Chapitre 27 : Un acte de dévotion ✓

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— Marina ? Mais, que faites-vous ici ?

Dominique m'accueille avec une expression de surprise collée sur le visage tandis qu'il ouvre le portail afin de me permettre d'enter avec Tempête.

Il me laisse à peine le temps de descendre de mon cheval qu'il me gratifie déjà d'une étreinte à couper le souffle.

— Comment allez-vous ? Ce n'est pas encore un peu tôt pour monter à cheval, p'ti bout ? s'inquiète-t-il en me regardant sous toutes les coutures.

— Je vais très bien, Dominique. Et puis, je ne suis pas venue seule. Je vous présente Rony, dis-je en me retournant vers le concerné qui entre timidement à son tour.

— Oui, je sais qui il est. C'est ce jeune homme qui est venu nous avertir de votre accident.

Mon palefrenier saute de sa monture et se penche promptement devant Dominique.

— Monsieur, je suis ravi de vous revoir dans de circonstances beaucoup plus joyeuses.

— Inutile d'être aussi formel, garçon, je ne suis qu'un homme de ferme ! rigole-t-il en tapant affectueusement l'épaule de Rony.

Sa fourche à la main, le vieil homme commence sa montée vers les écuries en nous enjoignant de le suivre.

— Alors, dites-moi ce qui vous amène aujourd'hui ? J'espère que vous ne fuyez pas déjà votre nouvelle maison, plaisante-t-il en me dévisageant de son regard perçant.

J'ai si mauvaise mine ?

— Euh... Eh bien, c'est que vous me manquiez beaucoup. Vu que je suis capable de me déplacer à nouveau, je suis venue vous faire une petite surprise.

— Hmm, murmure-t-il, pas dupe.

J'étais partie discrètement aux aurores en demandant à Rony de m'accompagner. Je n'avais aucune envie de croiser William et ma famille me manquait réellement.

Je suis miraculeusement sauvée de son inquisition par les cris de Joseph, sortant à toute hâte des écuries, afin de nous rejoindre. Peu habituée à ses élans d'affection, je reste bouche bée quand il me prend dans ses bras.

— Marina ! Je suis tellement heureux de vous voir en si bonne santé ! se réjouit-il, les larmes aux yeux. Marina !

La réaction de Joseph me touche énormément, et je me rends compte à quel point cela avait dû être dur pour lui de faire les aller-retour du domaine sans pouvoir me voir. Je réponds sincèrement à son étreinte, émue. Il est comme le grand frère que je n'ai jamais eu.

— Moi aussi, je suis heureuse de te revoir ! C'est triste que je doive passer à côté de la mort pour que tu daignes enfin m'appeler par mon prénom ! le taquiné-je alors que le rouge lui monte aux joues.

Avertie par les cris, Rosita sort à son tour des écuries, les yeux grands ouverts comme des soucoupes. Elle se jette dans mes bras en laissant couleur plusieurs larmes sur ma robe.

— Oh, mon Dieu, je... ne nous refaites plus jamais cela !

Je la réconforte du mieux que je peux en la prenant par les épaules, puis en essuyant l'eau saline de ses joues.

— Je suis contente de voir que ma mort en aurait affecté plus d'un !

— Mais évidemment ! Ne soyez pas ridicule, s'exclame-t-elle scandalisée par ma plaisanterie de mauvais goût.

Elle prend spontanément la main de Joseph dans la sienne, ce qui ne manque pas de m'échapper.

— Hm, je vois qu'il y a eu de l'évolution par ici... murmuré-je avec un clin d'œil.

Nos destinéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant