𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐕

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— Pourriez-vous me fournir une carte des lieux ? J'aimerais commencer à élaborer une tactique défensive, expliqua Akaashi au chef du village

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— Pourriez-vous me fournir une carte des lieux ? J'aimerais commencer à élaborer une tactique défensive, expliqua Akaashi au chef du village.

Après avoir passé une bonne nuit de sommeil, Akaashi s'était levé aux aurores pour débuter les préparatifs le plus tôt possible. Sawamura admirait cette force de travail, c'est avec un sourire ravi qu'il lui avait donné ce qu'il demandait. Akaashi inclina la tête pour le remercier, et quitta la hutte. Il fut surpris de trouver Bokuto qui l'attendait les bras croisés.

— Je me suis dit que je pourrais te filer un coup de main pour inspecter les lieux ! Je suis peut-être pas très malin, mais j'ai de la ressource !

Akaashi le toisa du regard mais finit par acquiescer. Toute aide était la bienvenue. Et puis, plus il côtoyait Bokuto, plus il se rendait compte qu'il l'avait mal jugé. Certes, il était bruyant et parfois maladroit, mais il était également téméraire et travailleur, des qualités qu'Akaashi appréciait. Ensemble, ils firent le tour du village en comparant les indications sur la carte avec les alentours.

— Là-bas, c'est la forêt où ont été aperçus les brigands pour la dernière fois. C'est de là que vient la rivière qui contourne le village à l'ouest.

Chaque fois que Bokuto énonçait un nouvel élément sur le plan, il le montrait du doigt. Akaashi hochait la tête et réfléchissait. Petit à petit, un plan d'attaque et une tactique défensive se dessinait dans sa tête.

— Approchons-nous de la rivière, j'aimerais en mesurer la profondeur.

Bokuto l'accompagna jusqu'à l'étendue d'eau qui coulait à une vitesse raisonnable, située à une bonne dizaine de mètres des habitations. Le courant était trop faible pour emporter un être humain, mais l'eau était suffisamment haute pour ne pas être négligeable. Elle arrivait au niveau des genoux d'Akaashi qui s'était débarrassé de ses sandales pour s'enfoncer dans la rivière. Ce rempart naturel serait un atout dans la défense du village.

— Ah, j'ai senti un poisson me frôler le mollet ! s'exclama Bokuto qui frémit derrière lui.

— Vous êtes sûr que ce n'était pas plutôt une algue, Bokuto-san ?

— Je sais quand même différencier la texture d'une plante et d'un être vivant ! Et tu peux me tutoyer tu sais ? Enfin moi, je vouvoie pas les gens, je trouve que c'est hypocrite. La politesse, c'est comme un voile pour cacher ses véritables pensées, c'est une décoration. Enfin après, tu fais ce que tu veux hein ! C'est juste comme ça que je vois les choses.

L'eau gelée lui engourdissait les jambes, pourtant, Akaashi ne semblait même plus la sentir. Il n'avait jamais envisagé la politesse de cette façon. On lui avait appris à être poli, et pour lui, vouvoyer et mettre les formes dans ses paroles était la norme. Il pensait que tout le monde était ainsi, et que les autres n'étaient que des impolis qui manquaient de manière. Il n'avait jamais essayé de voir la politesse sous un autre angle.

Bien qu'il paraisse ignorant, Bokuto était en réalité bien plus réfléchi qu'il ne l'aurait imaginé. Passer du temps avec lui se révélait plus enrichissant que prévu. Akaashi se remettait en question, apprenait à porter un regard nouveau sur le monde qui l'entourait. Même si sa tendance à combler les silences pouvait parfois l'agacer, il se surprenait à trouver la présence de Bokuto supportable, voire agréable.

— Là, regarde, un poisson ! Tu crois qu'il est de quelle espèce ?

Et en effet, un poisson venait bel et bien de frôler sa cheville. Il l'observa se laisser porter par le courant, le regard vague.

— Je ne m'y connais pas trop en poisson, mais vu la profondeur de l'eau, il doit s'agir d'un faux goujon chinois.

Bokuto ouvrit grand ses yeux, la bouche entrouverte. Il faisait la même tête que le poisson aux yeux globuleux qui les avait frôlés tantôt. Akaashi s'en voulut de se sentir rougir d'embarras. Bokuto le regardait comme s'il était un génie à la science infuse, comme s'il venait de prononcer les paroles les plus impressionnantes qu'il ait jamais entendu. Ce n'était pourtant pas un exploit de connaître les noms des poissons les plus communs.

— Au fait, Bokuto-san, dit-il pour changer de sujet, pourquoi êtes-vous entrer dans la rivière ? Je vous avais pourtant prévenu qu'une seule personne suffisait pour mesurer le niveau de l'eau.

— Ah euh... Je sais pas, j'ai pas trop réfléchi. Je me suis juste dit que ça se faisait pas de te laisser te mouiller tout seul !

Akaashi haussa les sourcils, surpris. Lui n'aurait eu aucun scrupule à le laisser grelotter dans la rivière. Il opina de la tête, puis sortit de l'eau. Il grimaça en observant la vase qui recouvrait ses pieds qu'il essuya dans l'herbe. Bokuto l'imita, bien que moins dégoûté par la boue. Ils essorèrent le bas de leur kimono et Akaashi ramassa la carte qu'ils avaient laissé à terre.

— Allons jeter un œil à la forêt. Nous pourrions peut-être en tirer des avantages.

Bokuto acquiesça, ils se mirent en route. La matinée avait été plus que fructueuse : ils avaient réussi à s'approprier les lieux et pouvaient ainsi opter pour la meilleure tactique défensive. Comme l'avait averti Bokuto, il n'était peut-être pas le samouraï le plus intelligent, mais il avait de la ressource, et son aide s'avéra précieuse.

Akaashi repérait les endroits stratégiques tandis que Bokuto lui faisait part de ses connaissances manuelles pour monter des remparts capable de repousser les bandits. Ils se complétaient : Akaashi était la tête tandis que Bokuto était le reste du corps. A eux deux, ils formaient le tacticien et le guerrier, le stratège et le combattant. S'il se fiait à leur première rencontre, Akaashi n'aurait jamais imaginé qu'ils formeraient un duo aussi efficace.

— Je tenais à m'excuser pour la façon dont je vous ai traité, Bokuto-san.

Il sembla étonné. Il ne s'était pas attendu à ce qu'il mette sa fierté de côté pour lui demander pardon.

— Je vous ai mal jugé, et je le regrette.

Akaashi s'était incliné, Bokuto ne savait comment réagir.

— Pas, pas la peine de t'excuser, je ne t'en veux pas ! Et puis j'ai l'habitude, j'avoue que mes manières peuvent laisser à désirer... Relève la tête je te dis, tu me gênes !

C'est un petit pas pour le Bokuaka, mais un grand pas pour Akaashi

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C'est un petit pas pour le Bokuaka, mais un grand pas pour Akaashi.

Les sept samouraïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant