Chapitre 46

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Mon corps refuse de bouger, je suis comme paralysée devant ma propre volonté. Je ne m'étais pas rendu compte à quel point je me suis mise dans un état lamentable depuis ces quelques jours.

Hiro- caporal-chef ?

Moi- je n'ai pas envie d'y aller.

Cette prase venait du cœur, j'avais besoin de partager mon angoisse.

Hiro- qu'est-ce qui vous arrive tout à coup ? Vous voulez patienter cinq minutes ?

Moi- je ne sais pas ce qui m'arrive, je ne me sens pas bien.

Hiro- asseyez-vous, ne tombez pas dans les pommes ! Surtout qu'il n'y a pas de pommes ! Votre chute ne sera que plus douloureuse. Dit-il en faisant une blague, mais il remarque que ça ne fonctionne pas.

Kin- qu'est-ce qui se passe ici ? Demande-t-il inquiet en arrivant vers nous.

Hiro- c'est toi qui aies le plus d'info concernant la médecine, je te laisse gérer.

Kin- vous faites encore une crise d'angoisse, n'est-ce pas ?

Moi- oui, c'est compliqué en ce moment.

Kin- quand vous vous mettez dans ces états, ce n'est pas bon signe. Vous vous sentez surmené ?

Moi- non, les choses sont compliquées au vu de mon état d'esprit.

Kin et Hiro se regardent dans l'incompréhension. Ce n'est pas bien, je suis en train de les inquiéter.

Kin- Isas nous a dit qu'une ambiance étrange s'était installée entre vous et le major Erwin, c'est ça le problème ?

Moi- il y a de ça.

Kin- " être libre ou continuer d'être enchaîné à votre cauchemar, telle est la question n'est-ce pas ? " je cite les paroles d'Isas vous concernant. Quel choix allez-vous choisir ?

Moi- dans les deux cas, je suis liée à mes cauchemars. Si je n'agis pas, j'aurais l'impression de n'avoir même pas essayé.

Kin- vous ne faites que ça caporal, c'est la dernière chose que l'on puisse vous reprocher et puis vous savez, on ne peut pas contrôler les désirs des autres.

Moi- tu as raison, je ferais mieux d'aller voir Erwin. Dis-je en me levant décidée à y aller.

Hiro- nous sommes avec vous ! Check ?

Je positionne mon bras en l'air de façon à ce qu'il croise son bras avec le mien. Ils essaient de me redonner du courage.
Je me suis ensuite mise en route pour rejoindre Erwin en ayant l'esprit troublé mais j'essaie de faire bonne figure. Je frappe à la porte avant qu'il ne me laisse entrer. Il m'indique de m'assoir sur la chaise en face de lui avant de prendre la parole.

Erwin- tu as réfléchis par rapport à la fois dernière ?

Moi- je n'ai fait que cela pendant ces derniers jours. Je compte bien me reprendre en main.

Erwin- bonne initiative.

Moi- j'ai une question. J'avais pourtant l'impression que ça se passait bien c'est pourquoi j'ai mal pris le fait que vous déclarez ne pas me faire confiance. Cela a éte un électrochoc.

Erwin- on peut dire que je m'amuse de certaines situations que tu engendres, seulement sur le point de vu du bataillon d'exploration, il est compliqué de donner une confiance inouïe à quelqu'un qui aime se sentir libre dans ses réflexions et ses agissements.

Moi- vous m'avez offert beaucoup de confiance. J'ai eu une place de caporal-chef dans ce régiment alors que je n'ai pas tout le mérite de certains soldats.

Erwin- c'est vrai mais sur le point de vu humain et expérimental tu gagnes haut la main.

Moi- je suis perpétuellement sur un mouvement de balancier. Tantôt mes agissements seront dignes d'un soldat et une autre fois c'est l'être humain fourbe qui va parler. C'est ce que vous essayez de me dire la fois dernière ?

Erwin- c'est bien imagé, c'est bien ce que je décrivais.

Moi- pour être honnête, je n'arrive pas à faire autrement.

Erwin- parce que tu es coupé en deux entre plusieurs choix de vie. De plus, les enjeux sont différents par rapport à avant. Tu as noué des liens avec différents soldats ici. À ton arrivée tu voulais créer aucun lien pour éviter d'être dans cette situation n'est-ce pas ?

Moi- je me disais que c'etait dérisoire.

Erwin- je vais te dire une chose. Tu ne seras jamais le pantin de quelqu'un, ni même le mien, ni même celui de quiconque. Tu peux te soumettre pendant un certain temps mais ton instinct prendra toujours le dessus. J'aime ce genre de comportement autant que je le haïs. Tu es le pantin de toi-même, prends en conscience.

Ce qu'il me dit résonne en moi, il a raison. Nous sommes tous dépendant que de nous-mêmes mais je sais aussi que nous avons besoin de quelque chose pour vivre.

Erwin- es-tu certaine de vouloir rester au bataillon d'exploration ? Si tu redevenais indépendante, tu retrouverais ta liberté de penser et d'agir. Es-tu prête à tirer une nouvelle fois une croix dessus ?

Moi- je suis prête à renouveler encore une fois mon engagement au sein du bataillon d'exploration.

Il affiche un air moins formel sur son visage. La pression redescend peu à peu chez moi. Notre échange n'a pas été tumultueux finalement.

Erwin- je compte sur toi.

Moi- Major...

Est-ce une bonne idée de parler de ceci... ? Je viens de renouveler un engagement auprès du bataillon d'exploration. Est-il bon de lui exposer mes faiblesses ? Personne n'est au courant.

Erwin- il y a un problème ?

Moi- merci de passer l'éponge, je suis reconnaissante.

Erwin- il n'y a rien de grave du moins, pour le moment. Je me devais de te rappeler ton sens du devoir.

Moi- je me suis toujours posé une question, pourquoi n'avoir pas fait en sorte que Livaï et moi abandonnons l'idée d'être proches ? Être proche pouvait aller à l'encontre de nos devoirs de soldat.

Il affiche un léger sourire avant de prendre la parole. II se détend face à ma demande.

Erwin- à vrai dire j'ai une certaine affection pour Livaï. Quand je vous ai vu la première fois, j'ai compris dès le début l'intérêt qu'il te portait était différent de celui qu'il porte aux autres. Si je vous ai rapproché je pense que j'ai l'ai fait pour me racheter auprès de vous. Je lui ai arraché ses amis et toi un frère. Par la suite je n'avais aucun doute que vous alliez faire passer le devoir avant toutes choses. Je n'ai eu donc aucune opposition à tout cela pour ces raisons.

Moi- je n'ai jamais pensé que vous étiez la cause du décès de mon frère, vous en n'êtes pas la cause.

Il me sourit chaleureusement avant de prendre un air sérieux.

Erwin- je vais peut-être casser l'ambiance une nouvelle fois, mais je tiens à te dire une chose.

Oh, non.

Pour Ma Survie Et Celle De L'humanité (TOME 2) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant