Les samouraïs avaient écouté Akaashi sans l'interrompre. La tactique défensive qu'il proposait d'adopter semblait être leur meilleure option, ainsi, les guerriers se contentèrent de hocher la tête au fur et à mesure de ses explications. A la fin, ils ne firent aucun commentaire et éteignirent les bougies. La pénombre les enveloppa, les paupières s'étaient fermées.
Le sommeil fut cependant plus facile à trouver pour certains que pour d'autres. Kenma et Kuroo n'eurent aucun mal à se laisser emporter par les bras de Morphée, pressés d'être au lendemain pour entamer une nouvelle partie de Go. Bokuto, le simplet du groupe, n'était pas du genre à se prendre la tête, il s'endormit si tôt que les bougies furent soufflées.
En revanche, Akaashi et Oikawa étaient au contraire trop intelligents pour ne pas réfléchir à mille et une choses plus ou moins utiles, il leur était impossible de faire le vide dans leur esprit agité. Ils s'endormirent après les autres alors qu'ils entendaient déjà quelques ronflements. Ils avaient l'habitude. Pour eux, trouver le sommeil s'était toujours avéré compliqué.
Ceux qui n'étaient pas habitués à passer une mauvaise nuit étaient Iwaizumi et Kageyama, qui grognèrent de frustration en changeant de position toutes les dix minutes. Ce soir-là, trouver le sommeil fut un défi à relever. Hinata occupait toutes les pensées de Kageyama, il avait beau essayer de songer à autre chose, les cheveux roux et le sourire du paysan finissaient toujours par revenir hanter son esprit.
Si Iwaizumi n'arrivait pas à dormir, et aussi étonnant que cela puisse paraître, c'était à cause d'Oikawa. Ses cheveux châtains et son sourire détestable revenait sans cesse dans ses pensées, mais contrairement à Kageyama, il n'aimait pas ça. Il se repassait en boucle ses paroles moqueuses lors du tir à l'arc, il s'était senti tellement humilié qu'il n'arrivait pas à tourner la page. A force de ressasser, il finit par s'endormir d'épuisement au bout de deux ou trois heures.
Akaashi était celui qui avait le sommeil le plus léger. Ainsi, les premiers rayons du soleil avaient à peine pointé le bout de leur nez qu'il était déjà levé. Tandis qu'il s'étirait pour éviter les courbatures, il repensait au discours qu'il allait donner très prochainement devant les paysans. S'il avait averti ses compagnons d'armes de la tactique défensive dont il avait décidé, il fallait également en avertir le village.
Lorsque tous furent réveillés et que les paysans commençaient à sortir de leur hutte, Akaashi décida qu'il était temps de les réunir. Il demanda à Bokuto de l'aider, il n'était pas très à l'aise à l'idée de s'adresser à toute une foule. Heureux d'être sollicité, Bokuto ne s'était pas fait prier pour rameuter tous les villageois en gueulant plus fort encore que le chant des coqs. Akaashi le gratifia d'un sourire reconnaissant, et Bokuto sentit son cœur galoper un peu plus vite dans sa poitrine.
— Maintenant que vous avez appris les bases pour vous défendre vous-même, il est temps de mettre en place les bases pour défendre ce village. Bokuto et moi-même avons longtemps réfléchi à la stratégie à adopter, nous avons maintes et maintes fois fait le tour du village et usé de nombreuses cartes pour ne pas nous tromper.
Akaashi se sentait un peu plus confiant en sachant que Bokuto n'était pas loin. Derrière lui, ses compagnons d'armes assistaient au discours avec plus ou moins d'attention.
— Iwa-chan, tu as mal dormi ? Ça ne m'étonnerai pas que tu fasses peur aux poules, tu ressembles à un ours mal léché. Tes cernes sont encore plus grosses que des quartiers de pomme.
— La faute à qui ? grommela-t-il.
Oikawa fronça les sourcils, il était persuadé qu'il n'avait encore rien fait de mal et ne comprenait pas pourquoi Iwaizumi avait l'air de lui en vouloir. Bokuto se retourna vers eux pour leur intimer de la boucler, Iwaizumi se contenta de croiser les bras et de reprendre une mine sérieuse tandis qu'Oikawa lui tirait la langue et le traitait de « fayot ».
— Nous avons donc décidé d'inonder les champs après la moisson qui aura lieu dans quelques jours. Un pont devra être détruit, et les quelques maisons de l'autre côté de la rivière devront être évacuées.
Si les paysans avaient eu la politesse de l'écouter sans l'interrompre jusque là, ils ne purent s'empêcher d'élever des protestations et de partager leur consternation face à l'annonce d'Akaashi.
— J'habite de l'autre côté de la rive, où vais-je dormir ?
— Inonder les champs, il est fou !
— Il veut détruire un pont, mais il n'a pas conscience du temps que ça va nous prendre pour le reconstruire !
Dans la foule de paysans agités, Hinata se faisait tout petit. Son regard s'était accroché à celui de Kageyama, il lui souriait sans rien dire. Kageyama se sentait bien, il n'entendait même plus les plaintes des villageois. Non loin d'Hinata, Tsukishima et Yamaguchi avaient préféré rester en retrait. Tsukishima détestait quand les paysans devenaient bruyants et qu'ils se montraient égoïstes pour défendre leurs biens, il les trouvait pathétiques.
— Calmez-vous, s'il vous plaît.
La situation échappait à Akaashi, il fallait à tout prix qu'il reprenne les rênes.
— J'ai conscience que je vous demande un gros effort. Mais avant de penser à l'intérêt personnel, vous m'avez fait comprendre que c'était l'intérêt collectif qui primait. Cessez de vous comporter en enfants et pensez un peu aux autres. Si vous n'y mettez pas du votre et que vous préférez penser à vos petites personnes plutôt que de m'écouter, ce village ne fera pas long feu lors de l'attaque des brigands.
Akaashi savait que les infantiliser n'était pas la meilleure solution et qu'il avait dérapé dès la troisième phrase, mais parfois, il était bon d'élever un peu la voix et de faire preuve d'autorité pour calmer la foule. Et il avait visé juste : les paysans s'indignèrent dans un premier temps, mais ils se firent ensuite plus silencieux pour se remettre en question.
— Il a raison, s'éleva une voix parmi eux, que les samouraïs identifièrent comme appartenant au chef du village. Mettons nos intérêts personnels de côté, ce sont nos vies qui sont en jeu.
Sawamura avait bien plus d'autorité qu'Akaashi sur le village, aussi les paysans ne tardèrent pas à acquiescer, réfléchissant déjà à la technique qu'il allaient employer pour détruire le pont. Akaashi ne s'en offusqua pas, ravi d'avoir été entendu. La moisson approchait, il était temps d'accélérer le rythme et de passer aux choses sérieuses.
J'ai mis en média le fanart entier de la bannière sur Kageyama, j'espère que vous vous régalez de ce superbe visuel 🤭
MHAlex101 c'est pour toi 😏
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Les sept samouraïs
FanfictionAnnée 1586, Japon, époque de Sengoku. Le village de Karasuno est sur le point de se faire piller par des brigands qui décident finalement de reporter l'attaque en attendant la prochaine récolte. Les villageois sont en panique et se concertent avec l...