𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈

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Japon féodal, 1586, époque de Sengoku

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Japon féodal, 1586, époque de Sengoku. Hinata Shôyô, un jeune paysan du village de Karasuno, s'enfonçait dans la forêt après avoir accompli une nouvelle journée de dur labeur. Sous le ciel crépusculaire, il profitait des dernières lueurs du soleil pour s'installer au creux d'un arbre en toute sérénité. Il avait pris l'habitude de venir ici pour avoir la paix. Il aimait son village, mais les paysans pouvaient parfois se montrer envahissants.

Il savait qu'il était dangereux de traîner tout seul la nuit tombée alors il profiterait du dernier rayon de soleil pour rentrer chez lui avant que le ciel ne se fasse entièrement dévoré par l'obscurité. Il ferma les yeux, assis contre cet arbre sous lequel il avait pris l'habitude de se réfugier. Il savait pourtant que des brigands rôdaient dans les parages, et que plusieurs villages semblables au sien s'étaient fait piller par une troupe de bandits tantôt dans l'année.

Pourtant, Hinata n'avait pas peur. Sans doute était-il trop insouciant pour s'en soucier, trop fatigué pour avoir la force de s'en inquiéter.

Soudain, il entendit des branches craquer à quelques mètres de lui, et des marmonnements dont Hinata ne reconnut pas les voix. Ce n'était pas des villageois de Karasuno, Hinata en était certain. Le cœur battant, il se redressa dos à l'arbre, prêts à décamper dès qu'il en aurait l'occasion. Hinata entendait le son du métal qui s'entrechoque, le grincement des armures usées en fin de journée.

Pas de doute possible, il avait eu le malheur de tomber sur la troupe de brigands qui dévastait la région.

— J'en ai plein le derche de ces villageois !

— Ils m'agacent à crier et à courir partout, je suis quand même pas si laid ?!

— Ah si mon vieux, ta sale gueule ferait peur à une vache !

— Hein ? Tu veux te battre connard ?

— Silence.

Et le silence fut. Même Hinata plaqua sa main contre sa bouche pour s'empêcher de respirer trop fort. Il ne savait pas qui avait parlé, il avait trop peur de se trahir s'il bougeait ne serait-ce que d'un poil de mouton. Il se doutait cependant qu'avec une telle autorité, il s'agissait sans doute de leur chef.

— Quel le nom du village que nous avons aperçu dans l'après-midi ?

— Karasuno, seigneur Ushijima.

— Nous le pillerons à l'aube.

Hinata devait se faire violence pour ne pas réagir. Il venait d'apprendre que son village allait être dévasté, qu'il n'allait pas échapper au même sort que ses contrées voisines. Il avait envie de leur hurler qu'il faudrait lui passer sur le corps avant de s'attaquer à Karasuno, mais Hinata n'était pas assez stupide pour croire qu'il pourrait vaincre toute une troupe de brigands à lui tout seul.

— Seigneur, si je peux me permettre... Ne serait-ce pas plus judicieux d'attendre leur prochaine récolte ? Le village de Karasuno est pauvre, et sans cette récolte, je crains que le massacre des villageois ne serve à grand-chose...

Les sept samouraïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant