Pour Ma Survie Et Celle De L'humanité (TOME 2)

Chapitre 57

Moi- je ne comptais pas partir sans te dire au revoir. De plus, j'ai quelque chose à t'expliquer...

Livaï- si j'ai bien compris, tu veux aussi disparaître de ma vie. Demande-t-il en posant ses deux mains sur chacune de mes épaules. T'es devenu malade ?!

Son intonation a changé, il m'a bousculé... je suis en train d'attiser sa tristesse qui était déjà présente en me laissant quitter le bataillon d'exploration et désormais, je lui annonce que je ne pourrais plus être à ses côtés. Je le comprend mais non, je ne suis pas devenue folle.

Moi- je ne peux pas vivre sereinement en sachant qu'il peut t'arriver quelque chose de grave, ça me fait trop de mal de l'imaginer. Si nous prenons nos distances, ce genre de nouvelle sera plus facile à encaisser. Je préfère que tu continues à te donner à cent pourcents pour éliminer les titans sans penser à personne d'autre qu'à toi-même.

Livaï- tu sais que concrètement, c'est impossible ?

Moi- si je ne suis pas de les parages, tu pourras davantage te concentrer.

Livaï- tu comptes me rallier aussi facilement de ta vie ? Demande-t-il en me secouant avec les yeux exorbités.

Moi- je ne pourrai jamais le faire...

Livaï- on sera deux.

Alors que les larmes s'apprêtaient à couler, je l'ai embrassé. Il a répondu volontiers à notre échange en l'intensifiant beaucoup trop pour que ça ne reste simplement au stade de baiser.

Moi- pas ici...

Livaï- laisse-moi te toucher une dernière fois. Demande-t-il avec des yeux suppliants.

Moi- je te donne toute la nuit.

Cette nuit fut la meilleure qui ait pu exister. Nos corps et nos âmes se sont dit au revoir. Notre échange fut long mais le plus doux qui soit. J'ai profité de sa chaleur et de sa peau au contacte de la mienne une dernière fois.
Prendre la décision de ne plus le voir me déchire le coeur mais je ne peux pas être égoïste. Livaï est aussi l'un des espoirs de l'humanité. Ses compétences sont hors normes, il doit les mettre entièrement au service de l'humanité. Il ne peut qu'être meilleur en se consacrant pleinement à sa vocation, ça me fait du mal de l'avouer mais je peux devenir un frein et je ne peux pas être ce genre de personne.

J'ai pris la décision de sacrifier mon amour au nom de l'humanité.

L'aube devrait arriver d'ici quelques minutes. Quand je m'apprêtais à partir il prend la parole.

Livaï- t'es certaine de vouloir aller jusqu'à ne plus me voir ?

Moi- on en a déjà parlé...

Il me regarde avec des yeux qui me ferait presque céder, mais je ne peux pas. Il ne faut pas que je cède.

Moi- Livaï, je t'en supplie...

Livaï- tu ne sais pas ce que j'ai vécu toutes les fois où tu étais aux portes de la mort. Affirme-t-il en s'exclamant plus fort. 

J'ai baissé la tête ne sachant plus quoi dire ni quoi faire. Je ne peux pas revenir sur ma décision...

Moi- c'est justement pour cette raison qu'il est préférable que l'on prenne nos distances. Je ne veux plus te le faire subir et je ne souhaite pas le vivre.

Il pose sa main sur mon épaule gauche de façon à me rassurer. Je le regarde finalement dans les yeux.

Livaï- tu peux encore revenir sur ta décision.

Je soupire longuement, le regard dans le vide. Finalement, je prends la parole.

Moi- quand je suis allée chez Pixis j'ai pris conscience de quelque chose. Être loin de toi, c'est très difficile mais te voir mal en point me rendrait plus bas que terre. Je comprends désormais pourquoi tu voulais que je quitte le bataillon d'exploration. J'imagine à quel point tu étais mal de me savoir presque morte, je ne veux plus t'infliger ça.

Livaï- mais si tu restes en dehors du bataillon d'exploration, ça n'a pas raison d'arriver.

Moi- les représailles existeront malheureusement toujours, si je ne disparais pas je prends le risque de mourir à n'importe quel moment et je m'en suis suffisamment voulu de vous avoir mêlé à mes histoires en risquant vos vies pour des minables.

Livaï- c'est le rôle que j'ai décidé de me donner.

Moi- je veux te rendre ta liberté.

Livaï- j'en veux pas de ta sois disant liberté. Si être libre c'est perdre encore une fois une personne qui met cher, j'y renonce.

Moi- ne sois pas bête ! À quoi bon continuer de se fréquenter ? Nous aimerions toujours offrir plus à l'autre mais c'est impossible, tout ce que l'on accroît c'est de la frustration. À quoi bon voir l'autre souffrir avant que la mort ne le prenne sous nos yeux... je prends des risques, tu en prends et nous voulons nous protéger l'un et l'autre, c'est de cette façon que la mort nous guette. Je m'en voudrais toute ma vie si tu meurs par ma faute. Tu veux savoir pour quelle raison ? Parce que je t'aime. Je t'aime tellement que je suis obligée de renoncer à mon amour pour toi. Affirmai-je en ayant les larmes qui perlent sur mes joues. Alors s'il te plaît, laisse-moi te sauver au moins pour cette fois.

Il me prend soudainement dans ses bras et cache son visage en le plaquant contre ma poitrine. Je savais pertinemment que cette nouvelle allait être compliquée à annoncer mais pas à ce point...
Il se détache de moi et me regarde en étant sûr de lui.

Livaï- vie et caches-toi correctement parce que je te préviens, je te retrouverais.

Je souris faiblement et souffle en étant rassurée. Il a réussi à passer le cap, est-ce que moi aussi, je vais y arriver ?

Moi- si nous étions vraiment destinés, on se retrouvera.

Quand je m'apprêtais de nouveau à partir, je me suis souvenu de quelque chose.

Moi- tu pourrais donner chacune de ces lettres à Eren, Armin et Mikasa ? À défaut de ne pas vouloir croiser Eren, je leur ai écrit ce que j'avais à leur dire. Demandais-je en lui tenant trois enveloppes.

Livaï- tu peux compter sur moi. Affirme-t-il en les prenant de mes mains.

Moi- c'est peut-être égoïste de ma part de te demander ça mais, garde un œil sur eux et mes soldats...

Il me regarde et hoche très légèrement la tête en guise de réponse.
Je le regarde fixement dans les yeux avant de lui tourner le dos. Je laisse mes pensées me venir à l'esprit comme une brise de vent. Je n'ai pas envie de partir parce que je sais pertinemment que je ne pourrais plus faire machine arrière. Je renonce à mes amis, à ma famille et à Livaï, l'unique personne pour qui je suis tombée amoureuse et le seul qui m'a aimé de cette manière.

Livaï- attends. Dit-il en me prenant la main pour que je me tourne vers lui. J'ai quelque chose à te dire.

Il me coupe dans mes pensées, son expression a elle aussi changé. J'attends la suite de sa phrase en le regardant droit dans les yeux. 

Livaï- je ne te l'ai jamais dit de vive voix mais tu ne me laisse pas le choix. Si je veux te laisser partir sans regret, je me dois de te le dire.

Il fuit mon regard d'un air pensif. Qu'est-ce qui le rend si nerveux ?