𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐗𝐕

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Le jour de la moisson était arrivé, il était temps pour les paysans de se mettre au travail

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Le jour de la moisson était arrivé, il était temps pour les paysans de se mettre au travail. Hommes, femmes et enfants s'activaient pour récolter le fruit de leurs efforts. Par précaution, Akaashi avait demandé aux samouraïs de se disperser dans les champs pour protéger les villageois d'une potentielle attaque. Même si Hinata leur avait assuré que les brigands comptaient les piller après la moisson, Akaashi préférait être prudent.

Ils s'étaient séparés en groupe de deux ou trois, Akaashi avait laissé ses compagnons d'armes former les groupes selon les affinités de chacun. Il avait dû faire un effort pour laisser Kenma et Kuroo ensemble. Il les avait cependant prévenu que s'il les surprenait en train de jouer à la place de travailler, ils se retrouveraient tous les deux de corvées de champs pour aider les paysans dans leur récolte. Il espérait que son avertissement avait fait son effet.

Akaashi ne pensait pas qu'un de ses compagnons d'armes souhaite faire équipe avec lui. Il savait qu'il était stricte et sévère et que ces deux traits de caractères rebutaient souvent les gens à venir vers lui. Pourtant, Bokuto s'exclama haut et fort qu'il ne voulait être avec personne d'autre que lui. Ça avait surpris Akaashi qui se demandait ce qu'il avait bien pu faire pour que Bokuto s'attache autant en si peu de temps.

Un autre samouraï avait demandé à faire équipe avec lui. A son grand étonnement, Iwaizumi avait insisté pour surveiller les villageois avec eux. Il restait avec Oikawa depuis le début, alors Akaashi avait naturellement pensé qu'il voudrait s'associer avec lui. Pourtant, et depuis quelques jours, il semblait le fuir comme la peste.

Oikawa avait bien entendu râlé, questionnant Iwaizumi encore et encore pour qu'il lui révèle la raison de son éloignement. Iwaizumi n'avait pipé mot, se contentant de le repousser avec fermeté. Inutile de préciser qu'Oikawa l'avait mal pris, et qu'il avait répliqué sur un ton acerbe « tant pis, de toute façon, la présence de Tobio-chan m'est plus agréable que la tienne » en ajoutant qu'« Iwa-chan » n'était qu'un « mufle ».

Ainsi, sous la chaleur harassante du soleil, les paysans suaient corps et âmes dans les champs sous le regard vigilant des samouraïs.

— Kenma, tu sais jouer au morpion ?

— Kuroo, tout le monde sait jouer au morpion. Mais je te rappelle qu'Akaashi nous a défendu de nous distraire, et je n'ai aucune envie de rejoindre les villageois. Je suis épuisé rien qu'à les regarder.

— Aller, si on est discret, il nous verra pas ! Il est à l'autre bout du champ, je suis même pas sûr qu'il nous ait dans son champ de vision. Et puis y a peu de chance pour que les bandits choisissent d'attaquer maintenant, en plein jour. Notre seule présence les dissuaderait de passer à l'action.

Kuroo n'avait pas tort, Kenma devait le reconnaître. Le temps qu'il se tourne vers lui pour accepter sa proposition, Kuroo avait déjà tracé dans le sol un quadrillage de neuf cases.

— Je prends les croix ! s'exclama-t-il.

Puisqu'il n'arrivait pas à gagner au Go, il allait tenter sa chance au jeu du morpion. Il y avait tellement jouer qu'il pensait connaître toutes les stratégies par cœur. A ce jeu, seul le joueur qui joue en premier a des chances de gagner. Le deuxième peut seulement espérer une égalité, et à condition qu'il ne fasse pas d'erreur d'inattention.

— Je commence, déclara-t-il. Tu commenceras la prochaine partie, et ainsi de suite.

Kenma hocha la tête. Du bout de son bâton, Kuroo traça une croix au milieu du quadrillage. Kenma plaça son rond en haut, tout à droite. Sans surprise, leur première partie se finit sur un match nul. L'erreur du débutant, lorsqu'il jouait en deuxième, était de chercher à gagner. Or, la bonne tactique à adopter n'était non pas de chercher de l'espace pour placer ses trois motifs, mais de chercher à bloquer l'adversaire qui jouait en premier.

C'était à Kenma de commencer, Kuroo fut étonné de le voir placer son rond dans la première case en haut à gauche. Le réflexe de tous les joueurs qui jouaient en premier était de saisir cette opportunité pour placer son motif au milieu. Le choix de Kenma était surprenant, mais à la place de se méfier, Kuroo en profita pour placer sa croix au milieu, imaginant déjà la belle égalité qu'il allait réaliser.

Encore plus surprenant de la part de Kenma, il plaça un second rond tout en bas à droite, de sorte à ce que ses deux ronds soient dans la diagonale. Kuroo, naïf et pressé, traça sa croix dans la case tout en bas à gauche. Dans un geste nonchalant, Kenma dessina son rond dans la case en haut à droite. Les yeux écarquillés, Kuroo réalisa qu'il était en situation d'échec et mat. Où qu'il mette sa croix, Kenma avait gagné.

— Comment c'est possible d'être aussi malin ?! s'emporta-t-il. Pourquoi t'es samouraï et pas tacticien de guerre ?!

— On en refait une ? Je te laisse commencer.

Mais le même schéma se répéta. Lorsque Kuroo commença, Kenma obtint une égalité. Et quand ce fut son tour de débuter la partie, il arracha une nouvelle victoire à Kuroo qui observait le quadrillage de sa défaite avec amertume.

— Je suis abattu.

— On peut dire que tu es battu tout court.

— N'en rajoute pas, tu veux ?

Kenma sourit, Kuroo l'amusait beaucoup. Leurs caractères étaient pourtant opposés, il était loin de s'imaginer au début de leur rencontre qu'il s'entendrait si bien avec ce samouraï qui l'avait confondu avec une femme. Une amitié forte et durable se tissait petit à petit entre les deux guerriers au fur et à mesure du temps passé ensemble. Kenma avait toujours eu du mal à se faire des amis, alors il était heureux d'avoir fait la connaissance d'un samouraï avec qui il s'entendait si bien.

— Kenma, Kuroo, je vous avais pourtant prévenu, résonna une voix dans leur dos qui les fit tous les deux frissonner. Je passais par là par hasard, pour faire le tour des champs. Vous n'allez quand même pas me dire que ces croix et ces ronds sur le sol ont été tracés naturellement, n'est-ce pas ?

Des larmes invisibles coulaient sur les joues de Kuroo et Kenma qui s'imaginaient déjà dans les champs avec une fourche à la main, à travailler jusqu'à en avoir mal au dos.

Des larmes invisibles coulaient sur les joues de Kuroo et Kenma qui s'imaginaient déjà dans les champs avec une fourche à la main, à travailler jusqu'à en avoir mal au dos

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Les sept samouraïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant