"
J'ai compris ce soir-là que ma parole serait à jamais verrouillée. Car mon histoire n'est pas seulement la mienne. C'est aussi celle des quatre personnes que j'aime le plus au monde, et jamais je ne voudrais leur faire le moindre tort. Je les ai peut-être mis au monde, mais eux m'ont sauvé des milliards de fois sans le savoir. Sans eux, je ne serais peut-être plus de ce monde.
Alors notre histoire, s'ils le souhaitent, ils la raconteront, plus tard, à qui ils veulent. Et je serai là pour leur dire que tout était vrai et qu'ils ne sont pas fous. Je serai là pour leur dire que la femme que j'étais s'est relevée. Et qu'ensemble, nous soulèverons des montagnes.
Si j'ai écrit cette histoire aujourd'hui, c'est de manière anonyme. Pour que d'autres la lisent, se reconnaissent, et trouvent peut-être dans mon vécu le courage de partir.
Plus tôt.
Plus vite.
Parce qu'un pervers narcissique est incapable d'aimer. C'est un marionnettiste cruel, qui ne connaît que le contrôle et la possession. Et tout ce qu'il pourra vous faire croire ou penser n'est là que dans cette optique : se nourrir de vous, encore et encore.
Enfin, si j'ai écrit cette histoire aujourd'hui, c'est pour toutes les victimes de relations toxiques. Pour leur dire que je n'ai aucun mal à les croire. Et qu'elles ne doivent pas avoir peur de parler et de mettre des mots sur les maux.
Parce que demain existe. J'en suis la preuve.
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J'ai du mal à te croire
General Fiction« J'ai du mal à te croire ». La phrase tombe un couperet. Violente, inattaquable. La femme qui vient de la prononcer est pourtant une amie bienveillante qui ne me veut que du bien. Je mets plusieurs mois à l'encaisser. Je ne sais pas encore que cett...