𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐋𝐈𝐈𝐈

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— Kenma, t'étais passé où ?! J'ai du prendre ton tour de garde ! se plaignit Kuroo lorsque son partenaire de jeu le rejoignit

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— Kenma, t'étais passé où ?! J'ai du prendre ton tour de garde ! se plaignit Kuroo lorsque son partenaire de jeu le rejoignit.

La nuit était déjà bien entamée, Kuroo ne comptait même plus les heures qu'il avait passé assis sur une barricade à épier les alentours et à guetter le moindre mouvement suspect. Il était ainsi venu à bout de deux brigands qui avaient tenté de se faufiler derrière la fortification en bois ; telle une ombre, Kuroo avait surgi derrière eux et les avait éliminer avec autant de discrétion et de rapidité qu'un loup chassant sa proie.

— J'étais avec Shôyô, lui répondit-il laconiquement en s'asseyant à ses côtés.

— Le petit rouquin ? Qu'est-ce que tu faisais avec lui ?

Kuroo devait être le seul parmi les samouraïs à ne pas avoir remarqué la relation particulière qu'entretenait Hinata et Kageyama. Pour dire vrai, Kuroo n'avait pas grand chose à faire des villageois, il ne s'était même pas rendu compte qu'Hinata avait été le seul à pleurer lors des funérailles de Kageyama. Tant qu'il avait le ventre plein et qu'il s'amusait un minimum, Kuroo ne se souciait plus de rien. Rien, hormis ses compagnons d'armes ; il avait l'esprit d'équipe.

— La mort de Kageyama l'a beaucoup affecté. Même avec sa sœur à ses côtés, il reste inconsolable.

— La rouquine qui est revenue avec eux la nuit dernière ?

Kenma hocha la tête. Kuroo balançait ses jambes dans le vide, le regard perdu dans l'horizon. Il ne faisait plus vraiment attention au paysage. La lumière de la pleine lune éclairait suffisamment pour qu'ils puissent repérer le moindre mouvement étrange, même en étant plongés en pleine conversation.

— Je pensais pas qu'il s'était autant attaché à lui.

Kenma le dévisagea comme s'il venait de dire une énormité.

— Quoi ? s'irrita Kuroo qui n'aimait pas être pris pour un abruti.

— Kuroo, tu es complètement à côté de la plaque.

Alors qu'il commençait à s'énerver, Kenma se figea, la main sur le pommeau de son katana. Kuroo le regarda avec perplexité, il aurait pu jurer que ses pupilles s'étaient allongées, semblables à des yeux de chat.

— Là-bas. Un bandit approche.

Kuroo ne l'avait même pas remarqué. Il fit signe à Kenma de descendre de la barricade pour se cacher derrière elle. Il lui montra une encolure par laquelle ils pouvaient se glisser librement, située entre la barrière de bois et l'une des huttes sur laquelle elle tenait en appui. Kenma fit un mouvement de tête pour lui signifier qu'il avait compris.

Alors que les pas se rapprochaient, les samouraïs attendirent de l'entendre commencer à escalader la barricade pour sortir par l'entrebâillement et le surprendre par derrière. Ils avaient été tellement silencieux que le bandit ne les avait pas entendu. Il continuait de gravir la barrière, pensant que personne ne l'avait vu. Dans un soupir las, Kuroo dégaina son katana pour lui trancher le dos.

L'intrus hurla de douleur avant de se laisser tomber sur ses pieds et de se retourner vers Kuroo, le regard injecté de sang. Furieux, il sortit une dague de l'étui qu'il portait à la ceinture et se jeta sur le samouraï. Surpris par son élan de rage, Kuroo recula d'un pas pour l'esquiver. Ce fut Kenma qui l'acheva en lui transperçant le flanc par derrière. Le bandit n'eut même pas la force de crier. Le corps irradié par la douleur et l'approche de la mort, il fit quelques pas en avant, puis s'écroula dans un bruit sourd.

Tandis qu'ils repassaient derrière la barricade pour retourner à l'intérieur du village, ils croisèrent le regard d'Akaashi qui était justement à leur recherche.

— Suivez-moi, j'ai besoin de vous parler de la tactique à suivre pour demain.

Nos deux compères s'exécutèrent sans rechigner. Ils le suivirent jusqu'au nord du village où étaient déjà réunis Oikawa, Iwaizumi et Bokuto. Kuroo et Kenma se joignirent à eux, les bras croisés et l'air grave, attendant l'exposé de la stratégie d'Akaashi.

— Il y a de fortes chances pour que les brigands attaquent demain à l'aube en passant par le nord, débuta-t-il. Avec l'aide de Bokuto, j'ai donc réfléchi à une tactique qui nous permettrait de les piéger un par un en limitant au maximum le risque d'être blessé...

Inconsciemment, Bokuto avait bombé le torse. Chaque fois qu'Akaashi recevait de l'aide, ne serait-ce que minime, il se sentait obligé de remercier la personne et de lui offrir la reconnaissance qu'elle méritait.

— Comme Bokuto l'a remarqué, j'ai effectivement laissé une faille au nord. Il faudrait donc attirer les bandits un par un à l'intérieur du village pour leur tomber dessus tous ensemble avec l'aide des paysans. Vu leur nombre, et s'ils sont armés avec les lances et les armes que nous avons trouvés chez le chef du village, les villageois devraient submerger les bandits. Ce qui me pose problème, ce sont les fusils en leur possession.

Les samouraïs hochaient la tête pour approuver son plan. Tout ce qu'il disait tenait la route, Kenma admettait même que c'était une tactique à laquelle il aurait pu penser.

— C'est pourquoi j'ai pensé que nous pourrions profiter de cette nuit pour leur en dérober au moins un.

Il n'eut pas besoin d'en dire plus, les guerriers avaient compris le sous-entendu. Ils allaient devoir se faufiler hors du village jusqu'à la forêt où s'étaient probablement cachés les brigands afin de leur voler leurs fusils. C'était risqué, mais faisable.

— Qui s'en chargera ? demanda Iwaizumi.

— Le mieux serait que l'un d'entre nous se dévoue pour y aller seul, lui répondit Kenma. Il vaut mieux qu'un maximum d'entre nous reste au village pour parer les futures tentatives d'infiltrations des bandits.

— Je veux bien m'en occuper, se désigna Bokuto en se frappant le torse.

— Envoyer un buffle en pleine forêt, bonjour la discrétion, le charria Oikawa. Tant qu'à faire, autant envoyer un cheval au galop avec un panneau où il est écrit « faites gaffe, nous sommes sur le point de vous piquer vos fusils » !

Oikawa avait un don pour mettre le doigt où ça faisait mal dans la fierté d'autrui. Devant le sourire moqueur qu'il arborait, Bokuto ne put se retenir de lui empoigner le col de son kimono avec la ferme intention de lui faire regretter ses paroles. Iwaizumi s'interposa entre eux, et même lui s'étonna d'avoir agi avec autant de rapidité. Son instinct protecteur l'avait autant surpris qu'Oikawa qui ne s'attendait pas à ce qu'il prenne sa défense.

— Calmez-vous, soupira Akaashi. C'est moi qui m'en chargerai, je vous confie la défense du village. Mais merci de t'être proposé, Bokuto-san.

En bougonnant, Bokuto finit par lâcher le col d'Oikawa dont le sourire moqueur était tombé.

En bougonnant, Bokuto finit par lâcher le col d'Oikawa dont le sourire moqueur était tombé

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Les sept samouraïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant