𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐗𝐗𝐈𝐈

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Kageyama débarqua en trombe dans la hutte des samouraïs

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Kageyama débarqua en trombe dans la hutte des samouraïs. Le souffle court, il ne leur avait pas laissé le temps de réagir avant d'enchaîner avec son annonce :

— Il y a, commença Kageyama qui reprenait sa respiration, des bandits qui rôdent autour du village !

— Combien ? Où sont-ils ?! s'enquit Akaashi.

L'air s'était alourdi dans la pièce. Même Kuroo et Kenma avaient délaissé leur jeu de Go et l'écoutaient avec les oreilles grandes ouvertes. Oikawa, qui n'avait pas fait attention à lui de la journée, l'observait la mine grave.

— Ils sont trois, ce sont des éclaireurs. Je les ai aperçu dans la forêt, ils retournaient voir leur chef.

Les bras croisés, les guerriers analysaient la situation. A la surprise générale, ce fut Kenma qui prit la parole tandis qu'il posait une pierre blanche sur le goban :

— Il faut les intercepter. Les informations qu'ils détiennent sont trop précieuses pour qu'on les laisse s'échapper avec.

— Il a raison, approuva Kuroo. Je suis rapide, je peux me mettre à leur poursuite dès maintenant.

Il s'était levé, Kenma n'avait pas pu s'empêcher de tirer la moue en comprenant qu'ils n'étaient pas prêts de finir leur partie. Tandis qu'il commençait déjà à partir, Akaashi lui demanda d'attendre les deux autres samouraïs qui l'accompagneraient.

— Oikawa-san et moi allons te rejoindre, nous sommes les plus rapides et les plus discrets. Kenma-san, Bokuto-san, Iwaizumi-san et Kageyama, je compte sur vous pour garder le village pendant notre absence.

Ils acquiescèrent et les trois samouraïs disparurent dans la nuit. Les quatre guerriers qui restaient décidèrent de se poster aux quatre coins du village. Leur champ de vision était réduit à cause de l'obscurité, mais si les brigands venaient à les attaquer, ils seraient au moins capable de donner l'alerte pour prévenir les paysans.

— Qu'est-ce qu'ils ont décidé de faire ? demanda Hinata à Kageyama qui s'était posté devant sa hutte.

Il avait entrouvert sa porte pour lui parler. Kageyama savait que c'était égoïste de protéger ainsi la hutte du seul villageois qui lui importait, mais pour le moment, il se fichait bien de ses principes moraux. Le plus important, à ses yeux, et à ce moment-là, était de protéger Hinata. Tant pis pour le reste.

— Nous sommes quatre à garder le village. Les autres se sont lancés à leur poursuite.

— Je crois que les villageois sont déjà au courant de ce qui se trame.

— Quoi ?! Mais il ne fallait pas les informer de ça, crétin ! Ça va être la panique générale !

— Pas besoin de m'insulter, je suis pas si bête ! J'ai rien dit moi ! Mais mon village, je le connais par cœur. Tu ne les entends peut-être pas, mais dans les huttes, ils murmurent et se demandent pourquoi ils ont vu trois samouraïs partirent en direction de la forêt. Ici, on a beau être discret, si on est aperçu par un seul d'entre nous, la nouvelle fait le tour du village aussi rapidement qu'une flèche décochée par Oikawa-san.

Hinata avait gonflé les joues, il voulait montrer à Kageyama qu'il n'avait pas apprécié son insulte alors qu'il n'y était pour rien. A cause de son ego, Kageyama détourna le regard.

— Pardon de t'avoir accusé, marmonna-t-il du bout des lèvres.

Hinata sourit, satisfait de ses excuses.

De leur côté, Akaashi, Kuroo et Oikawa fendaient le vent dans la forêt, bondissant pour éviter les racines et les ronces qui entravaient leur chemin. Ils étaient aussi légers, discrets et rapides qu'un vol de libellule. Leur kimono flottait derrière eux tandis qu'ils avançaient en courant, la main sur leur katana, prêt à dégainer au moindre bruit suspect. Le bois n'était pas très grand, aussi espéraient-ils pouvoir rattraper les bandits avant qu'ils n'aient rejoint leur chef.

Sous le ciel nocturne, éclairés par la lueur de la lune dans l'ombre des branches qui les surplombaient, les trois samouraïs se faisaient signe pour communiquer, mais n'ouvraient pas la bouche par précaution. Un seul mot de leur part, même murmuré, aurait pu trahir leur présence. Ils s'étaient rangés en ligne, avec Akaashi au milieu. Ils voulaient étendre leur périmètre de recherche au maximum sans pour autant se perdre de vue.

— Les femmes du chef, faut avouer qu'elles sont quand même sacrément bonnes.

— Évidemment, sinon le chef les aurait pas choisies, t'es con toi.

— Surtout la nouvelle, la petite rousse. Ce serait bien si le chef pouvait me la prêter.

— T'es malade toi ! C'est sa préférée ! S'il t'entendait, je donnerai pas cher de tes bourses mon vieux !

Akaashi avait levé la main, Oikawa et Kuroo s'étaient immobilisés. D'un geste habile et parfaitement maîtrisé, ils avaient sorti leur sabre de leur fourreau. Leurs lames dégainées avaient produit un frottement aigu. Malgré le souffle du vent et le clapotis de la rivière qui avaient couvert le murmure de leur katana, les samouraïs se figèrent et retinrent leur respiration. Ils étaient prêts à attaquer.

Plongés dans leur conversation, les trois éclaireurs ne semblaient pas avoir remarqué que tous les bruits de la forêt s'étaient tus. La présence des guerriers imposaient le respect des hommes et des forces de la nature. La main d'Akaashi se baissa, Kuroo et Oikawa bondirent sur les bandits dont les cris restèrent bloqués dans leur gorge.

L'un d'entre eux tenta de dégainer une dague, mais les deux autres optèrent pour la fuite. Oikawa et Akaashi se lancèrent à leur poursuite tandis que Kuroo se chargeait de celui qui était resté. Un sourire arrogant étira ses lèvres, amusé par la vaine tentative d'intimidation du brigand qui l'insultait et le défiait de s'approcher.

— Recule, monstre ! Arrière ! M'approche pas ! Satan !

Tels furent ses derniers mots avant que le katana de Kuroo ne lui tranche la jugulaire. Un long filet de sang s'en échappa, gouttant sur ses habits et sur les feuilles qui tapissaient le sol. Le brigand porta la main à son cou dans un dernier réflexe. Kuroo rangea son sabre dans son fourreau, et le bandit tomba à genoux. Sa vie s'était vidée au même rythme que son sang qui tâchait désormais le sol de la forêt, témoin de leur duel crépusculaire.

 Sa vie s'était vidée au même rythme que son sang qui tâchait désormais le sol de la forêt, témoin de leur duel crépusculaire

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Les sept samouraïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant