𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐗𝐈

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— C'est bien beau d'avoir construit des arcs, mais maintenant, il faut savoir s'en servir

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— C'est bien beau d'avoir construit des arcs, mais maintenant, il faut savoir s'en servir. Quelqu'un ici a déjà tiré à l'arc ?

Les paysans se jetèrent des regards hébétés. La moitié des villageois travaillait dans les champs tandis que l'autre avait été confiée à Oikawa, Iwaizumi et Kageyama pour être formée au tir à l'arc. Oikawa s'en était douté, mais si aucun d'entre eux n'avait touché à un arc de toute leur vie, c'était déjà mal parti.

— Vous voyez les mannequins en paille, là-bas ?

Les trois samouraïs avaient passé leur matinée à confectionner ces épouvantails rudimentaires. Ils y avaient mis tellement d'énergie et de bonne volonté qu'ils regrettaient presque qu'ils servent de cible à leurs archers en herbe. Les paysans hochèrent la tête. Kageyama aperçut Hinata chuchoter quelque chose à l'oreille de Tsukishima, il ne put s'empêcher d'être jaloux de leur proximité.

— Vous devrez viser la tête et le torse. On va commencer à vingt mètres de distance, puis on s'écartera petit à petit.

Iwaizumi le laissa prendre le commandement des opérations sans rechigner. Il avait dû mal à l'admettre, mais Oikawa était bien plus doué que lui au tir à l'arc. Il avait plus de dextérité, de précision. Et puis, Oikawa était un noble et avait reçu une bien meilleure éducation que lui qui était fils de charpentiers.

Les villageois s'alignèrent, arc et flèche en main. Oikawa se plaça devant eux et leur montra comment bien bander son arc et où placer leurs mains. Les paysans l'imitèrent avec plus ou moins de difficulté. Tsukishima y arriva sans problème et se moquait de Yamaguchi qui observait son arc comme s'il s'agissait d'une chose étrange et potentiellement dangereuse.

Il n'était pas le seul à avoir du mal, Hinata s'emmêlait les pinceaux. Kageyama était assez loin de lui, pourtant, il voyait de là où il était que ses doigts n'étaient pas correctement positionnés. Puisque Oikawa était toujours occupé à leur donner des instructions et qu'Iwaizumi se chargeait déjà d'aider un paysan au crâne rasé à bander son arc, Kageyama se permit de rejoindre Hinata.

— Ta main doit avoir un angle de quarante-cinq degrés avec la poignée. Tu dois l'avoir bien en paume. Crétin.

Il n'avait pas pu s'empêcher de l'insulter. Il se pinça les lèvres, regrettant son pique. C'était plus fort que lui, il ne supportait pas la médiocrité et se sentait obligé de descendre ceux qui n'arrivaient pas à faire quelque chose que lui savait faire. Il fut soulagé en constatant qu'Hinata n'avait pas l'air de lui en vouloir.

Cependant, Hinata n'avait pas saisi ses paroles et semblaient encore plus perdu qu'avant. Kageyama soupira, et posa sa main sur la sienne pour l'aider à bien positionner ses doigts. Hinata se laissa faire, les joues roses et le cœur qui cognait dans sa poitrine.

— Voilà. Là, c'est bon.

Lorsqu'il croisa le regard d'Hinata, il prit conscience de leur proximité et s'écarta rapidement d'un bon pas en arrière. Ses propres joues avaient également pris des couleurs, il se cacha le visage avec embarras.

— Je, je vais te laisser, maintenant que tu y arrives.

Tout aussi gêné que lui, Hinata hocha la tête et se reconcentra tant bien que mal sur le cours d'Oikawa. Kageyama rejoignit Iwaizumi qui avait croisé les bras et observait Oikawa en silence. Il crispa la mâchoire en apercevant Tsukishima qui s'était tourné vers lui et arborait un sourire en coin. Il le défiait du regard avec condescendance, Kageyama détestait ça. Bien qu'il mourrait d'envie de le remettre à sa place, il fut le premier à détourner le regard.

Se doutait-il de ce qui se tramait entre Hinata et lui ? Kageyama espérait que non. Surtout que Tsukishima était bien du genre à le faire chanter s'il voulait qu'il garde son secret. Dans tous les cas, cette lueur de malice qui brillait dans ses yeux ne lui disait rien qui vaille.

Kageyama préféra se concentrer sur son maître pour penser à autre chose. Maintenant que les paysans tenaient leur arc à peu près correctement, il était temps de passer à la pratique. Oikawa banda son arc, ferma son œil gauche et décocha sa flèche en plein dans la tête du pantin qu'il avait en face de lui.

— A votre tour maintenant.

Il rejoignit Iwaizumi en retrait pour mieux observer ses apprentis archers. Il croisa les bras par mimétisme, et ne fut pas surpris en constatant que la majorité des flèches n'atteignaient pas leur cible. La plupart était manquée, seuls quelques rares mannequins de paille étaient touchés au niveau des pieds, signe que les paysans avaient manqué de puissance.

Kageyama ne put s'empêcher de se sentir fier lorsque la flèche d'Hinata atteignit le cœur d'un épouvantail. Il avait l'impression que c'était un peu grâce à lui et ses conseils.

— Iwa-chan, quand je parlais de bander son arc, je ne faisais aucun sous-entendu sexuel.

Kageyama n'avait pas attendu la fin de la phrase pour les laisser tous les deux. Iwaizumi voulut se montrer imperturbable, il dut faire un effort considérable pour ne pas s'étouffer de surprise après la remarque plus qu'indécente de son compagnon d'arme. Il ne put cependant s'empêcher de baisser les yeux sur le bas de son kimono.

Pour son plus grand soulagement, aucune bosse ne le déformait.

— Iwa-chan ! Je suis choqué que tu aies pu penser que je te charriais sérieusement ! Mais attends, est-ce que ça t'ait déjà arrivé de penser à moi de cette façon ?! Je ne t'imaginais pas comme ça, et après c'est moi qui suis dévergondé ! Je suis outré !

Iwaizumi mit sa main sur sa bouche pour le faire taire. Il n'était pourtant pas souvent embarrassé, il y avait peu de chose capable de le mettre mal à l'aise. Mais parler de sexe à voix haute comme Oikawa le faisait avec une insouciance insolente avait le don de lui faire perdre ses moyens.

Il espérait qu'il n'ait pas trop rougi ou cet abruti de Shittykawa risquerait d'en profiter pour se moquer à nouveau. Il grimaça en sentant la langue d'Oikawa lui lécher les doigts pour échapper à son emprise. Il le libéra et essuya rapidement sa main sur son kimono en feignant le dégoût. Oikawa sourit avec malice, et avant qu'il n'ait pu le frapper pour se venger, il était déjà retourné devant les paysans pour continuer sa leçon.

 Oikawa sourit avec malice, et avant qu'il n'ait pu le frapper pour se venger, il était déjà retourné devant les paysans pour continuer sa leçon

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Les sept samouraïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant