Chapitre 15

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Je suis en train de penser à faire demi-tour pour éviter un éventuel conflit, sauf que c'est à ce moment que Livaï me repère dans le couloir. Il me regarde sans bouger, de mon côté, je ne sais pas quoi faire. Si je fuis, c'est peine perdue pour moi. Vaut mieux donc que je fasse bonne figure. Je me dirige vers ma chambre en l'ignorant. J'ouvre la porte et m'introduis dans la pièce. Au moment où j'allais fermer la porte, il en empêche la fermeture de sa main droite.

Livaï- Il faut que je te parle.

C'est à ce moment que je le regarde droit dans les yeux. Son regard est sincère. Je me pousse de l'ouverture de façon à l'inciter à entrer. Dans la seconde qui suit, il entre et ferme la porte derrière-lui.

Livaï- Il vient d'où ce soldat qui retient ton attention ?

Moi- De la garnison des murs, on s'est croisés il y a longtemps.

Je retire mon blouson, je défais le premier bouton de ma chemise et lui tourne le dos pour poser ma veste sur la chaise.

Livaï- Ton indifférence me saoule.

Je me tourne vers lui surprise par ce qu'il vient de dire.

Moi- Je ne vais pas lui décerner de grands éloges, il saura te prouver son efficacité.

Livaï- Tu fais exprès de m'énerver ? 

Moi- Pourquoi voudrais-je t'énerver ? Je suis trop fatiguée pour ça. Affirmai-je en me laissant tomber sur ma chaise.

J'essaie de me détendre. Devoir être sociable toute une journée, c'est très épuisant pour moi. Il se penche sur moi avant de frapper de sa main le bureau posé devant-moi. Il encre ses yeux dans les miens en ayant toujours sa main droite sur le meuble de façon à garder son équilibre.

Livaï- Ce bougre me rend envieux.

Sans pouvoir me contrôler, je souffle un rire nerveux et détache mon regard de ses yeux pour se poser sur le côté. Je suis beaucoup trop fatiguée pour lui tenir tête. Soudainement, il saisit de sa main gauche mon menton, le relève et resserre sa prise.

Livaï- Je suis très sérieux.

Je le regarde dans les yeux en saisissant enfin pleinement la situation. Il lâche son emprise sur moi pour me laisser m'exprimer.

Moi- Venir ici m'a fait prendre goût au dévouement que vous portez à l'humanité. Il faut que nous ayons plus de mains-fortes. Ce soldat n'est rien de plus qu'un camarade en qui j'ai confiance.

L'expression de Livaï s'adoucit, il prend ses distances en retirant sa main de mon bureau.

Moi- Si j'avais su que cette situation allait te perturber, je t'aurais pris davantage en considération.

Livaï- T'avais pas à le faire. Moi-même je ne sais pas ce qui me prend.

Moi- Pour être honnête, si ça avait été toi qui avais été dans ma situation, j'aurais certainement été sous le contrôle de mes sentiments.

Je pose ma main droite sur ma nuque et tourne la tête de façon à éviter tout contact visuel avec lui. À mon plus grand étonnement, je sens la chaleur de sa peau contre la mienne. Il détache ma main de ma nuque, instinctivement mes yeux sont à la recherche des siens. Alors que notre échange devenait de plus en plus intense, il détourne finalement les yeux pour rompre notre échange de regard. Il me lâche subitement et tourne les talons pour se diriger vers la porte.

Moi- Où est-ce que tu vas ?

Livaï- Il faut que j'y aille.

Moi- De but en blanc, comme ça ?

Pour Ma Survie Et Celle De L'humanité (TOME 2) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant