𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐗𝐕𝐈𝐈

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— Maintenant que la moisson est arrivée à son terme, il est temps de fortifier le village et de creuser un fossé jusqu'aux champs pour l'inonder avec l'eau de la rivière, déclara Akaashi qui avait réuni les paysans à l'aube

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— Maintenant que la moisson est arrivée à son terme, il est temps de fortifier le village et de creuser un fossé jusqu'aux champs pour l'inonder avec l'eau de la rivière, déclara Akaashi qui avait réuni les paysans à l'aube.

Peu de choses s'étaient passées depuis le jour de la récolte. Iwaizumi et Oikawa n'avaient pas encore pris le temps de discuter sérieusement de ce qui leur arrivait. Oikawa s'était remis en question et puisque Kageyama lui avait fait comprendre qu'il étouffait Iwaizumi, il préférait le laisser faire le premier pas. De son côté, Iwaizumi était encore dans le déni et refusait de mettre un nom sur cette fameuse tension évoquée par Bokuto et Akaashi.

Kageyama et Hinata avaient pris l'habitude de se rejoindre dans la forêt au crépuscule. Lorsque le soleil commençait à décliner et que les paysans évacuaient petit à petit les champs pour rentrer chez eux, ils s'éclipsaient dans la forêt pour se retrouver en intimité.

Quant à Kenma et Kuroo, ils n'avaient pas réussi à échapper à l'œil avisé d'Akaashi qui n'avait pas tardé pour mettre sa menace à exécution. Ainsi, dès le lendemain du premier jour de la moisson, ils s'étaient retrouvés dans les champs à arracher à la terre légumes et céréales. A la fin de la journée, ils étaient tellement épuisés qu'ils avaient tout juste la force d'avaler un bol de riz avant d'aller dormir.

Kuroo n'avait donc pas encore pu prendre sa revanche sur Kenma. Il l'avait déjà défié au Go et au morpion, il cherchait un autre jeu auquel il aurait ses chances de le battre. Mais c'était sans compter sur Akaashi qui en avait décidé autrement, et qui les avait tous les deux chargé de creuser le fossé pour relier les champs à la rivière.

Akaashi donna ses instructions aux villageois. Au début, les faire réagir avait été difficile, ils étaient longs à la détente et n'étaient pas habitués à se voir confier des tâches comme fabriquer des arcs ou des lances. Désormais, ils étaient habitués aux discours d'Akaashi tôt le matin et suivaient ses consignes à la lettre. Les samouraïs avaient su gagner le respect des villageois.

Ainsi, une première moitié du village s'en alla avec Akaashi, Bokuto et Iwaizumi pour fortifier des barrières et en ériger de nouvelles tandis que l'autre moitié était confiée à Kenma et Kuroo pour creuser le sillon de la rivière jusqu'aux champs. Oikawa et Kageyama étaient également chargés de les accompagner.

Oikawa regarda le groupe d'Akaashi s'éloigner en se pinçant les lèvres. Il aurait aimé les rejoindre, en particulier parce qu'il y avait Iwaizumi et qu'il avait envie d'avoir une conversation sérieuse avec lui, mais il savait qu'il serait plus utile pour le sillon. Il avait des doigts de fée et n'aimait pas se servir de ses mains pour travailler, à moins que ce soit pour tenir une arme.

Même si Iwaizumi avait d'abord choisi de suivre Akaashi pour ne pas se confronter à Oikawa, il savait aussi qu'il serait plus utile pour les barrières que pour la rivière. Ses parents étant charpentiers, il avait de grandes connaissances dans ce domaine. Et contrairement à Oikawa, il n'avait pas peur de se servir de ses mains.

— Dis-moi, Kageyama...

— Oui ?

Ils se dirigeaient vers la rivière avec les paysans chargés de les accompagner, pelle en main. Oikawa avait un peu ralenti sa marche avec son disciple pour pouvoir lui parler à l'abri de paires d'oreilles indiscrètes.

— Où est-ce que tu vas quand tu veux te retrouver tout seul avec le petit rouquin ?

Kageyama fut un peu décontenancé par la question. Il n'y avait pourtant pas de jugement, et Oikawa semblait juste intéressé par sa réponse. Mais Kageyama ne put s'empêcher d'être gêné. D'abord Akaashi, maintenant Oikawa. A ce rythme-là, le village tout entier ne tarderait pas à savoir pour sa relation avec Hinata. Il ne comprenait pas, d'ailleurs, parce qu'il était persuadé d'avoir été discret.

— Nous allons dans la forêt. Ou dans sa hutte, parfois. Pourquoi ?

Le regard absent de son maître l'inquiétait. C'était la première fois que Kageyama le voyait ainsi, il devinait qu'il était encore une fois question d'Iwaizumi. Lui qui donnait toujours l'air d'être détaché de tout semblait bien plus attaché à Iwaizumi qu'il ne voulait l'admettre.

Lorsque Oikawa releva la tête et croisa les yeux de Kageyama, un sourire trop grand pour être vrai vint étirer ses lèvres.

— Ne me regarde pas comme ça Tobio-chan ! Je me demandais simplement si je n'allais pas me venger d'Iwaizumi, je réfléchissais au meilleur endroit pour cacher son corps.

C'était de l'humour, mais Kageyama n'était pas dupe. Son maître n'allait pas aussi bien qu'il voulait le faire croire. Néanmoins, il ne fit aucune remarque, préférant se concentrer sur la tâche qui les attendait. Et puis, c'était lui le disciple, et non l'inverse. Son maître était assez mature — même si parfois, Kageyama en doutait — pour régler ses problèmes tout seul.

Bien qu'il n'apprécie pas transpirer et mettre la main à la pâte, Oikawa fut presque content lorsqu'il commença à creuser. Au moins, il pouvait s'occuper l'esprit et cesser de se travailler les méninges à propos d'un samouraï de pacotille qui n'était même pas noble. Ce n'était qu'un roturier, il n'était bon qu'à lui lécher les pieds. Oikawa avait beau se répéter ses paroles en boucle, au fond, il se demandait surtout ce qu'il avait de si spécial pour qu'il lui soit aussi cher.

Kageyama avait faussé compagnie à son maître pour creuser aux côtés d'Hinata comme si de rien n'était. Leurs sourires et la lueur dans leur regard à chaque fois qu'ils se frôlaient ne trompaient pourtant personne.

Quant à Kenma et Kuroo, ce dernier était enfin parvenu à trouver un jeu auquel il avait des chances de battre son rival. Le jeu de celui qui creuserait le plus vite. Kenma avait eu beau lui répéter qu'il ne prendrait pas part à un jeu qui demandait plus de capacités physiques qu'intellectuels, Kuroo avait fait la sourde oreille. Il avait gagné à un jeu contre Kenma, et tant pis s'il affirmait qu'il n'avait pas participé.

 Il avait gagné à un jeu contre Kenma, et tant pis s'il affirmait qu'il n'avait pas participé

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Les sept samouraïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant