Chapitre 44 : Le retour ✓

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Lorsqu'Onyx reconnu l'allée menant au portail du domaine dans la pénombre de la nuit, il redoubla la cadence de ses pas, se mettant presque à galoper, et hennit de contentement.

— Eh là, j'en connais un qui se réjouit de retrouver Tempête ! intervint William en tentant de calmer la bête. Je ne peux pas t'en vouloir, je suis dans le même état que toi, murmura-t-il à son oreille.

En guise de réponse, le cheval se calma et se mit gambader joyeusement jusqu'à la majestueuse barrière en fer forgé, le museau relevé vers le ciel.

Malgré que l'hiver commença tout doucement à pointer le bout de son nez, le chemin du retour s'était relativement bien passé. Entre couvertures bien chaudes et rhum à volonté, John et William n'avaient pas vu les kilomètres se dérober sous leurs pieds. Le colonel vivant dans une ville adjacente à celle de son supérieur, leur chemin s'était séparé tôt dans l'après-midi. Les aurevoirs s'étaient faits dans une ambiance joviale, tout en sachant que la prochaine fois que les deux hommes se retrouveront, les circonstances ne seront plus aux rires et à la bonne humeur.

Emmitouflé dans sa cape, le cœur de William se réchauffa dès l'instant où il vit les lueurs des bougies briller à travers les fenêtres en signe de vie et de réconfort, loin de l'horreur et la froideur des préparatifs de la guerre.

— Qui va là ? demanda une voix forte qu'il reconnut comme celle de Rony, une lanterne à la main.

— C'est moi, Rony.

— Monsieur le duc ?!

Le petit point lumineux se mit à bouger au même rythme des mouvements frénétiques du jeune palefrenier, menaçant de s'éteindre au moindre coup de vent, puis finit par se stabiliser quand le portail s'ouvrit.

— Bienvenue chez vous, Monsieur ! Je suis ravi de vous revoir sain et sauf.

— Merci, sourit le général en posant affectueusement sa main sur l'épaule de jeune garçon qui s'emparait déjà des rênes d'Onyx. Je te le confie, continua-t-il en claquant la croupe du cheval, je pense qu'il se réjouit de revoir un certain cheval...

Onyx secoua vigoureusement sa tête et lâcha un soupir de mécontentement en se demandant qu'est-ce qui prenait autant de temps aux deux hommes. Après tout, lui aussi en avait plein les sabots, sans parler de la faim et du froid qui le rongeaient de l'intérieur.

— C'est bon, c'est bon, râla joyeusement Rony en se dirigeant vers les écuries.

Le duc se retrouvât devant la porte d'entrée, le cœur battant à tout rompe, comme un gamin qui s'apprêtait à revoir l'élue de son cœur après une longue séparation alors que ça ne faisait que deux semaines. Deux petites semaines... Dans moins d'un mois, tu vas partir pour plusieurs mois, voire années, William !

Il inséra la clé dans la serrure, mais fut surpris de voir celle-ci s'ouvrir avant qu'il n'ait eu le temps de poser sa main sur la poignée. Marco s'y trouva derrière, un chandelier à la main, avec un sourire sincère sur les lèvres.

— William ! Quelle bonne surprise !

Celui-ci s'effaça pour laisser le maître de la maison entrer sous les yeux ébahis de Saphir et Noisette, retranchées sous la lourde commode en noyer. En croisant les quatre globes lumineux, William se demanda vaguement ce qu'elles pouvaient bien faire là, loin de leur maîtresse. D'habitude, Marina ne faisait pas un pas sans être suivie par l'ombre de ses deux boules de poils. À la pensée de sa femme, le rythme cardiaque du duc repartit de plus belle, lui-même surpris par de telles réactions.

— Marco ! Pour une surprise ! Je ne m'attendais pas à vous voir encore éveillé à cette heure-ci.

Le majordome plissa légèrement les yeux à la petite pique, mais ne se dépourvut pas de son sourire. Si William était d'humeur taquine, c'est que les choses s'étaient passées aussi bien que le contexte le permettait.

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