Pour Ma Survie Et Celle De L'humanité (TOME 2)

Chapitre 51

Je décide d'aller ouvrir la porte. On va me signaler que je n'ai pas mangé. Ah bon, tu crois ? Je n'étais pas au courant ! Néanmoins, il est fort probable que ce soit Hanji. Elle avait l'air de ne pas vouloir que je sois trop souvent seule.
Quand j'ouvre la porte suffisamment pour voir la personne, elle s'engouffre dans ma chambre expressément. Je referme la porte en ne décrochant pas un mot. Je ressemble à une gamine qui a fait une bêtise et qui n'ose pas croiser le regard de son père. Je m'assois sur mon lit en fixant le mur d'en face.

Livaï- qu'est-ce que tu prévoyais pour l'avenir proche ?

Je me tourne vers lui en étant surprise par sa question. Il me tourne le dos et regarde dehors certainement pour ne pas m'intimider.

Moi- je me voyais encore pour un moment au bataillon d'exploration mais je n'avais rien planifié de spécial.

Livaï- qu'est-ce qui te plaît ici ?

Moi- je me sens utile...

Livaï- et donc ?

Je le regarde en ne comprenant pas où il veut en venir. Il se tourne finalement vers moi avant de poser à nouveau une question.

Livaï- tu es vraiment venu ici de ton plein gré en sachant ce que tu faisais ?

En prenant davantage conscience de sa phrase, j'ai eu un pincement au coeur. Ça fait un moment que je ne sais plus.

Livaï- au vu du temps que tu prends pour me répondre, j'ai ma réponse.

Moi- je suis pitoyable n'est-ce pas ? 

Livaï- tu crois que ça m'amuse de dézinguer d'anciens humains ? De voir des camarades perdre leur vies ?

Il fait une pause dans sa phrase. Je l'écoute avec beaucoup d'intention tout en étant surprise du fait qu'il se confesse à ce sujet.

Livaï- je continue de le faire parce que je ne sais rien faire d'autre et que je n'ai rien construit. Penser à un jour arrêter m'effraie parce que je ne sais pas ce que je vais faire. Je comprends ta crainte et je la partage.

Nous nous regardons un temps dans les yeux avant qu'il poursuive ses propos.

Livaï- de ton côté c'est différent. Tu sais t'adapter à tout mode de vie, tu es douée sur différents plans. Tu peux avoir une vie plus normale.

Je baisse la tête et prends une grande inspiration avant de parler.

Moi- mais j'ai peur... affirmai-je en ayant la voix qui tremble.

Nous établissons un échange de regard. Il a un regard compatissant qui me perturbe.

Moi- ne me regarde pas comme ça. Dis-je en baissant la tête en ayant les yeux larmoyants.

Livaï- laisse sortir tes émotions.

Finalement, les larmes coulent d'elles-même.

Moi- tout le monde est en train de me dire que je me torturais à faire les expéditions, pourquoi personne ne me l'a dit plus tôt ?

Livaï- tu ne crois qu'en tes convictions.

Moi- je sais que je suis bornée mais peut-être que si vous me l'aviez dit plus tôt, ça m'aurait permis de réfléchir à ce sujet.

Livaï- nous savons très bien tous les deux que je tu te serais vexée et que ça n'aurait mené à rien. À l'heure actuelle tu réfléchis de manière différente puisque ta situation physique est différente.

Moi- selon toi, qu'est-ce qu'une vie normale ? Tu disais que j'étais capable de vivre ma vie de cette manière. Demandais-je en séchant mes larmes.

Livaï- une vie où tu pourrais être à l'écart des expéditions et des titans.

Moi- ton souhait s'est réalisé, tu avais parlé du fait que tu ne voulais plus que je sois au bataillon d'exploration, ton souhait s'est exaucé.

Livaï- dans ton état tu ne sers plus à rien, j'avais bel et bien eu un pressentiment.

Je ne sers plus à rien...

Moi- sors.

Il me dévisage avec un regard persistant.

Moi- sors !

Livaï- tu veux la vérité je te la donne.

Je le fixe avec fureur dans les yeux. Pourquoi est-il si blessant dans ce genre de moment. Je me lève et prends mes affaires en vitesse pour les mettre dans une valise.

Moi- je vais partir quelque temps, j'ai besoin de changer d'air.

Il soupire longuement face à mes propos et s'approche de moi.

Moi- les choses vont être mieux comme ça pour nous aussi.

Livaï- je peux savoir où tu vas ?

Moi- chez le vieux Pixis. Affirmai-je en quittant la pièce en le laissant seul.

Je n'ai jamais eu ce sentiment en parcourant ce sombre couloir. Un soupçon de tristesse et de confiance. Je descends les escaliers jusqu'à ce que je tombe sur Hanji.

Hanji- qu'est-ce qui se passe ? Demande-t-elle en courant à ma hauteur.

Moi- je vais partir quelques jours chez Pixis.

Hanji- on va se revoir n'est-ce pas ?

Moi- je t'en fais la promesse cependant, j'ai besoin de partir pour quelques jours. Veille sur tout le monde.

Hanji- je comprends, je l'expliquerai aux autres et à Erwin, tu peux partir l'esprit tranquille.

Je lui adresse un franc sourire avant de poursuivre ma route. Je sors du QG, la nuit est déjà installée mais ça ne me dérange pas. Les étoiles sont de bonne compagnie.

Point de vue d'Hanji

Loeiza et Livaï on dû avoir un échange particulier pour qu'elle en vienne à partir. Je regarde Loeiza s'éloigner avant de remarquer la présence de Livaï à côté de moi.

Moi- qu'est-ce que t'as foutu ?! Demandais-je en lui frappant l'épaule gauche.

Livaï- j'ai fait le con. Affirme-t-il sans broncher par rapport à mon coup.

Moi- j'espère que tu n'as pas rendu les choses irréversibles avec elle. Elle est sensible en ce moment. Elle serait capable de se braquer éternellement cependant, je pense qu'elle fait bien de prendre ses distances mais les raisons ne sont pas les bonnes.

Livaï- c'est mon problème, tant pis pour moi.

Hanji- pourquoi tu es comme ça avec elle ? Elle traverse des moments difficiles, elle a besoin de toi.

Livaï- je le sais mais je n'arrive pas à me laisser aller en ce moment. Je suis sur les nerfs.

Hanji- tes sentiments ont changé envers Loeiza ?