𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐈𝐗

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— Y a pas de saké ?! s'indigna Kuroo

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— Y a pas de saké ?! s'indigna Kuroo. Mais on peut pas passer une bonne soirée sans saké ! Un grand sage a dit un jour : si saké tu n'as pas, mauvaise nuit tu passeras.

— Les paysans ont déjà assez de mal à nous fournir le riz, le saké est un luxe dont vous pouvez vous passer, lui répondit Akaashi.

— C'est de quel sage, le dicton ? demanda naïvement Bokuto.

— De moi.

Après leur journée de dur labeur, les samouraïs s'étaient retrouvés dans leur hutte. Akaashi et Bokuto avaient pratiquement fini d'établir la tactique défensive, un bon stock de lances était rangé dans la demeure du chef du village et la fabrication des arcs et des flèches avait bien avancée. La journée avait été productive, leurs courbatures pouvaient en témoigner.

Il n'y avait que Kenma et Kuroo qui paraissaient en meilleure forme que les autres, Akaashi se demandait à quoi ils avaient bien pu passer leur après-midi. Une chose était sûre, c'est qu'ils n'avaient pas dû faire beaucoup d'efforts physiques. Oikawa et Iwaizumi mangeaient du riz en silence, Akaashi se doutait qu'ils s'étaient à nouveau disputés. Seul Kageyama manquait à l'appel.

— Vous savez ce que fait Kageyama ?

— Hm, répondit Oikawa qui venait de poser ses baguettes. Oui. Crois-moi, mieux vaut ne pas le déranger.

Akaashi fronça les sourcils mais ne chercha pas plus loin, il comprenait dans le ton d'Oikawa qu'il valait mieux ne pas poser de question. Il devait sans doute loger chez un paysan, peut-être même qu'il avait pu sympathiser avec quelqu'un de son âge. Akaashi était loin, très loin de la vérité.

— Si y a pas de saké, je vois pas l'intérêt de rester éveillé plus longtemps. Bonne nuit, leur dit Kuroo qui venait de s'allonger dans la paille.

Les autres ne répondirent pas, mais ils acquiescèrent en silence. Kenma fut le deuxième à le rejoindre. Petit à petit, les bols de riz furent vidés et les bougies soufflées. L'obscurité enveloppait les guerriers qui ne tardèrent pas à trouver le sommeil, épuisés par cette longue journée de dur labeur.

Le lendemain, ils se réveillèrent avec les poules et le soleil. Les premiers rayons de l'aube avaient pointé le bout de leur nez, c'était le signal pour les coqs d'entamer leur chant matinal. Tout comme la veille, Akaashi briffa les paysans sur la journée à venir et leur répartit les tâches. Un jeu de regard se tramait entre Kenma et Kuroo qu'Akaashi remarqua mais ne comprit pas. Ils s'amusaient à jeter des coups d'œil à un placard dans lequel ne se trouvait rien de plus qu'un chapeau de paille troué.

— Attends Akaashi ! s'exclama Bokuto qui avait pris la mauvaise habitude d'accentuer les « a » de son prénom. Tu vas où ? Je t'accompagne !

Il n'attendit pas d'obtenir une réponse pour s'élancer à sa suite. Akaashi ne protesta pas, sa présence ne lui était plus aussi désagréable qu'avant.

— Je vais rendre visite au chef du village. J'aurais quelques informations à lui demander.

Bokuto hocha la tête. En chemin, ils s'arrêtèrent un instant en croisant Kageyama qui sortait de la hutte d'Hinata. Tous les deux discutaient gaiement devant la porte, Akaashi ne pensait pas qu'ils les avaient remarqués. Ils avaient l'air tellement concentré dans leur conversation, tellement captivé par le regard de l'autre qu'Akaashi n'osa pas les interrompre pour les saluer.

Akaashi donna trois coups à la porte de Sawamura. Ils n'eurent pas besoin d'attendre longtemps avant d'être invités à entrer par une femme aux cheveux courts et à l'air joyeux qui se présenta comme étant « Sawamura Yui, la femme de Daichi ». Le chef ne tarda pas à les rejoindre et à les conduire dans la salle où il avait l'habitude de réunir les hommes du village.

— Alors, qu'est-ce qui vous amène ?

Pendant qu'Akaashi posait ses questions, Bokuto se permit de laisser divaguer son regard. Il se balançait sur ses deux pieds, observant les moindres recoins de cette pièce de taille moyenne au plancher en bois grinçant et aux murs qui présentaient des signes d'humidité. Il n'y avait pas beaucoup d'éléments de décor, seulement un placard, une chaise et un tapis tressé. Il fronça les sourcils en apercevant une entaille dans le sol qui disparaissait sous le tapis.

Cette entaille n'avait pas l'air naturelle. Elle dessinait une ligne droite qui venait se perdre sous la paille tressé. Il remarqua la même marque, en parallèle, à environ un mètre de distance. Bokuto haussa les sourcils en comprenant ce que cela signifiait. Il y avait une cale cachée sous le tapis. Immédiatement, l'image du saké évoquée par Kuroo la veille au soir émergea dans sa tête.

Il savait que les paysans cachaient fréquemment leurs biens pour éviter de se les faire voler. Il hésitait à en informer Akaashi qui avait l'air concentré dans sa conversation.

— Dites, y a quoi dans la cale ?

Bokuto étant Bokuto, que ce soit la patience ou la discrétion, aucune ne faisait partie de ses vertus. Sawamura et Akaashi cessèrent de parler pour le regarder, interloqués. Akaashi fronça les sourcils en remarquant les traits tracés manuellement dans le bois tandis que Sawamura émit un rire nerveux en se frottant la nuque. Bokuto ne savait pas ce qu'il cachait à l'intérieur, mais il était certain que Sawamura n'avait pas envie de le leur montrer.

— Oh rien, pas grand-chose... Revenons-en à la moisson, si vous voulez bien...

Mais Akaashi ne l'écoutait plus. Il brillait dans son regard la même lueur de curiosité que Bokuto. Sachant qu'Akaashi était trop poli pour céder à ses pulsions et ouvrir la cale sans autorisation, Bokuto se dévoua pour enlever le tapis et découvrir un rectangle d'environ un mètre de largeur et deux mètres de longueur. Une poignée y était accrochée.

— Remettez ce tapis. Je ne vous permets pas.

La voix de Sawamura s'était faite ferme et sans appel. Son regard s'était obscurci. Akaashi soupira.

— Ne va pas plus loin, Bokuto-san. Si le chef refuse de nous en dire davantage, mieux vaut le respecter.

Mais Bokuto n'aurait pas été Bokuto s'il avait écouté le conseil d'Akaashi et qu'il n'avait pas cédé à son instinct.

Mais Bokuto n'aurait pas été Bokuto s'il avait écouté le conseil d'Akaashi et qu'il n'avait pas cédé à son instinct

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Les sept samouraïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant