𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐗𝐈𝐈

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La journée touchait à sa fin, le ciel crépusculaire indiquait qu'il était temps d'abandonner les champs pour rentrer chez soi

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La journée touchait à sa fin, le ciel crépusculaire indiquait qu'il était temps d'abandonner les champs pour rentrer chez soi. Oikawa et Iwaizumi furent les premiers à rejoindre la hutte, ils ne s'étonnèrent même pas en retrouvant Kenma et Kuroo en pleine partie de Go. Tandis qu'Iwaizumi mettait le riz à cuire, Oikawa s'installa à côté de Kuroo pour se moquer de chacun de ses coups. Kuroo devait faire preuve d'une grande maîtrise de soi pour ne pas lui faire manger les pierres et le goban avec.

Kageyama avait passé sa journée à observer Hinata. Que ce soit pendant l'exercice au tir à l'arc ou lorsqu'il avait dû rejoindre les champs pour labourer la terre, il ne l'avait pas quitté des yeux. Il avait fait de son mieux pour cacher son trouble à son maître, il s'était efforcé d'écouter ses paroles et de se concentrer sur ses mouvements lorsqu'il l'avait défié en duel pour l'entraîner au sabre. Mais il avait beau y avoir mit de la bonne volonté, Hinata n'avait jamais quitté son champ de vision.

Lorsque le soleil avait commencé à décliner, il avait faussé compagnie aux samouraïs pour rejoindre la hutte d'Hinata. Il avait besoin de lui parler, de le voir, de le toucher, ne serait-ce que quelques minutes. Il croisait les doigts pour que ses compagnons d'armes ne passent pas par là à ce moment-là, il aurait été délicat de leur expliqué pourquoi il se tenait devant la hutte d'un paysan.

Il aurait pu feindre une raison amicale, mais Kageyama n'était pas un très bon menteur. Et puis, il préférait éviter de mentir aux samouraïs pour qui il avait un profond respect. Heureusement, il n'eut pas à attendre longtemps avant de voir poindre à l'horizon sa tignasse rousse en bataille et ses bras salis par la terre. Lorsqu'il l'aperçut, Hinata lui sourit de toutes ses dents.

— Tu ne devrais pas rejoindre les samouraïs ?

— Si. Je ne reste pas longtemps.

Hinata acquiesça sans perdre son sourire. Il l'invita à rentrer, Kageyama vérifia à droite et à gauche qu'il n'y ait personne aux alentours avant de le suivre.

De leur côté, Akaashi et Bokuto avaient également fini de travailler et rentraient à la hutte commune pour se reposer. Ils avaient terminé d'établir la tactique défensive et souhaitaient la partager avec les autres samouraïs lorsqu'ils seraient tous réunis. Akaashi fut à peine surpris de prendre Kuroo et Kenma en flagrant délit. Il leur jeta à peine un coup d'œil alors que leurs dos s'étaient raidis.

Ce qui l'étonna davantage, c'était l'absence de Kageyama. Il se demandait à quoi il pouvait bien occuper ses nuits.

— Je vais me laver, je mangerai tout à l'heure.

— Attends-moi Akaashi, je viens aussi, j'ai l'impression que je sens comme un buffle !

— Ce n'est pas qu'une impression, Bokuto-chan.

— J'entends pas les langues de vipère.

Il tira la langue à Oikawa qui étira ses lèvres en un sourire moqueur. Akaashi leva les yeux au ciel et s'en alla sans même attendre Bokuto qui commençait à se disputer. Iwaizumi lui lâcha un « à plus », la bouche pleine de riz tandis que Kuroo et Kenma reprenaient leur jeu, soulagés de ne recevoir aucune remarque sur leur attitude insouciante.

Une bassine avec un fond d'eau froide et un peu de savon, voilà de quoi se contenta Akaashi pour éliminer toute la crasse qui lui collait à la peau. Il grimaça à peine lorsqu'il se rinça le corps avec le reste d'eau gelée. Il avait l'habitude, tout comme les paysans qui n'avaient sans doute jamais connu le luxe de se laver dans une eau chauffée.

Lorsque Bokuto le rejoignit après avoir bataillé avec Oikawa, Akaashi était déjà en train de se rhabiller. Il noua son kimono autour de sa taille et souhaita un bon bain à Bokuto. Celui-ci semblait presque déçu de le voir partir aussi vite. Akaashi ne chercha pas à comprendre et retourna dans la hutte où il se servit du riz avant de remarquer le retour de Kageyama parmi eux. Il mangeait son repas en silence, la mine déconfite. Akaashi se demandait ce qui lui arrivait.

Kageyama fixait son bol, l'ait absent. Lorsqu'il était rentré, personne ne lui avait posé de question. Kuroo et Kenma étaient trop concentrés dans leur jeu, Bokuto et Oikawa trop occupés à se disputer, et Iwaizumi trop absorbé dans ses pensées. Kageyama s'était alors servi un bol de riz, et il avait soudain songé à Hinata qui devait se nourrir de millet pendant que lui avait le privilège de déguster un bon repas bien chaud.

Il culpabilisait, il n'arrivait pas à apprécier ce qu'il mangeait. Il avait déjà goûté du millet parce qu'il n'avait eu rien d'autre à se mettre sous la dent. Dès la première bouchée, il avait failli recracher le tout, et s'était forcé d'avaler en dépit de son envie de vomir. Seuls les gens affamés pouvaient se sustenter de ce met ignoble.

L'image d'Hinata lui embrumait l'esprit, il fut incapable d'avaler plus de deux bouchées de riz. Une idée lui traversa la tête, et puisque personne ne faisait attention à lui, il en profita pour s'éclipser de la hutte avec son bol et ses baguettes. Seul Akaashi le remarqua, mais ne dit rien. Il hésitait à le suivre, mais l'arrivée de Bokuto coupa court à ses hésitations.

— Akaashi, tu as déjà mangé ?

Son kimono avait été noué de manière lâche, son torse nue était à découvert et arborait encore quelques gouttes d'eau qui traçait leur chemin jusqu'en bas de ses abdominaux. Akaashi préféra détourner le regard avant de lui répondre :

— Pas encore.

— Bokuto, si tu vas chercher du riz, tu peux nous ramener deux bols supplémentaires ? demanda Kuroo. Notre partie risque de durer toute la nuit !

— Ramène m'en un aussi monsieur le buffle, mon ventre crie famine.

— Va le chercher toi-même.

Oikawa soupira, et il eut beau râler et dire « Bokuto-chan, tu es méchant », au fond, il savait qu'il l'avait mérité.

Oikawa soupira, et il eut beau râler et dire « Bokuto-chan, tu es méchant », au fond, il savait qu'il l'avait mérité

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Les sept samouraïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant