𝐄𝐩𝐢𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞

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— Nous ne vous remercierons jamais assez pour tout ce que vous avez fait, déclara Sawamura en s'inclinant

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— Nous ne vous remercierons jamais assez pour tout ce que vous avez fait, déclara Sawamura en s'inclinant. Faites bon voyage, et revenez quand vous voulez à Karasuno, vous y serez toujours les bienvenus.

Akaashi et Bokuto s'inclinèrent en retour pour le remercier de son hospitalité. Leur mission était achevée, il était temps pour eux de retourner à la ville afin de chercher un nouveau travail. Tandis qu'ils s'éloignaient, il regardèrent une dernière fois les tombes des samouraïs, distinguables grâce au sabre qui était planté dans chacune d'elle. Chaque fois qu'ils posaient les yeux sur ce lieu funèbre, il leur semblait que leur cœur était remplacé par une lourde pierre.

— Akaashi-san, Bokuto-san ! les interpella une voix fluette dans leur dos.

Il s'agissait d'Hinata qui leur disait au revoir en faisant de grands gestes de la main. Même de loin, son sourire restait éblouissant. A côté de lui, sa sœur s'inclina dans leur direction tel un remerciement muet.

— Hinata hey ! s'exclama Bokuto en retour.

Il lui renvoya ses gestes expressifs tandis qu'Akaashi imitait sa sœur. Après ce joyeux adieu qui avait remonté leur moral, les deux samouraïs tournèrent définitivement les talons de ce village chargé en souvenirs.

Oikawa ne venait pas avec eux, il avait préféré rester le temps qu'Iwaizumi se rétablisse. Lorsqu'il s'était réveillé, Oikawa s'était jeté dans ses bras avec un sourire qu'Akaashi et Bokuto ne lui avaient jamais vu. Les sourires d'Oikawa pouvaient être faux, moqueurs, provocateurs, mais ils ne l'avaient encore jamais vu sourire sincèrement. Ils avaient bien ri lorsque Iwaizumi l'avait repoussé en prétextant qu'il appuyait là où il était blessé et qu'Oikawa avait resserré son emprise autour de son cou en chouinant.

Sous le ciel bleu et dégagé, Akaashi et Bokuto entreprirent leur voyage jusqu'à la ville, le cœur léger. Les souvenirs de Kageyama, Kenma et Kuroo étaient à jamais gravés dans leur mémoire, Akaashi et Bokuto étaient déterminés à ne pas les oublier afin de continuer à les faire vivre à travers eux.

Ils n'oublieraient pas les progrès de Kageyama lorsqu'il avait été accepté par Oikawa en tant que disciple, ils n'oublieraient pas son courage et sa force qui aurait fait pâlir n'importe quel samouraï de son âge. Ils n'oublieraient pas non plus les moments de badinages entre Kenma et Kuroo qui préféraient jouer au Go plutôt que d'entraîner les villageois. Ils n'oublieraient pas les talents de stratège de Kenma, ni les talents de sabreur de Kuroo.

Ils avançaient en silence, poussés par le vent qui chuchotait à leurs oreilles. Le calme était parfois troublé par Bokuto qui avait du mal à garder la bouche fermée, mais ce voyage jusqu'à la ville avait fait du bien à Akaashi qui avait eu besoin de retrouver cette paix intérieur que la liberté lui offrait. Dans les plaines, seul avec Bokuto, il n'y avait ni paysans à sauver, ni bandits à affronter. Il n'y avait que l'odeur de la nature, le soleil tapant et la main de Bokuto qui s'était glissée jusqu'à la sienne sans un mot.

Arrivés en ville, ils se mirent d'abord en quête d'un logement. Ils furent surpris lorsque la porte du pavillon qu'ils avaient choisi s'ouvrit en trombe sur un homme qu'ils reconnurent immédiatement. Tandis que son regard s'illuminait, Akaashi se pinça l'arête du nez, se demandant ce qu'ils avaient bien pu faire pour avoir un karma aussi mauvais.

— 'Samu, les samouraïs fous sont de retour ! s'exclama Miya Atsumu, son habituelle bouteille de saké dans la main.

— 'Tsumu, arrête de crier et revient travailler.

— Mais 'Samu, tu pourrais au moins réagir un minimum ! Faut fêter leur retour avec du saké !

— 'Tsumu, si tu n'es pas là dans cinq secondes, je te jure que je vide toutes tes bouteilles jusqu'à la dernière goutte.

Atsumu avait pâli, Akaashi et Bokuto s'abstinrent de tout commentaire. Tandis qu'Atsumu avait piqué le sprint de sa vie pour rejoindre son frère qui travaillait dans une autre pièce du pavillon, Akaashi et Bokuto s'interrogèrent du regard, l'air d'hésiter à entrer. Ils se demandaient s'ils n'allaient pas chercher un autre lieu où dormir. Ils s'étaient déjà coltinés les frères Miya une fois, et ça n'avait pas été de tout repos. Or, c'était justement ce qu'ils cherchaient : la paix, et de l'intimité.

Mais puisque le soleil commençait à décliner, ils se décidèrent finalement à rester au moins pour une nuit. Akaashi l'avait vite regretté : à peine avaient-ils commencé à s'installer qu'Atsumu leur était tombé dessus — littéralement — et leur avait fait subir un interrogatoire sur leur mission au village, demandant surtout, pour une raison obscure, des nouvelles de « Shôyô-kun ». Akaashi s'était à nouveau pincé l'arête du nez, sentant la migraine arriver.

Il se promit de chercher un nouveau logement dès le lendemain à l'aube.

Une semaine plus tard, c'était au tour d'Oikawa et Iwaizumi de quitter Karasuno. Ils eurent droit aux mêmes remerciements de la part du chef du village, ainsi que du même adieu énergique d'Hinata et sa sœur. Eux aussi eurent le réflexe de regarder vers les sépultures après leur départ. Ils aperçurent d'ailleurs Tsukishima qui se recueillait sur la tombe de Yamaguchi. Heureusement, grâce au soutien de Tanaka, Nishinoya et Hinata, il semblait aller de mieux en mieux. Il lui arrivait même de se moquer à nouveau d'Hinata lorsqu'il était de bonne humeur.

Sawamura se rendait de temps en temps sur la tombe de sa femme. Il était désormais toujours accompagné de Sugawara, qui le soutenait et l'aidait à supporter la douleur de la perte de Yui.

Un sourire amer sur les lèvres, Oikawa et Iwaizumi disparurent dans l'horizon. Oikawa aidait Iwaizumi à avancer, le bras passé sous ses épaules. A cause de sa blessure à la cuisse, Iwaizumi ne pourrait plus jamais marcher convenablement. Il était condamné à boiter jusqu'à la fin de ses jours. Il lui était également interdit de combattre, et Oikawa s'assurerait de veiller à ce qu'Iwaizumi ne s'y dérobe pas. De toute façon, il lui avait fait la promesse de rester à ses côtés jusqu'à la fin.

Lorsqu'ils arrivèrent enfin en ville — ils avaient mis le double de temps qu'Akaashi et Bokuto —, ils entreprirent également de trouver un logement pour se reposer. Lorsqu'ils trouvèrent un pavillon correct et qu'ils rencontrèrent leurs colocataires, Oikawa et Iwaizumi se firent exactement la même réflexion qu'Akaashi : ils devaient être maudits.

— 'Samu, c'est encore le retour des samouraïs fous !

— 'Tsumu, cesse de dire des bêtise et revient travailler.

— Vous avez raté de peu les autres samouraïs qui étaient là avant, vous savez, Akaashi et Bokuto ! Je sais pas pourquoi, ils ont chercher à nous quitter dès le premier jour...

Et Miya Atsumu était sincèrement en train de se demander pourquoi ils avaient tenu à partir si vite, ne remettant ni en question son penchant pour l'alcool, ni sa fâcheuse tendance à s'incruster dans la moindre conversation.

Oikawa et Iwaizumi se jetèrent un regard entendu : pour eux aussi, il n'était pas question de passer plus d'une nuit aux côtés des frères Miya.

Oikawa et Iwaizumi se jetèrent un regard entendu : pour eux aussi, il n'était pas question de passer plus d'une nuit aux côtés des frères Miya

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Les sept samouraïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant