Chapitre 49 : La départ (Partie 2) ✓

3.2K 324 10
                                    

Une fois les ventres repus, William convia les invités à se retrouver autour d'un dernier verre afin de mettre un terme à cette soirée sous la meilleure des notes.

— Tu m'accompagneras pour cette fois-ci, alors ? proposa Henri en sortant un deuxième cigare de sa poche.

— Je te rejoins dans un instant, mon ami. Marina, tu veux bien me suivre une minute, s'il te plaît ?

Tandis que le jeune couple partit discuter en retrait dans le petit salon, Lisa eut tout le mal du monde à détacher ses yeux des deux amants.

— C'est tellement cruel... Il y a bien longtemps que je n'avais pas vu William aussi heureux. Il venait tout juste de trouver son équilibre et de s'autoriser à connaitre le bonheur... Comment le Seigneur a-t-il pu commanditer une telle chose ?

— Je ne pense pas que le Seigneur soit lié d'une façon ou d'une autre à la bêtise humaine, Lisa, argua son mari en allumant son cigare. Notre destinée est déjà écrite pour chacun d'entre nous, et personne ni même le Tout-Puissant ne peut rien y changer.

— Peut-être oui, mais je pense malgré tout que nous avons le choix de nous diriger vers une destinée plutôt qu'une autre. C'est à ce moment-là que le Seigneur intervient, pour nous guider, argumenta Élisabeth.

— Mais William n'a guère d'autre issue... déclara sa meilleure amie, les larmes menaçant de couler.

— Il a choisi de faire face à ses responsabilités parce que c'est un homme d'honneur. Je suis certaine que le Seigneur saura le récompenser pour sa bravoure et sa loyauté, tenta de la rassurer son amie. Regardez, il lui a déjà envoyé Marina, et maintenant ils attendent même l'arrivée d'un heureux évène-

Dès qu'elle se rendit compte qu'elle en avait trop dit, il était déjà trop tard. Lisa la regarda avec des yeux écarquillés au même titre que son mari qui se brûla les doigts avec les cendres de son cigare sous la surprise. Élisabeth eut envie de s'arracher la langue pour ne pas l'avoir tournée aux moins dix fois dans sa bouche avant de l'ouvrir. Au lieu de ça, elle commença à s'éventer avec vigueur afin d'essayer de masquer les grosses gouttes de sueur qui perlaient déjà sur son front.

— Marina est enceinte ? s'écria la sœur de William. Depuis quand ?

— Euh, c'est tout récent...

Les cris de Lisa alertèrent le couple qui les rejoignit à pas vifs.

— Bon, on peut dire que c'est raté, murmura le jeune homme à sa femme.

— Mais enfin, William ! Pourquoi ne nous avoir rien dit ? s'offusqua Lisa. Tu comptais nous laisser partir sans nous annoncer la nouvelle ? Toi et tes cachotteries, franchement !

— Allons, allons, Lisa, tenta de tempérer Henri. Je suis certain que William et Marina avaient leurs raisons pour garder le secret.

Marina sentit une boule d'anxiété lui remonter dans la gorge, si bien qu'elle se mit à chercher Marco du regard malgré elle. Dire que William et elle-même venaient tout juste de se mettre d'accord pour garder le secret aussi longtemps que possible... Elle croisa le regard honteux et coupable de sa mère.

— Lisa, je t'en prie, ne le prend pas mal. J'ai appris que Marina était enceinte il n'y a que quelques semaines. Élisabeth le sait car sa fille n'avait personne d'autre à qui se confier pendant mon absence. De plus, tu sais mieux que quiconque que j'ai déjà tout perdu une fois. Vu la position que j'occupe, je refuse de prendre le risque de voir les choses se répéter, déclara William d'une voix douce mais ferme.

— Je comprends parfaitement tes peurs, William, mais je suis ta sœur. Je ne ferai jamais rien qui puisse te porter préjudice. Tu le sais, n'est-ce pas ? lui demanda-t-elle, le regard implorant.

Nos destinéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant