𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐗𝐕𝐈𝐈𝐈

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Oikawa était énervé

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Oikawa était énervé. Il avait passé toute la journée à creuser un fossé à la seule force de ses bras, il était aussi épuisé que transpirant. Il était tâché de boue, son kimono avait noirci et ses ongles étaient tout aussi sales que le reste de son corps. Il se sentait poisseux, et il détestait cette sensation. Mais lorsqu'il s'était cassé un ongle, ça avait été le déclic. Il craquait, il ne supportait plus de suer corps et âmes si Iwaizumi n'était pas à ses côtés.

D'un pas furieux, il avait quitté les paysans et les samouraïs qui qui sortaient un par un du sillon creusé. Bras dessus bras dessous, Kenma et Kuroo se fichaient visiblement de la crasse qui les recouvrait. Kenma était déterminé à défier Kuroo à une nouvelle partie de Go, n'ayant pas digéré sa défaite au jeu de « celui qui doit creuser le plus vite ». Même s'il avait affirmé qu'il n'y avait pas participé, une part de son ego avait été touché par la victoire de Kuroo.

Kageyama était sorti juste après eux, et avait tendu sa main à Hinata pour l'aider à le rejoindre. Il avait regardé son maître s'éloigner, puis s'était reconcentré sur Hinata et son sourire aussi chaleureux que le soleil.

Oikawa se posta devant leur hutte, les poings sur les hanches. Il en avait ras le bol d'attendre qu'Iwaizumi se décide à revenir vers lui. Cette journée l'avait lessivé, aussi bien physiquement que mentalement. Ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour mettre les choses au clair alors qu'Iwaizumi était sans doute aussi fatigué que lui, mais tant pis. Oikawa ne pouvait attendre plus longtemps.

Alors qu'il était immobile devant la porte, l'odeur qu'il dégageait remonta vers ses narines. Il grimaça de dégoût en se rendant compte qu'il puait comme les paysans en fin de journée. Il hésita un instant. Mais il finit par craquer, il fallait absolument qu'il se lave avant de se confronter à Iwaizumi.

Il soupira de bien-être lorsqu'il mit un pied dans la bassine d'eau. Elle était froide, mais Oikawa était trop content de pouvoir ôter toute trace de saleté pour s'en préoccuper. Ses muscles se détendaient au fur et à mesure qu'il passait de l'eau sur son corps qu'il frottait ensuite avec un bloc de savon. Il en profita même pour laver son kimono, il refusait de le remettre s'il avait encore des tâches.

Il sortit du bain rudimentaire nu et le sourire aux lèvres, son kimono trempé sous le bras. Il se sentait beaucoup mieux, mais son envie de voir Iwaizumi n'avait toujours pas disparue. Tandis qu'il essorait son kimono qui avait retrouvé sa couleur turquoise — pour son plus grand bonheur — il entendit la porte s'ouvrir derrière lui.

Sur le seuil, Iwaizumi le fixait avec de grands yeux, ne s'étant pas attendu à trouver quelqu'un ici alors qu'il pensait être le premier à vouloir se laver. Mais surtout, s'il y avait bien quelqu'un qu'il ne voulait pas croiser, en particulier dans l'espace de la bassine d'eau parce que ça incluait d'être nu, c'était Oikawa. Oikawa et sa peau sans imperfections, Oikawa et ses muscles saillants, Oikawa et ses fesses bien rebondies...

Iwaizumi détourna le regard aussi vite que ces pensées lascives étaient apparues dans son esprit. Oikawa s'était figé, mais contrairement à Iwaizumi, il n'avait pas honte de sa pudeur. Il aimait son corps, il le trouvait magnifique, à l'égal des dieux, et à ses yeux, ça aurait été un crime de le cacher quand il avait l'occasion de le montrer.

— Qu'est-ce que tu attends pour te rhabiller ? cracha Iwaizumi.

Il grimaça lorsqu'il posa les yeux sur l'eau dans la bassine. Il n'y en avait presque plus, et le peu qui restait avait viré au marron.

— J'attends que mon kimono sèche, andouille ! Et toi, qu'est-ce que tu attendais pendant tout ce temps pour m'adresser à nouveau la parole ?

Oikawa voulait lui faire sentir toute la rancœur qu'il avait contre lui. Ça faisait une semaine qu'Iwaizumi ne cessait de l'éviter, d'esquiver la moindre occasion de se retrouver en tête à tête avec lui. Oikawa détestait ces lâches qui préférait fuir plutôt que de confronter le problème en face. Il souhaitait qu'Iwaizumi porte ses couilles et lui avoue une bonne fois pour toute la raison de son éloignement.

Iwaizumi regardait ailleurs. Il semblait chercher ses mots. Il était réputé pour être toujours franc, alors ce geste étonna Oikawa. Néanmoins, par respect, il ne fit aucune remarque et se contenta de cacher sa verge derrière son kimono roulé en boule. Cette partie de son anatomie mettait visiblement Iwaizumi dans l'embarras, et bien qu'Oikawa s'en amusait, il jugea qu'il valait mieux laisser les plaisanteries de côté pour le moment.

— Je ne suis pas sûr que ce soit le bon endroit pour en discuter.

Oikawa était déçu. Il aurait voulu lui hurler dessus, lui avouer tout ce qu'il avait sur le cœur et le secouer comme un prunier pour le faire enfin réagir. A la place, il se pinça les lèvres, et se contenta d'enfiler son kimono mouillé pour rentrer dans la hutte. Mais il avait à peine amorcé un pas derrière le dos d'Iwaizumi qu'une forte poigne lui emprisonna le poignet. Surpris, il interrogea Iwaizumi du regard.

La mâchoire crispée, Iwaizumi finit par marmonner :

— Allons à la rivière. J'ai besoin de me laver, et on sera plus tranquille qu'ici.

Le cœur d'Oikawa se mit à battre un peu plus vite. Il essaya de ne pas montrer à quel point il était ravi, mais il lui était difficile de contenir un sourire. Un poids venait de quitter ses épaules, il se sentait si léger qu'il avait l'impression qu'il pourrait s'envoler. Il avait eu tellement peur qu'il ne veuille plus jamais lui parler, que toute leur amitié prenne fin à cause d'une broutille... Oikawa se sentait aussi léger qu'un vol de papillon.

Saisissant le bloc de savon, Iwaizumi et Oikawa firent le tour de la hutte pour rejoindre la rivière à l'abri des regards indiscrets, engloutis par la pénombre du crépuscule.

Saisissant le bloc de savon, Iwaizumi et Oikawa firent le tour de la hutte pour rejoindre la rivière à l'abri des regards indiscrets, engloutis par la pénombre du crépuscule

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Les sept samouraïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant