𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐋𝐕𝐈

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Akaashi fronça les sourcils en arrivant à la hutte

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Akaashi fronça les sourcils en arrivant à la hutte. Il était de retour avec Iwaizumi pour charger deux nouveaux samouraïs de garder l'entrée nord, mais il n'y avait aucune trace de Bokuto ou de Kenma. Pour Kenma, Akaashi se doutait que c'était parce qu'il se trouvait avec Hinata, il avait remarqué l'amitié qui liait le guerrier avec le paysan. Ce qui était davantage inquiétant, c'était l'absence de Bokuto.

Bokuto aimait la compagnie, il détestait se retrouver seul et ça, Akaashi l'avait bien compris. Il ne supportait pas la solitude, il avait besoin de trouver quelqu'un à coller, c'était naturel chez lui. Akaashi pensait que c'était en partie à cause de ça qu'il tenait à rester avec lui après leur bataille.

Ça, et un autre facteur qui expliquerait pourquoi c'était toujours vers lui qu'il allait, comme si Akaashi était un fruit mûr dont Bokuto raffolait et que tous les autres n'étaient que des fruits un peu fades sur lesquels il devait se rabattre quand son fruit mûr n'était pas dans les parages. Akaashi n'avait pas trouvé de meilleure comparaison. En clair, il semblait avoir une place privilégiée dans le cœur de Bokuto.

— Où est Bokuto ? demanda-t-il de but en blanc.

— Demande à l'autre crétin, moi, je prends mon tour de garde, lui répondit Kuroo d'une voix las. Et je vais chercher ce sale flemmard de Kenma, pas question que je me coltine son boulot à sa place !

Kuroo quitta la hutte, Akaashi interrogea Oikawa du regard. Allongé sur son coude telle une diva dans son kimono turquoise ouvert sur son torse, il détourna les yeux dans lesquels Akaashi put apercevoir une lueur de culpabilité.

— Je ne sais pas, avoua-t-il. Il est parti en furie tout à l'heure, et depuis, je ne l'ai plus revu.

— En furie ? Pourquoi ça ?

Akaashi était de plus en plus décontenancé. Bokuto était un soleil. Certes, un soleil émotif qui se laissait vite emporter par ses émotions, quelles soient positives ou négatives, mais un soleil tout de même. Et il n'y avait qu'une seule personne qui possédait le don extraordinaire de provoquer sans rater son but, d'énerver sans avoir besoin de hausser le ton. Il jeta un regard désabusé à Oikawa qui essayait de sourire avec innocence.

Mais que ce soit Akaashi ou Iwaizumi, aucun des deux n'était assez naïf pour penser qu'il y avait ne serait-ce qu'une once d'innocence en Oikawa.

— Shittykawa, qu'est-ce que t'as foutu ?

Oikawa soupira, s'avouant vaincu.

— Rien, pas grand-chose... Je me suis encore moqué de son indiscrétion et de sa maladresse, et il l'a visiblement mal pris. Il est sorti de la hutte avec l'idée de me faire ravaler mes paroles en me prouvant qu'il pouvait être discret s'il le voulait. C'est tout.

Akaashi se pinça l'arête du nez. Iwaizumi rejoignit son amant pour lui asséner une tape derrière le crâne alors qu'Oikawa faisait semblant de chouiner. Akaashi se contenta de s'asseoir en tailleur à l'extérieur de la hutte, attendant, non sans angoisse, le retour de Bokuto. Il se demandait ce qu'il était allé faire, mais connaissant l'insouciance dont il pouvait faire preuve, il avait peur qu'il se soit aventuré à l'extérieur du village.

Et Akaashi avait visé juste : Bokuto se rendait dans la forêt. A ce niveau-là, on ne parlait plus d'insouciance, mais d'inconscience. Il voulait prouver à Oikawa qu'il pouvait se montrer discret, alors il avait décidé de dérober un fusil aux bandits. Un peu parce qu'il voulait aider Akaashi, mais surtout parce qu'il voulait revenir de manière triomphale et voir la tête de six pieds de long qu'Oikawa tirerait face à sa réussite.

Il fit de son mieux pour circuler entre les arbres sans faire craquer la moindre branche, pour se retenir de crier alors qu'une ronce venait de lui entraver une cheville, pour poser le pied dans une zone de terre silencieuse plutôt qu'un tas de feuilles mortes qui auraient craqué sous ses pieds. Il n'avait jamais vraiment essayé de passer inaperçu, mais Bokuto pouvait affirmer une chose : il n'aimait pas ça.

Contenir tous ses bruits, c'était tout sauf naturel pour lui. Néanmoins, poussé par son ego, Bokuto n'était pas encore prêt à renoncer. Il était trop fier pour revenir sans ce qu'il était venu chercher, et il aurait préféré être fusillé par les brigands plutôt que de retourner voir Oikawa les mains vides.

Soudain, il perçut les bribes d'une conversation. Une voix grave était en train de parler en contre-bas, près de la rivière. Bokuto fit un bond derrière un buisson en priant pour avoir été assez discret pour qu'ils n'aient pas remarqué sa présence. Fort heureusement, l'homme qui parlait et qui semblait être le chef était trop occupé pour lui prêter attention.

— Pitié, seigneur Ushijima, je vous jure qu'on essayait pas de fuir, mais, mais !

— Tendou, aide-nous, dis-lui toi, hein ?!

La voix d'Ushijima, impitoyable, les coupa dans leurs supplications :

— S'il y a bien une chose que je déteste, ce sont les traîtres. Je ne vous ferais même pas l'honneur d'utiliser mon arquebuse pour vous achever. Les larves ne méritent pas un tel honneur.

Tendou regardait son chef avec admiration, un grand sourire fou sur les lèvres. Ushijima dégaina son sabre lentement, comme au ralenti. Les deux bandits qui avaient tenté de prendre la fuite eurent beau pleurer et ramper — leurs jambes étaient couvertes de blessures — Ushijima n'éprouva aucune pitié avant de transpercer le dos du premier et d'écraser le pied du deuxième pour l'empêcher de ramper plus loin.

Tandis que le corps du premier convulsait, le deuxième hurla de douleur en sentant sa cheville se tordre sous le poids d'Ushijima.

— Pitié seigneur, pitié ! C'est le village, ils ont des samouraïs, on aurait pas dû les attaquer ! Pitié !

Sa voix mourut dans sa gorge lorsque la lame se planta dans son cœur. Il essuya son sabre contre la mousse d'un arbre sous les applaudissements de Tendou qui le félicitait.

Bokuto mit sa main devant sa bouche pour ne pas vomir devant la scène. Ce n'est que lorsque Tendou commença à faire des éloges et que Bokuto leva les yeux au ciel face à son discours dérisoire qu'il remarqua le fusil qu'ils avaient laissé sur la berge, sans doute celui que le chef avait mentionné mais qu'il avait préféré ne pas utiliser. C'était risqué, mais Bokuto n'avait pas d'autre choix s'il voulait s'emparer du fusil...

 C'était risqué, mais Bokuto n'avait pas d'autre choix s'il voulait s'emparer du fusil

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Les sept samouraïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant