Chapitre 46. Soeur contre Soeur

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Chapitre 46.

Sœur contre sœur

Elizabeth marchait rapidement dans le château, elle n'avait aucune idée d'où elle était précisément mais elle sentait que c'était le bon chemin.

Angélica...sa sœur...qui l'aurait cru ? songea-t-elle.

Et voilà qu'une femme qu'elle ne connaissait même pas et qui prétendait être sa mère la chargeait de retrouver son autre fille, aveuglée par le pouvoir !

Elle trouverait peut-être Angélica et puis quoi ? fulmina-t-elle, comment diable s'y prendrait-elle pour la ramener à la raison ?

Elizabeth n'avait pas perçue les voix qui se rapprochaient, ce ne fut que lorsqu'une lumière, diffusée par des torches qu'on portait à bout de bras apparut devant elle qu'elle se cacha dans un renfoncement plongé dans les ténèbres.

La jeune fille retint sa respiration, observant la procession de gardes qui s'esclaffaient.

L'un d'entre eux s'exclamait d'une voix rauque : Et ensuite v'la ti pas qu'il dit à Darkshadow que...

Elizabeth ne parvint pas à entendre le reste qu'il avait murmuré à l'oreille de ses compagnons.

Ces derniers se mirent bientôt à glousser.

Seul un ne riait pas, Elizabeth fut frappée par ses vêtements étranges qui semblaient entièrement fait de plumes noires, des plumes de corbeau.

- Faucon ! siffla-t-elle en le reconnaissant.

Les gardes qui l'avaient retenu prisonnière lui avait beaucoup parlé de leur tortionnaire, ils craignaient tellement cet homme que se retrouver près de lui leur faisait froid dans le dos.

Des rumeurs disaient qu'après avoir été le général de Darkshadow il était à présent devenu le capitaine de la garde du Maître.

Comme s'il l'avait entendu, Faucon s'arrêta à la hauteur du renfoncement dans lequel elle se dissimulait.

Il huma l'air puis finit par hausser les épaules.

- Qu'a répondu la Reine ? demanda-t-il aux gardes.

Même s'il n'était plus à son service et qu'elle était maintenant considérée comme une ennemie, Faucon ne parvenait pas à oublier le regard enflammé de Darkshadow, voilà pourquoi il ne pouvait s'empêcher de prononcer le terme de « Reine » avec déférence.

Le garde à la voix rauque poursuivit en riant : on dit qu'il l'a bien mouché et ensuite qu'il l'a renvoyé on ne sait où et qu'elle n'a même pas essayé de se servir de ses pouvoirs. Faut croire qu'elle le méritait !

Cette femme ne m'a jamais plu si tu veux tout savoir, continua-t-il sur le ton de la confidence, les gardes avec qui elle a couché et crois-moi y en a un paquet disent que c'est une...

- La ferme ! Tu n'es qu'un pauvre idiot doublé d'un menteur ! intervint Faucon, je ne veux plus entendre un mot tu entends ? Sa rage était si puissante que même Elizabeth la ressentit, ce qui la poussa à se tapir un peu plus dans l'obscurité.

Les gardes aussi reculèrent prudemment, excepté l'homme qui venait de s'exprimer qui le provoqua : parce que toi aussi tu t'es envoyé en l'air avec elle ? Au sens propre du terme ? ! s'esclaffa-t-il, ravi de sa blague. Tous les employés du château connaissaient son incroyable faculté à se transformer en oiseau, tous le surnommaient d'ailleurs : le messager du malheur, d'où l'amusement du garde.

Faucon essaya de se contrôler mais manifestement n'y parvint pas totalement puisqu'il avança une main crochue qu'il referma sur le cou du garde.

- Tu te crois malin mais tu n'as aucune idée de ce dont je suis réellement capable ! gronda-t-il en resserrant sa prise tandis que le garde suffoquait. Je pourrais te punir pour avoir tenu de tels propos, heureusement pour toi, le Maître est le seul juge ici, mais je te préviens, si je te recroise un jour dehors...veille à te tenir hors de ma route et surtout loin de ma vue ! menaça-t-il en le relâchant avec un air dégoûté.

La Princesse des Monts VertigineuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant