Chapitre 61. Double visage

120 17 3
                                    

Chapitre 61.  

Double visage

La première chose qu'ils virent fut les gigantesques cages qui occupaient plus de la moitié de la grande salle dallée. Des inscriptions, que Covey n'avait pas remarquées quand il y avait pénétré pour la première fois, parcouraient les carreaux.

Les mots étaient incompréhensibles, c'était du Latin réalisa t-il, il était persuadé que ces paroles étaient récemment apparues.

Pourquoi ? C'était une très bonne question...

Un homme qu'il reconnut tout de suite se tenait en plein milieu de la pièce, face à une femme, de dos, qui avait de longs cheveux noirs. Lorsque celle-ci les aperçus elle secoua la tête comme s'ils étaient les êtres les plus stupides du monde.

Une autre femme était recroquevillée dans un coin, sa veste en cuir était déchirée à plusieurs endroits.

Laurental se précipita aussitôt vers elle et l'aida à se relever, puis il la serra affectueusement dans ses bras. La jeune femme se laissa faire, rassurée.

Quant au Maître, il s'avança avec un sourire accueillant vers ses nouveaux invités.

- L'amour...un sentiment que tous devraient bannir à jamais ! Cela rend faible, vous le savez ?

Personne ne lui répondit.

Je vous ai réservé une place de choix, pour chacun d'entre vous ! Même si je crois...qu'il manque quelqu'un ! Où est donc passée cette chère Jenny ? fit-il mine de s'inquiéter.

Il riva son regard sur Laurental : tu ne l'aurais pas tué par hasard ? s'amusa-t-il.

Après avoir ramené Jenny au château, il l'avait confié aux soins d'une jeune domestique qui avait accepté de céder son lit à la jeune femme et de s'occuper d'elle en échange de quelques pièces.

Lorsque les choses s'étaient mises à dégénérer, il y était retourné pour la chercher mais le lit était vide, les draps défaits, sa sœur avait disparue...

- Enfin qu'importe ! soupira le Maître, détournant son regard de lui.

- Il a quelque chose de changé ! remarqua Covey en l'observant avec attention.

Le Maître porta aussitôt son attention sur lui : tu es perspicace ! J'ai comme qui dirais...un nouveau visage ! Je ne me suis jamais sentis aussi bien de ma vie ! Je gouvernerai bientôt le monde entier ! Mon Royaume ne connaîtra plus de frontières ! s'exclama t-il, une soif de puissance intarissable brillait dans son regard.

Mais avant cela, je vais me débarrasser de vous tous, minuscules gêneurs ! poursuivit-il.

En un claquement de doigt, tous se retrouvèrent dans les cages en acier, ils découvrirent bien vite la brûlure que leur infligeaient les barreaux s'ils les effleuraient seulement.

Seules Darkshadow et Angélica étaient épargnées par ce traitement, ce qui n'était pas pour les rassurer.

Elisabeth quant à elle se tenait toujours vers l'entrée, les jambes flageolantes, mais le Maître ne parut pas la remarquer, son regard s'était reporté sur Darkshadow.

Il allait se rapprocher d'elle lorsqu'il parut changer d'avis, écoutant certainement la voix de l'épée qui résonnait dans sa tête.

- Toi ! ordonna t-il en pointant un doigt accusateur sur Angélica, viens par ici ! Comme la jeune femme ne bougeait pas, il s'impatienta et la fit glisser jusqu'à lui à l'aide de sa magie.

Tu sais que je t'admire, me repousser Moi, avec autant de force ! Je n'aurais jamais crû cela possible ! J'avais pourtant le contrôle total de ton esprit, mais il a fallu que cette idiote que tu as pour sœur s'en mêle et que je me retrouve seule, jetée sur le sol comme un vulgaire déchet !

La Princesse des Monts VertigineuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant