Pour Ma Survie Et Celle De L'humanité (TOME 2)

Chapitre 64

Le vent frais effleure ma peau et fait voler mes cheveux. Nous y sommes... Nous sommes de retour chez-nous. Nous observons l'étendue de la splendeur nature qui se dresse devant nous en étant silencieux. Il n'y a qu'ici que je respire, que je me sens moi-même. Malgré le sang que j'ai pu verser, tout me laisse penser que cela a été pardonné. Qu'importe où nous allons, la cruauté du monde nous rattrape, mais c'est ici que me sens chez-moi.
Nous emboîtons le pas afin d'aller en ville. Il faut que nous récoltons des informations sur la situation. De plus, nous aimerions éviter de croiser des membres que nous apprécions peu du bataillon d'exploration, ils n'auraient aucun scrupule à recommander de nous abattre sur-le-champ. Je pense à ce Frock ou Froque qu'importe son nom, je n'ai jamais pu le blairer.

Au bout du compte, nous avons attendu plusieurs jours pour mettre à profit un plan. Nous allons nous infiltrer dans une entrevue du bataillon d'exploration avec le commandant en chef Zackley et Pixis. Nous resterons tapissés dans l'ombre avant de savoir si Frock ou d'autres pourraient être présents. Même si cela peut malheureusement être le cas, nous agirons en conséquence.

S'infiltrer dans le bâtiment nous a demandé beaucoup de patience puisqu'il fallait éviter les soldats présents, mais nous y sommes parvenus. Quand nous sommes entrés dans la pièce, j'ai poussé Isas en lui rétorquant d'aller se planquer ailleurs, mais bien évidemment, il ne m'écoute pas.

- ce n'était pas le plan !

- Isas, je ne tiens pas à ce que tu meurs comme un demeuré. Une seule personne, c'est amplement suffisant. Planque-toi dans ce placard à balais, avec un peu de chance, tu pourras entendre et voir tout ce qui s'y passe. Rapplique seulement en cas de besoin.

Finalement, il exécute ce que je lui dis en allant se cacher dans le placard. De mon côté, je me cache en hauteur sur une mezzanine pour avoir une vue d'ensemble.
C'est au bout de quelques minutes, qu'ils entrent tous dans la pièce. Ils s'assoient et ne portent pas d'attention sur ma position. Bingo, machin chose Froque est là avec sa clique. Naile Dork se joint lui aussi à l'entrevue. Ils discutent de la disparition d'Eren et débattent quant à ce qu'ils peuvent faire ou non. Alors que le regard du commandant en chef Zackley se dirigeait vers moi de manière soudaine, un bruit se fait entendre. Isas, tu as eu le meilleur timing qui soit...
Hanji demande à Froque et aux autres d'aller voir ce qu'il se passe. Il ne reste plus que Hanji, l'escouade Livaï et lui-même, le commandant Zackley, Naile Dork et enfin le vieux Pixis. Ils reprennent la conversation là où elle s'était arrêtée plus tôt. J'en profite pour reprendre ma respiration. J'ai frôlé l'arrêt cardiaque.

- Eren a bien dit que notre ennemi était en dehors des murs, n'est-ce pas ? Demande le commandant en chef Zackey.

Hanji confirme ses dires. Finalement, il poursuit.

- n'a-t-il jamais dit qu'il pouvait se trouver avec nous en ce moment-même ?

L'ambiance se tend. J'ai pourtant cru comprendre qu'ils avaient mis dans leur poche des mercenaires de... Je me stoppe net dans ma réflexion. Je suis une imbécile. Prise au dépourvu face au commandant Zackley qui m'a repéré, je décide de sortir de ma cachette sous les regards surpris et interrogateurs des personnes présentes dans la pièce.

-vous avez encore l'œil commandant en chef Zackley. Affirmai-je en levant les mains en l'air signe de paix.

-tu es cette fille qui a déserté le bataillon d'exploration ! S'exclame Naile Dork.

- pourquoi reviens-tu ici à visage découvert ? Nous t'avons connu plus méfiante et davantage créative en matière de plan. Demande le commandant en chef.

- les temps ont changé, mes méthodes également. Déclarais-je en regardant de côté

- le major Erwin avait des doutes sur sa fiabilité. Rétorque Nail dork

- elle est estropiée et seule. Elle joue cartes sur table. Dis-nous plutôt ce que tu viens faire ici. M'interroge Zackley.

- je viens vous dire où est Eren. La dernière fois que je l'ai vu, il était avec le reste du monde. Ce nigaud a décidé d'agir seul face à l'ennemi. Cependant, je ne connais pas ses plans, mais s'il n'en parle pas, c'est certainement pour éviter de vous impliquer ou d'éviter de le dissuader.

- elle était avec les Mahr ! Qui nous dit qu'elle n'a pas pactisé avec eux ?

Qu'importe mon châtiment, j'y étais résolue. Je suis désolée Isas, ne m'en veux pas, mais je suis à bout de force. Je baisse la tête avant de dire faiblement...

- tuez-moi...

J'attends plusieurs secondes les yeux fermés. Pourquoi ne réagissent-ils pas ?

- QU'EST-CE QUE VOUS ATTENDEZ BON SANG !? TUEZ-MOI. criai-je de toutes mes forces.

Isas ouvre la porte brusquement et accourt vers moi en agitant ses bras dans tous les sens pour éloigner ceux qui voudrait potentiellement m'écouter.

- Loeiza, réveille-toi ! Qu'est-ce que tu es en train de dire ?!

Machinalement, je porte mon attention sur Livaï. Il me dévisage en étant presque choqué. Mon regard croise celui de Pixis qui est complètement outré. Je dirige alors mon regard sur le sol honteuse. Oh, c'est vrai. Pourquoi suis-je en train d'exposer mes faiblesses si ouvertement ? Ai-je à ce point pété un plomb ?

Je me résous à m'asseoir dans un siège le regard figé sur le sol. Je regarde ma main trembler sans que je ne puisse la contrôler.

Qu'est-ce que je suis en train de devenir ?