𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈𝐈𝐈

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— Et vous croyez sérieusement que des samouraïs vont accepter de vous aider contre quelques misérables grains de riz ? T'entends ça 'Samu ?! On dort avec des fous !

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— Et vous croyez sérieusement que des samouraïs vont accepter de vous aider contre quelques misérables grains de riz ? T'entends ça 'Samu ?! On dort avec des fous !

Miya Atsumu éclata de rire tandis que son frère jumeau levait les yeux au ciel, peu intéressé par le récit des villageois. Tsukishima soupira avant d'attraper le col des trois enragés qui lui servaient de compagnons de voyage. Il se fichait pas mal des commentaires moqueurs d'un inconnu, mais Hinata, Nishinoya et Tanaka ne savaient pas prendre le même recul que lui.

Comme prévu, ils étaient partis à l'aube et avaient rejoint la ville la plus proche avec leurs vivres sur le dos. Avant même de se mettre en quête de samouraïs à recruter, ils avaient commencé par chercher un logement où dormir le temps d'atteindre leur objectif. Ils avaient opté pour l'endroit le moins coûteux, même s'ils devaient se coltiner en prime deux frères jumeaux dont ils se seraient bien passés. Ils se trouvaient dans une maison pavillonnaire au coeur de la ville.

Ils avaient fait la rencontre de Miya Atsumu et Osamu, des ouvriers saisonniers de passage dans la région. L'un avait un caractère bien trempé et buvait du saké du matin au soir tandis que l'autre était plus tranquille et se contentait de manger tout ce qui lui tombait sous la main. Leurs camarades de logement étaient pour le moins originaux, mais Tsukishima avait l'habitude avec les trois énergumènes qui s'agitaient autour de lui.

Osamu était le plus renfermé des deux et ne leur prêtait pas vraiment d'attention, ils n'avaient pas plus de valeur à ses yeux que le mobilier. Atsumu en revanche montrait beaucoup moins de réserve et s'était, pour une obscure raison, très attaché à Hinata. C'est ainsi qu'il avait fini par lui demander la raison de sa présence ici, raison qui l'avait amusée au point qu'il ait renversé du saké à côté de son verre.

— Recruter des samouraïs... Avec du riz... Elle est bonne celle-là ! T'es un comique Shôyô-kun !

Et il but une nouvelle gorgée de saké. Hinata ne savait pas ce qui l'énervait le plus : l'irrespect qu'il lui témoignait en ne le prenant pas au sérieux ou l'inconvenance dont il faisait preuve en l'appelant par son prénom alors qu'ils ne se connaissaient pas. Hinata voulut le contredire et lui jurer qu'il ne plaisantait pas mais Tsukishima l'en empêcha en lui barrant la route avec son bras. Il secoua la tête, signe qu'il ne valait pas la peine d'insister.

De toute façon, il était déjà tard et Atsumu menaçait de s'écrouler d'un moment à l'autre, ses joues étaient bien rougies par l'alcool qu'il sentait à plein nez. Son frère ne l'avait pas attendu pour dormir et ronflait sur le tatami.

— Dormons. Une longue journée nous attend demain.

Bien que ce ne soit pas l'envie d'en découdre avec l'autre ivrogne qui manquait à Nishinoya, Tanaka et Hinata, ils finirent par acquiescer. Ils savaient que Tsukishima avait raison, ils ne cherchèrent même pas à protester avant de s'allonger à leur tour et d'éteindre les bougies qui éclairaient faiblement la pièce. Ils entendirent Atsumu ricaner encore un peu avant d'être gagnés par le sommeil.

Le lendemain matin, Tsukishima grimaça en se faisant réveiller par le grondement de son ventre. Ce n'était pas tant la faim qui le dérangeait, mais plutôt la vision du millet qui le débectait. Il n'y avait que ça à manger, il ne savait pas ce qui avait meilleur goût entre cette céréale ou un bout de tatami moisi.

— On ne peut vraiment pas piquer quelques grains de riz ? Les samouraïs ne s'en apercevront même pas.

Hinata secoua la tête de gauche à droite, se plaçant entre Tsukishima et le sac qui abritait leur précieux riz.

— Interdiction d'y toucher. C'est la seule chose que nous sommes capables d'offrir à ceux qui nous viendront en aide, alors n'y pense même pas.

Tsukishima claqua sa langue contre son palais, irrité. Il se retourna vers le millet à contrecœur. Les autres l'imitèrent sans se plaindre, se sacrifiant volontiers pour la postérité de leur village. Une fois le ventre à moitié plein, ils sortirent de leur habitation pour se mettre en quête de samouraïs. Ils n'étaient pas difficiles à repérer : seuls les guerriers se baladaient avec un katana accroché à leur ceinture.

— Vous cherchez des samouraïs ? Pfft, bon courage ! Avec un peu de chance, vous réussirez à en recruter un avec un sabre en bois ! Ou pire, un sabre en papier !

Le soleil venait à peine de se lever que Miya Atsumu buvait à nouveau, à croire qu'il ne pouvait se passer de son précieux saké. Nos quatre villageois l'ignorèrent et commencèrent à marcher dans la ville, l'œil avisé et les sens aiguisés, prêts à accoster le premier homme avec un katana qui croiserait leur chemin.

— Eh, Tsukishima, pourquoi pas lui ? murmura Hinata en pointant un samouraï du doigt.

Son kimono était riche en couleur, signe que le samouraï possédait beaucoup de richesses et qu'il était issu d'une classe élevée. Tsukishima se contenta de secouer la tête par la négative. Ils devaient s'adresser à des samouraïs affamés et désespérés qui seraient prêts à faire n'importe quoi pour quelques grains de riz. Celui-là les aurait rembarré sans même qu'ils aient eu besoin d'ouvrir la bouche.

— Je vous demande pardon ?! Vous essayez d'acheter un samouraï avec du riz ?! C'est une plaisanterie j'espère !

Si Tanaka et Nishinoya ne respectaient pas autant la classe guerrière du Japon, ils l'auraient déjà insulté de tous les noms d'oiseaux qu'ils connaissaient. Il leur riait au nez alors qu'ils cherchaient simplement à lui offrir ce qu'ils avaient de plus cher. Ils se crispèrent, et si Tsukishima n'était pas intervenu à temps, sans doute se seraient-ils jeter sur le samouraï.

— Du riz ! C'est une question d'honneur, de fierté ! Jamais un samouraï digne de ce nom ne s'abaissera à défendre votre misérable village pour une vulgaire poignée de riz !

Il tourna les talons, la main posée sur son katana. Tsukishima mit ses mains sur les épaules de Nishinoya et Tanaka pour les retenir de se lancer à la poursuite du samouraï qui venait de leur manquer de respect. Ils devraient prévoir ce genre de réaction à l'avenir.

 Ils devraient prévoir ce genre de réaction à l'avenir

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Les sept samouraïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant