𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐋

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Oikawa, Iwaizumi, Hinata et Natsu atteignirent le village à l'aube, épuisés et fatigués par leur escapade nocturne qui leur avait coûté la vie d'un samouraï, d'un disciple, d'un ami et d'un amant

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Oikawa, Iwaizumi, Hinata et Natsu atteignirent le village à l'aube, épuisés et fatigués par leur escapade nocturne qui leur avait coûté la vie d'un samouraï, d'un disciple, d'un ami et d'un amant. Les guerriers et quelques villageois s'étaient déjà réunis au centre du village pour les accueillir, impatients d'écouter leurs nouvelles et le récit de leur expédition.

En voyant l'air sombre des cavaliers, Akaashi sut immédiatement qu'il s'était passé un drame. Il fronça les sourcils, tout comme les samouraïs et les paysans qui l'entouraient, conscients de cette atmosphère lourde. Oikawa fut le premier à les rejoindre et à descendre de son cheval, suivi par Hinata et Natsu.

— Oikawa-san, comment s'est passée la mission ? Qui est cette jeune femme qui vous accompagne ?

C'est Natsu ?!

Mais oui c'est bien elle !

Elle est de retour au village !

Les murmures des villageois s'élevèrent.

Oikawa se pinça les lèvres et serra le harnais de son cheval. A ses côtés, Hinata et Natsu n'étaient guère plus loquaces, ils gardaient la tête baissé. Hinata était toujours sous le choc, et se rappeler ce qui s'était passé pendant la nuit lui fit monter les larmes aux yeux. Il trembla jusqu'à ce que sa sœur lui prenne la main pour le calmer.

Iwaizumi arriva en dernier. A sa vue, et surtout, à la vue du corps inerte qui se balançait au rythme des foulées de son cheval, il sembla à tous qu'un vent glacial s'était levé. Ils s'étaient raidis, même les paysans qui étaient plutôt indifférents à la cause des samouraïs s'étaient tus. Ils offraient au mort le silence qu'il méritait.

— C'est Kageyama ?! s'étrangla Bokuto.

Il était trop émotif pour se retenir de réagir, il avait besoin d'extérioriser. Même s'il n'avait jamais été particulièrement proche de lui, sa jeunesse donnait un coup de fraîcheur à leur bande de samouraïs usés par le combat. Kuroo et Kenma avaient baissé la tête avec respect. Kenma hésita à se rapprocher d'Hinata pour lui apporter son soutien, mais finit par renoncer.

Akaashi se pinça les lèvres mais ne fléchit pas. Pourtant, de tous les samouraïs qui n'étaient pas partis en expédition, c'était sans doute celui qui souffrait le plus. Kageyama avait voulu être son disciple, il l'avait refusé, et puis de fil en aiguille, il s'était retrouvé à devoir le compter parmi ses compagnons d'armes. Et malgré tout ce qu'il avait pu dire, Akaashi s'était attaché à lui. Sa perte avait creusé un petit vide dans sa poitrine.

— Nous allons l'enterrer, et nous lui rendrons hommage tout à l'heure. Allez vous reposez en attendant, vous devez être mort de fatigue, leur conseilla Akaashi.

Il s'inclina pour les remercier d'avoir donner corps et âmes dans la bataille enflammée qu'ils avaient livrée. Par respect, tous les guerriers et les villageois présents l'imitèrent. Avec toute la dignité dont il pouvait faire preuve, Oikawa circula parmi eux la tête haute, le visage neutre, sans se trahir de la moindre émotion. Iwaizumi ne tarda pas à le suivre.

Hinata et Natsu prirent une direction opposée pour rentrer chez eux, mais contrairement aux samouraïs, Hinata n'eut pas la force de paraître impassible et de faire comme si la mort de Kageyama ne l'avait pas atteint.

Tsukishima et Yamaguchi les regardèrent s'éloigner les lèvres pincées. Ils hésitaient à leur rendre visite pour les soutenir et leur demander ce qui s'était passé. Même Tsukishima, qui passait son temps à taquiner Hinata, ressentait de la peine pour lui — mais il aurait préféré mourir sous la torture plutôt que d'avouer qu'il se faisait du soucis pour quelqu'un d'autre que lui.

Cependant, alors que Yamaguchi venait d'amorcer un pas dans la direction des villageois aux cheveux roux, la main de Tsukishima qui se posa sur son épaule l'empêcha d'aller plus loin. Il secoua la tête pour lui faire comprendre qu'il valait mieux les laisser seuls pour le moment.

— Ils doivent être épuisés, ils n'ont pas dormi de la nuit. On ira les voir après.

Yamaguchi acquiesça après quelques secondes.

— N'empêche, je suis surpris de revoir Natsu... J'avais pensé qu'elle était, tu sais...

— Morte.

— Tu pourrais prendre plus de pincettes ! Mais oui, vu le temps qu'elle a passé à l'extérieur du village sans que personne ne sache où elle était, pas même son frère, je ne pensais pas la revoir un jour...

Tsukishima hocha la tête, il partageait son avis. Plusieurs mois auparavant, Natsu avait disparu du jour au lendemain sans que personne ne soit au courant de quoique ce soit. Même Hinata ne savait rien. Il n'avait pas craqué tout de suite, espérant que sa sœur finirait par rentrer au bout de quelques jours. Au bout d'une semaine, il avait dû se faire une raison : sa sœur avait disparue.

Hinata l'avait très mal vécu. Il avait toujours été très proche de sa sœur, il savait que cette évaporation soudaine ne lui ressemblait pas, elle aurait au moins eu la décence de le prévenir. Les rumeurs avaient circulé dans le village ; certains prétendaient qu'elle les avait quitté pour faire le tapin en ville, d'autres qu'elle s'était perdue dans la forêt et qu'elle n'avait pas su retrouver son chemin. Dans tous les cas, tous les commérages se mettaient d'accord sur un point : les chances de revoir Natsu étaient extrêmement maigres.

— Dis Tsukki, si Natsu a disparu du jour au lendemain, tu crois que c'était parce que...

Tsukishima soupira. Yamaguchi avait la fâcheuse tendance de ne pas terminer ses phrases pour le laisser les compléter. Sauf que Tsukishima n'avait aucun scrupule à dévoiler le fond de sa pensée, aussi sombre soit-elle.

— Hm. Elle a dû se faire enlever par les bandits.

— Mais personne n'aurait rien vu ?

— Tu sais, les habitants de Karasuno sont une belle bande d'hypocrites.

— Tsukki, ne dit pas ça de ton propre village !

Un nouveau soupir s'échappa de la bouche de Tsukishima. La preuve que ce village était une brochette d'hypocrites : ils le blâmaient pour dire ce qu'il pensait à voix haute, peu importe si c'était cru ou immoral, mais les autres ne se gênaient pas pour raconter des choses cent fois pire à condition que ce soit fait dans le dos de la personne. Hinata était sans doute la personne la plus courageuse de ce village, et même si Tsukishima adorait le charrier, il avait du respect pour ce petit paysan roux qui avait tout perdu.

 Hinata était sans doute la personne la plus courageuse de ce village, et même si Tsukishima adorait le charrier, il avait du respect pour ce petit paysan roux qui avait tout perdu

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Les sept samouraïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant