Chapitre 23 : Mes amis, les poilus ✓

5.2K 422 13
                                    


Je suis réveillée quelques heures plus tard par deux petites choses toutes douces et toutes poilues qui gambadent sur le lit. Mais qu'est-ce que ?

L'une d'entre elles décide de monter jusqu'à mon visage. Pour me forcer à ouvrir les yeux, elle me renifle les cils et plonge ses deux globes couleur océan dans les miens. Une minute...

Comment ne pas les reconnaître !

Toutes traces de fatigue subitement envolées, je me relève précautionneusement et tombe sur Noisette et Saphir, toutes deux ronronnantes, et déjà en train de s'acclimater à leur nouvel environnement.

Noisette m'accueille d'un doux miaulement, les yeux mi-clos, alors que Saphir pétri les couvertures.

— Vous êtes là !

Tellement heureuse de retrouver mes deux amies poilues, je les couvre de tendresses.

— Vous m'avez tellement manquées !

Visiblement déjà agacée par mon excès d'affection, Saphir s'extirpe de mon étreinte et se heurte aux jambes de William en voulant quitter la pièce. Surprise de croiser un géant, elle fait demi-tour et court se cacher en dessous de la table de nuit.

— Hm, il va lui falloir un peu de temps pour s'habituer à moi, remarque celui-ci, le sourire aux lèvres.

En entendant la voix de mon mari, Noisette se retourne, épouvantée, et déguerpie en rejoignant sa sœur sous sa cachette.

— Celle-là aussi, apparemment...

Je tapote le lit pour qu'il vienne s'installer à côté de moi, ce qu'il fait sans ronchonner. Je remarque qu'il a retrouvé fière allure et est aussi frais que la rosée du matin.

— Je vois que mes quelques heures de sieste t'ont permis de te refaire une beauté, le taquiné-je en passant la main dans ses cheveux encore humides.

— Quelques heures ? s'exclame-t-il, surpris. Tu as dormi pendant vingt-quatre heures !

— Comment ? Mais !

— Pendant un moment, tu m'as fait peur alors j'ai directement fait chercher le docteur Bonnet. Il m'a dit que c'était tout à fait normal car ton corps a besoin de beaucoup de repos. J'avoue que je suis soulagé de te voir réveillée. Je suis certain que ces deux petites choses t'y ont aidées, dit-il en risquant un petit coup d'œil sous le meuble.

Croyant que nous avions oublié sa présence, Noisette avait sorti son petit museau afin d'élaborer une tentative de fuite pendant que nous discutions. Dès qu'elle croise le regard de William, elle le remet à l'abri en feulant.

— C'est toi qui as demandé à les faire venir ? lui demandé-je, hilare.

— Je me suis dit que cela te ferait plaisir. Joseph les a déposées ce matin en venant chercher ta mère et Maria.

— Oh, elles sont parties... m'exclamé-je, déçue.

— Ne t'inquiète pas, elles reviendront très bientôt. Apparemment, elles devaient régler des choses au domaine. Vu que tu es maintenant hors de danger, j'ai réussi à les convaincre de retourner s'occuper de leurs obligations, mais crois moi, ça n'a pas été de mince affaire !

— J'imagine !

Il passe sa main sur mon front et ensuite sur ma joue qu'il est ravi de sentir frais.

— Comment te sens-tu ? Tu as l'air d'aller beaucoup mieux qu'hier. Ton visage a retrouvé ses couleurs.

— Effectivement, j'ai moins mal et me sens plutôt reposée.

Nos destinéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant