𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐋𝐈𝐕

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Kuroo ne bougeait pas, il semblait défier du regard le chef des bandits qui le menaçait de l'abattre d'une balle de plomb dans la poitrine

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Kuroo ne bougeait pas, il semblait défier du regard le chef des bandits qui le menaçait de l'abattre d'une balle de plomb dans la poitrine. Akaashi et Bokuto s'étaient également figés, ils ne voulaient en aucun cas être la source d'un mouvement brusque qui aurait déclenché le coup de feu. Un instant de silence plana entre eux, durant lequel on entendit que la voix étranglée d'Oikawa qui appelait Iwaizumi.

Kuroo fit un pas en avant, et le silence fut déchiré par un bruit sourd tandis que son torse était déchiré par la balle qui venait de le traverser. Il se plia en deux sous la douleur pendant que Bokuto et Akaashi se ruaient vers Ushijima qui les attendait en position de défense, son sabre dressé devant lui. Mais Kuroo les arrêta d'un geste de la main.

— J'ai promis à Kenma, souffla-t-il en crachant du sang. Reculez, c'est à moi de le faire.

Akaashi et Bokuto s'exécutèrent après avoir marqué un temps d'arrêt. Kuroo avait reçu une balle qui aurait été fatale pour n'importe lequel d'entre eux. Pourtant, son katana en main, il avançait vers Ushijima avec les yeux plus brillants que jamais. Le sang dans ses veines avait été remplacé par la vengeance, et si son cœur pulsait encore, c'était uniquement grâce à la haine qui avait fait de Kuroo son pantin.

Akaashi et Bokuto l'observèrent les sourcils froncés. Tous deux étaient conscients que Kuroo vivait ses derniers instants. Ils tenaient à respecter son dernier vœu, ainsi eurent-ils la sagesse de ne pas intervenir dans son combat. Une moue méprisante s'afficha sur le visage d'Ushijima qui regardait Kuroo s'avancer vers lui.

A ses yeux, ce samouraï était déjà mort. Il tenait à peine sur ses jambes, son kimono était désormais aussi rouge que le sang qui avait coulé sur son menton. D'un geste las, il pourfendit le ventre de Kuroo qui se plia face à cette nouvelle intrusion douloureuse dans son corps. Lui non plus, il n'était pas dupe, il sentait la mort qui l'appelait, qui lui disait de la rejoindre les bras ouverts. Mais Kuroo n'en avait pas encore fini avec la vie, pas encore.

C'est pourquoi Kuroo continua d'avancer, sous le regard stupéfié de ses compagnons d'armes et d'Ushijima. Malgré la lame qui le transperçait, Kuroo fit un pas en avant, jusqu'à ce que le sabre d'Ushijima ressorte dans son dos. Il était désormais si près d'Ushijima qu'il pouvait sentir son haleine nauséabonde. Le regard fou et un sourire victorieux sur les lèvres, Kuroo leva son katana au dessus de sa tête, prêt à l'abattre sur son ennemi.

Épouvanté, Ushijima tenta de retirer son sabre du corps de ce démon. Il s'acharnait à tirer en arrière, mais Kuroo avait empoigné la lame avec une telle force qu'aucun mouvement d'Ushijima ne réussit à la bouger, ne serait-ce que de quelques centimètres. Les yeux injectés de sang, la bouche remplie d'hémoglobine et les membres tremblants, Kuroo trancha la gorge de son ennemi.

Tandis qu'il commençait à convulser, Kuroo s'effondra. La vie l'avait quitté au moment même où la mort avait dévoré le chef des bandits.

Le ciel s'était couvert de nuages, les dernières lueurs de l'aube avaient été avalées par la grisaille morose qui s'étendait au-dessus du village. C'était une victoire pour les paysans, mais une victoire bien amère dans la bouche des samouraïs qui avaient perdu trois de leurs amis, et peut-être même un quatrième si Iwaizumi ne recevait pas très vite les soins adaptés à sa blessure.

Les villageois qui avaient assisté à la scène hurlèrent de joie tandis que Bokuto et Akaashi s'approchaient avec peine du corps sans vie de Kuroo. Puisqu'ils n'avaient plus rien à craindre, les paysans sortirent des huttes pour prêter main forte à Oikawa et soigner Iwaizumi. Quelques hommes se proposèrent pour porter Kuroo et l'emmener dans le cimetière où reposait déjà Kageyama et Kenma.

— C'est vraiment une victoire, ça ? murmura Bokuto pour lui-même tandis qu'il marchait aux côtés d'Akaashi, le souffle court et les bras égratignés.

— Pour les villageois, nous avons accompli notre travail. Mais dans nos cœurs, il est certain que l'on a davantage le goût de la défaite.

Les corps des bandits avaient été rassemblés dans la fosse commune que les paysans avaient enfin pu recouvrir de terre. Kuroo avait été enterré juste à côté de Kenma, sous la demande d'Akaashi, Bokuto et Oikawa. Iwaizumi n'avait pas pu assister à son enterrement. Il ne s'était pas encore réveillé et n'était de toute façon pas au courant de la mort de Kuroo. La tête baissée et la poitrine comprimée, les trois samouraïs prièrent pour qu'où que soit Kuroo, il ait pu retrouver Kenma avec qui il était désormais libre de jouer pour l'éternité.

La nuit tombée, tandis que les villageois faisaient la fête au village avec tout le saké qu'ils avaient en réserve, Akaashi et Bokuto étaient restés près des tombes. Ils n'arrivaient pas à partager l'euphorie des paysans, aussi avaient-ils préféré rester au côtés de leurs compagnons d'armes décédés au combat. Oikawa les avait quitté pour rester auprès d'Iwaizumi qui dormait toujours, Akaashi priait pour qu'il s'en sorte indemne.

Akaashi et Bokuto furent cependant étonnés de constater qu'ils n'étaient pas les seuls trouble-fêtes de la soirée. Se rapprochant d'eux avec un doux sourire sur les lèvres, Hinata et Natsu étaient venus se recueillirent sur les tombes. Non loin d'eux, ils apercevaient également Tsukishima qui n'arrivait pas à faire le deuil de son meilleur ami. Il revenait sur sa tombe tous les jours, le regard absent.

— Je ne les oublierai jamais, déclara Hinata qui avait posé la main sur la tombe de Kageyama. Ni Kuroo, qui passait son temps à plaisanter et qui était le premier à se jeter sur l'alcool, ni Kenma, qui était mon ami, et qui m'a sauvé la vie au péril de la sienne. Quant à Kageyama, je crois que même si j'essayais de l'oublier, son visage et sa tendresse sont à jamais gravés dans mon cœur.

Sa sœur sourit, approuvant ses mots d'un hochement de tête. Akaashi et Bokuto ne dirent rien, mais ils avaient été touchés par ces paroles pleines de candeur qui les avaient réchauffé de l'intérieur.

 Akaashi et Bokuto ne dirent rien, mais ils avaient été touchés par ces paroles pleines de candeur qui les avaient réchauffé de l'intérieur

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Le prochain chapitre sera le dernier, ce sera l'épilogue. C'est passé trop vite je trouve ><

Les sept samouraïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant